Hongrie – Samedi 26 août, à l’initiative du parti hongrois Mi Hazánk, des représentants de six partis européens se sont réunis à Budapest, au parlement, pour signer une déclaration commune témoignant de leur amitié et de leur unité sur des points importants de l’actualité politique occidentale. Alors que la campagne pour les élections européennes de juin 2024 est sur le point de commencer, ce discret événement pourrait bien être le point de départ d’une nouvelle alliance européenne, aboutissant potentiellement à la création d’un nouveau groupe au Parlement européen.
Une alliance d’un type nouveau
Le monde change, et la recomposition des alliances politiques en est certainement le meilleur indicateur. Samedi 26 août, la « déclaration pour l’Europe libre des Nations » a entériné l’alignement des nationalistes et des libertaires face à une Union européenne et un bloc progressiste de plus en plus fédéralistes et autoritaires.
Ainsi, dans une orientation politique inédite, se se sont mêlé le nationalisme radical caractéristique des pays post-socialistes et le libertarianisme fortement marqué par les événements en cours depuis 2020, au premier lieu desquels la dérive totalitaire du moment covidien. À noter également, l’absence de représentants des grands pays (France, Allemagne, Italie) que l’on retrouve habituellement à la tête des coalitions populistes en Europe.
La présence de Thierry Baudet, député néerlandais, président du très souverainiste et libertarien Forum pour la Démocratie (FvD) et auteur à succès, a été particulièrement remarquée, d’autant que la veille il faisait salle comble à Budapest pour présenter la traduction hongroise de son livre sur le Covid.
Quant au parti bulgare Renaissance (Vazrazhdane), dirigé (et représenté sur place) par l’historien Kostadin Kostadinov, il a émergé et progressé suite à la disparition de plusieurs partis nationalistes bulgares (VMRO, Ataka) qui ont perdu de leur poids électoral lorsqu’ils sont entrés en coalition gouvernementale (ou ont soutenu de l’extérieur des coalitions gouvernementales). C’est assurément, en termes de poids électoral, le partenaire le plus fort de la nouvelle coalition en train d’émerger.
Issu d’une scission des Démocrates suédois, le petit parti nationaliste suédois Alternative pour la Suède a envoyé son vice-président, Mikael Jansson, et espère profiter de sa position hostile à l’adhésion de la Suède à l’OTAN pour enfin percer électoralement.
Le parti tchèque SPD (Liberté et démocratie directe), actuellement membre du groupe ID (avec le Rassemblement National et l’AfD) et dirigé par la figure originale qu’est l’ancien homme d’affaires tchéco-japonais Tomio Okamura, a quant à lui envoyé un délégué en la personne de Josef Nerušil, conseiller municipal de Prague.
La présence de Nicolas Rimoldi pour représenter le jeune parti suisse (Mass-Voll), qui a émergé récemment dans la contestation des mesures Covid et des mesures du « Pacte Vert », ainsi que de représentants de la Serbie, a également donné un ton particulier à la réunion, qui voulait ainsi élargir le cadre du rassemblement, et ne pas le limiter à des pays de l’Union européenne. Au final, l’originalité de cette réunion tient au fait qu’elle réunissait exclusivement des pays européens de taille moyenne (sans les poids lourds habituels que sont la France, l’Allemagne et l’Italie), et qu’il y avait principalement des délégués des pays de l’Europe post-communiste. Il est donc possible que le centre de gravité géographique de cette nouvelle alliance se trouve à l’Est de l’Union européenne.
Mi Hazánk, le parti organisateur et hôte de la conférence à l’issue de laquelle la déclaration fut signée, concurrent à la droite du Fidesz de Viktor Orbán, affiche par cette action sa volonté de ne pas s’enfermer dans la politique nationale et de prendre une part active dans la politique européenne, espérant jusqu’à trois eurodéputés en 2024.
Derrière la volonté d’afficher amitié et unité alors que de nombreuses incertitudes règnent au sujet de la recomposition à venir des groupes au Parlement européen, cet assemblage inédit a toutefois un fondement cohérent, exposé justement dans la déclaration commune.
Ainsi, les sept points de la déclaration évoquent le principe de souveraineté des États, la défense de l’économie protectionniste et l’opposition à l’immigration, la défense de la famille et l’opposition au wokisme et à l’agenda LGBT, le rejet du mondialisme et de la restriction des libertés individuelles, la défense de la démocratie nationale et le rejet de la gouvernance mondiale, la défense de la propriété privée et l’opposition à l’économie virtuelle et la monnaie numérique, la défense de la liberté d’expression.
Texte de la déclaration, traduit de l’anglais par le Visegrád Post :
La Déclaration de Budapest pour une Europe libre des Nations
Nous, délégués du sommet de Budapest pour une Europe des nations, sommes farouchement attachés aux valeurs européennes et humaines fondamentales que sont la démocratie, la liberté, les souverainetés nationale et individuelle.
Nous déclarons :
1. Être en faveur d’une coopération libre entre nations souveraines et indépendantes en Europe, pour le bien commun, et opposés à une gouvernance mondiale supranationale, bureaucratique et non-responsable. Nous sommes en faveur de politiques étrangères nationales indépendantes et opposés à la politique des blocs.
2. Être en faveur d’économies ouvertes basées sur des échanges équitables et profondément opposés à l’immigration de masse organisée industriellement et criminellement que nos sociétés ne peuvent supporter et qui est le résultat inévitable de la politique d’une Europe sans frontières. L’immigration, légale et illégale, doit être arrêtée.
3. Être en faveur des structures familiales traditionnelles et de la protection des enfants, et opposés au wokisme et aux soi-disant valeurs LGBTQIA+ qui sont corrosives pour la cohésion nationale et le bon sens.
4. Être pour le rejet de l’idéologie formulée par les organisations mondiales financées par les entreprises et les financiers internationaux, qui cherche à priver les gens de leur liberté et qui, comme une sorte de répétition générale, a restreint les libertés des gens en utilisant le Covid comme prétexte, tout en enrichissant les entreprises et les financiers internationaux avec des sommes incroyables d’argent.
5. Être en faveur de la démocratie nationale et opposés aux institutions naissantes de la gouvernance mondiale comme l’UE, l’OMS et l’ONU avec ses soi-disant « objectifs de développement durable » qui ne sont en réalité rien d’autre qu’un programme de gouvernement mondial.
6. Être en faveur de la propriété privée (le fondement de toutes les libertés, actuellement bafouée par des impôts élevés et des expropriations arbitraires, y compris de terres agricoles) et opposés à l’économie virtuelle postindustrielle actuelle basée sur la finance et contrôlée par des banques centrales qui n’ont pas de comptes à rendre. Nous sommes en faveur d’une monnaie saine et opposés à l’inflation (qui vole les pauvres pour payer les riches) et à toutes les formes de contrôle central, en particulier les monnaies numériques des banques centrales.
7. Nous sommes en faveur de la liberté d’expression et contre la pression croissante de la censure et des tabous qui étouffent le débat, infantilisent nos esprits et nous empêchent d’accéder à la vérité.
Nous voulons renforcer notre coopération transnationale, sous quelque forme que ce soit, pour promouvoir ces valeurs.
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