EXCLUSIF – Combien d’agressions et de cambriolages en un an dans ces communes de moins de 20.000 habitants que l’on croyait tranquilles ? Les révélations de notre palmarès, d’Argelès à Chamalières.

Argelès-sur-Mer, Larmor-Plage, Saint-Jean-de-Luz, Fécamp, Mimizan, Sassenage, Guingamp, Bouc-Bel-Air, Pernes-les-Fontaines… La France des bords de mer, des clochers et des sous-préfectures nous dévoile son côté obscur. Où en est la délinquance dans ces petits pays, ces cités de caractère, ces zones pavillonnaires, parfois enchâssées, c’est vrai, dans de bouillants ensembles urbains ? Tout figure noir sur blanc dans les tableaux Excel du ministère de l’Intérieur. Encore faut-il les décortiquer.

«Le trafic de stupéfiants s’étend aux campagnes»

Qu’apprend-on ? En matière de violence, tout d’abord, dans ces territoires, plus de 32.000 faits ont été répertoriés l’an dernier, contre un peu plus de 23.000 en 2016. Ce qui représente une hausse de 38 % des infractions en six ans, pour ne tenir compte que des faits ayant abouti à une plainte transmise à la justice. Ce n’est pas rien.

Dans les petites villes, le taux d’agressions est passé de 1,72 fait pour 1000 habitants en 2016 à 2,32 faits pour 1000 habitants en 2022. Seule l’année 2020, marquée par la crise sanitaire, accusait une baisse, avec 1,89 fait pour 1000 habitants. Depuis, la courbe dépasse toutes les valeurs des années précédentes. La violence en somme est repartie de plus belle.

Dans le top 10 des petites villes les plus exposées à ces coups et blessures volontaires dans l’espace public ou à l’école se distingue notamment Le Cateau-Cambrésis, dans ce Nord si cher au premier flic de France, Gérald Darmanin. Les faits y ont presque quadruplé en six ans, passant de 20 à 79 infractions, pour atteindre un taux d’agressions de plus de 11 faits pour 1000 habitants. Tout près des niveaux enregistrés dans une zone urbanisée comme Rungis (Val-de-Marne) et ses 14 faits pour 1000 habitants.

Marmande, la cité de la tomate, dans le Lot-et-Garonne, forte de plus de 17.000 habitants, décroche la troisième place. Les faits enregistrés localement sont passés de 66 à 146 en six ans, soit une hausse de plus de 120 %. Suivent La Grande-Motte et Pézenas (Hérault), Saint-Omer (Pas-de-Calais). Et puis Guéret (Creuse), minuscule préfecture, ville d’à peine plus de 12.000 habitants, mais où les agressions ont explosé de 200 % en six ans. Si tranquille que cela, la France du Centre ?

Dans notre palmarès s’allument aussi en rouge les communes de Lannemezan (Hautes-Pyrénées, + 293 % d’agressions), Guingamp (Côtes-d’Armor, + 102 % de faits) ou Le Puy-en-Velay (Haute-Loire), terre d’élection d’un potentiel candidat LR à la future présidentielle, en la personne de Laurent Wauquiez. Là, pas moins de 110 agressions (+ 33 %) dans l’espace public ont été constatées l’an dernier. Une tous les trois jours.

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Le Figaro

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