Résumé Carla Montet: Grand format du Temps.ch, week-end du 30 septembre.
Le politologue et ancien professeur à l'Université de Genève Dusan Sidjanski, 97 ans, chuchote à l'oreille de Macron depuis sa première élection. Avec son ami et collègue Denis de Rougemont, ils ont établi ensemble un plan d'UE fédérale, avec son armée autonome, le fameux projet de défense européenne, projet que De Gaulle avait saboté dans les années 50, puis que l'Allemagne a fait couler en entrant dans l'OTAN (en avait-elle le choix?).
Ce Serbe naturalisé vient d'un milieu favorisé, même si sa famille a vécu les péripéties de la migration. Fortement assis dans son univers élitiste depuis 96 ans (depuis l'acquisition du « stade du miroir », lorsque le petit Dusan a compris que son image dans le miroir, c'était lui-même), le grand visionnaire Dusan Sidjanski planifie actuellement en collaboration avec Macron le futur d'une UE fédéraliste.
Les deux visionnaires ont constaté qu'avec les 27 pays membres, les apparatchiks surmenés ont de la peine à faire passer leurs quatre volontés, sans parler des adhésions à venir des "pays des Balkans", ou de la candidature de l'Ukraine, qui n'a pas fini de prouver à quel point elle nous enrichit.
Mais venons-en au plat principal. Non pas à la description de son déjeuner frugal strictement kétogène, fait de salade, saumon, fromage de chèvre, arrosé de Saint-Émilion, mais regardons de près ce que notre intellectuel a concocté pour les pays de gueux comme la Hongrie et la Pologne.
Dusan Sidjanski propose une UE "à deux vitesses" – comprenez: ceux qui ont voix au chapitre et ceux qui devront se plier aux décisions des élites issues des pays Élus, le "noyau dynamique", France, Allemagne... au maximum cinq pays. Pour cela, il faut supprimer le droit de veto des petits pays, la règle de l'unanimité, pour passer à la votation selon la majorité et pouvoir "avancer sur la plan des institutions".
Et le fait que des pays membres comme la Hongrie n'aient pas signé ce contrat-là lorsqu'ils ont rejoint l'UE? Le professeur n'en fait pas un cas: les lois peuvent être réformées en fonction des objectifs.
Que la Hongrie et la Pologne ne veuillent pas devenir une terre islamisée, comme c'est le cas déjà dans notre merveilleuse et exemplaire démocratie fédérale, peu importe! Un Suisse islamisée ne pose aucun problème au professeur, il se préoccupe plutôt de la création d'États-Unis d'Europe, faciles à gouverner.
Le Pacte sur la migration de l'ONU a déjà été rendu obligatoire par le Parlement européen, l'enseignement des perversions LGBT aux enfants l'est également, tout comme les objectifs zéro carbone.
Dans une Europe fédérale, il n'y aura plus de blocage dans la mise en œuvre de ces obligations. Les États souverains n'auront plus à décider comment, avec qui et de quelle façon ils devront vivre, il y aura des 'happy few', qui sauront et décideront ce qui est bon pour les autres.
Post-scriptum: La Hongrie est privée des fonds européens contractuels depuis des années, sous prétexte qu'elle n'est pas un État de droit. Elle a effectué tous les changements exigés par Bruxelles, depuis le traitement des prisonniers, le démantèlement des zones de contrôle des migrants à la frontière, sa manière de faire fonctionner sa justice, et une fois ces changements faits, l'UE a demandé de faire marche arrière... mais rien ne semble suffire. Orban a expliqué vendredi passé que la dernière missive de l'UE pour justifier les milliards retenus (donnés à l'Ukraine), c'est la taille des bureaux des juges. L'UE se paie ouvertement la tête du peuple hongrois. Néanmoins, la Hongrie continue à verser ses contributions obligatoires, tant les amendes sont salées. Quitter l'UE, c'est pratiquement impossible! Si la Grande-Bretagne peine encore à verser à Bruxelles les indemnités de sortie qu'elle lui doit, la Hongrie n'aurait pas les moyens d'une telle issue actuellement.
Pourtant, même sans droit de veto, nous ne voyons pas la Hongrie d'Orban échanger sa souveraineté contre la décadence.
En Suisse, malheureusement, nous n'en sommes plus là.
Le fait même qu'un Dusan Sidjanski puisse être sanctifié pareillement par nos médias, que le nouveau candidat PS soit fier d'être pro-UE, que les critiques et les scandales de corruption bruxellois soient tus par nos journalistes, ne nous incite pas à espérer que la Suisse soit encore capable de résister à la déliquescence occidentale.
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https://twitter.com/EricArchambaul7/status/1708237680603992449?s=20
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Extraits du Temps.ch - Dusan Sidjanski, le Genevois qui écrit à Emmanuel Macron pour redresser l’Europe
Il a été l’associé de Denis de Rougemont et professeur de José Manuel Barroso. Depuis cinq ans, il entretient un échange épistolaire avec le président français, qu’il espère convaincre de venir à Genève lors de sa visite d’Etat en Suisse. Le professeur évoque son destin, celui d’un fédéraliste européen
Quelques jours plus tard, le président français répondait à «Monsieur le Professeur», qualifié à son tour de «Cher ami», pour le remercier de sa démarche. Dusan Sidjanski entretient une correspondance avec Emmanuel Macron depuis le début de son premier mandat. C’est par l’intermédiaire de Clément Beaune, alors conseiller spécial du nouveau chef d’Etat sur les questions européennes, qu’ils sont entrés en contact. «Un très bon ami, rencontré à Paris», explique le professeur à propos de l’une des figures clés de la macronie. Dans le débat européen, Dusan Sidjanski est une voix toujours respectée. Celui qui a été un proche de Denis de Rougemont, de Karl Deutsch ou Jean Piaget et le professeur de José Manuel Barroso, Micheline Calmy-Rey et tant d’autres, reste pleinement engagé dans le combat européen. Et sur l’Europe, «c’est Macron le plus intéressant». Il a donc tenté de le convaincre de sa thèse: le projet fédéraliste ne peut se réaliser qu’avec un «noyau politique dynamique». «Cinq à dix membres, pas plus. Avec un mécanisme de majorité qualifiée. C’est la seule façon de relancer l’Europe politique et sortir de la paralysie créée avec la règle de l’unanimité. Depuis le Traité de Lisbonne, nous avons reculé sur le plan des institutions», estime-t-il. [...]
article complet réservé aux abonnés: https://www.letemps.ch/suisse/dusan-sidjanski-le-genevois-qui-ecrit-a-emmanuel-macron-pour-redresser-l-europe
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Le professeur Sidjanski et le président Macron, comme un retour aux fondamentaux de l’intégration européenne
ÉDITORIAL. La vision d’une Europe à plusieurs vitesses que semblent partager le politologue genevois et le chef d’Etat français pourrait offrir une issue pragmatique, même si iconoclaste, à une UE qui ne fait plus rêver
Derrière le lien épistolaire entre les deux hommes se tisse une vision de l’intégration européenne qui remonte aux origines. Emmanuel Macron avait lancé l’idée, concrétisée il y a un an presque jour pour jour, d’un forum dépassant le cadre de l’Union européenne et réunissant la quasi-totalité des Etats du Vieux-Continent, dont la Suisse. [...]
article complet: https://www.letemps.ch/opinions/editoriaux/le-professeur-sidjanski-et-le-president-macron-comme-un-retour-aux-fondamentaux-de-l-integration-europeenne
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Complot américain à l'ONU: il est temps pour la Russie et la Chine de jouer la carte de la sécurité
Elena Panina
Source: https://katehon.com/ru/article/zagovor-ssha-v-oon-rossii-i-kitayu-pora-sygrat-na-operezhenie
Il y a des raisons de croire que les Anglo-Saxons vont promouvoir le thème de la destruction du droit de veto dans un "paquet" lorsque sera abordé le thème de l'élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU au Brésil, à l'Inde et peut-être à l'Union africaine.
La session de l'Assemblée générale, qui s'est achevée à New York, a montré que l'ONU a depuis longtemps dépassé son heure de gloire et qu'elle est en train d'amorcer une vertigineuse "descente". Dans le même temps, le rôle du Sud s'accroît rapidement, de nombreux pays passant de la catégorie des États régionaux à celle des acteurs mondiaux. Ils cherchent leur place dans la hiérarchie des relations internationales modernes et sont à la recherche de solutions, de scénarios et de configurations acceptables.
Pour l'hégémonisme américain, une confrontation frontale avec ce processus n'est pas de bon augure. C'est donc la tactique éprouvée des Anglo-Saxons qui est utilisée: conduire eux-mêmes le processus, sans changer radicalement l'essence de l'ordre mondial actuel. C'est sous cet angle qu'il faut considérer les tentatives américaines d'attirer les puissances influentes du Sud à leurs côtés en marge de l'Assemblée générale des Nations unies.
Le processus se déroule dans deux directions. La première est la transformation du Conseil de sécurité, avec une augmentation du nombre de membres permanents et de membres non permanents. Le projet américain est soutenu par le Secrétaire général de l'ONU, il implique l'Inde et le Brésil, que les Anglo-Saxons, rusés, ont attiré dans le "Groupe des quatre" avec l'Allemagne et le Japon. La Russie n'a rien contre l'inclusion du Brésil et de l'Inde dans le Conseil de sécurité, mais s'oppose fermement à l'augmentation du statut de l'Allemagne et du Japon. La part des pays de l'Occident collectif au sein du Conseil de sécurité des Nations unies est déjà disproportionnée.
La deuxième orientation de la stratégie américaine consiste à modifier la Charte des Nations unies afin de créer une procédure permettant de supprimer le droit de veto des membres permanents du Conseil de sécurité. Cette position a été testée lors de l'Assemblée générale.
Il s'agit essentiellement d'une conspiration contre la Russie et la RPC. Il y a des raisons de croire que les Anglo-Saxons vont promouvoir le thème de la destruction du droit de veto "dans un paquet" lorsque sera abordé le thème de l'élargissement du CSNU et de l'inclusion du Brésil, de l'Inde, et peut-être de l'Union africaine.
C'est ce "paquet" qui, selon toute apparence, constituera l'un des pièges les plus dangereux tendus par l'Occident aux pays du Sud. En jouant subtilement sur leur ego, les États-Unis tenteront de rallier à leur cause le plus grand nombre possible d'acteurs majeurs d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique en leur promettant de rehausser leur statut en matière de politique étrangère.
Dans le même temps, il est évident que si les Américains parviennent à abolir le droit de veto d'un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, c'est toute l'architecture mondiale créée après la Seconde Guerre mondiale qui sera radicalement brisée. En fait, l'ONU sera privatisée par le bloc occidental. Après cela, l'organisation se transformera en un "club de discussion" comme la Société des Nations d'avant-guerre. La configuration mondiale dans les formats actuels s'effondrera et le nouveau statut des pays du Sud au sein de l'ONU sera dévalorisé en un clin d'œil.
Après avoir détruit l'ONU, les États-Unis tenteront d'utiliser les structures de consolidation de l'Occident (OTAN, AUKUS, UE) pour établir une domination mondiale totale. Nous devons nous préparer à ce scénario. Que faire ? La réponse est évidente : prendre de l'avance en renforçant nos propres structures de gouvernance mondiale. Les BRICS jouent un rôle clé dans ce processus. Aujourd'hui déjà, le bloc contribue à aplanir les contradictions entre la Chine et l'Inde, l'Iran et l'Arabie saoudite, l'Égypte et l'Éthiopie. L'OCS joue un rôle similaire dans les relations entre l'Inde et le Pakistan. L'expansion des BRICS et de l'OCS permet de parler du noyau potentiel d'une nouvelle configuration mondiale, dont les membres pourront harmoniser leurs intérêts et seront protégés des tentatives de l'Occident collectif d'établir une dictature planétaire.
Outre les BRICS et l'OCS, les associations régionales du Sud mondial - l'ANASE, le MERCOSUR, l'Union africaine, le Conseil de coopération du Golfe, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique - devraient constituer les structures de soutien de la nouvelle architecture mondiale.
Il serait souhaitable que la Russie présente - peut-être dès le sommet des BRICS à Kazan - des propositions de mécanismes de coordination souple entre toutes ces structures. Il s'agirait d'un véritable remplacement des institutions de l'ONU qui sont en train de perdre leur sens originel.
Face à la menace de la dictature occidentale, la Russie, la Chine, les pays du Sud, c'est-à-dire la majorité absolue de l'humanité, doivent reprendre en main l'agenda mondial en temps utile et prendre les rênes de l'ordre international le plus tôt possible.
Le totalitarisme européen est une réalité.