Certes, c’est madame Jospin mais cette féministe de la gauche républicaine n’a pas que des défauts, loin s’en faut… cible des mouvements féministes radicaux et des wokistes, cette philosophe, maintes fois interdite de conférences… vient d’être élue à l’Académie française, au fauteuil qu’occupait Jean-Loup Dabadie.
Opposée de la première heure au mariage pour tous, à la PMA et à la GPA, Sylviane Agacinski a toujours eu des prises de position claires et argumentées, qui lui valurent beaucoup d’ennuis et de féroces inimitiés.
« Le projet n’est pas acceptable tel quel parce qu’il mélange la question du mariage avec celle de l’adoption. En revanche, si le mariage gay contribue à une pleine reconnaissance sociale de l’homosexualité, faisons-le : il sera voté sans un pli. Mais ce mariage, fondé sur l’amour et l’engagement entre deux personnes de même sexe, sera une nouvelle institution et non une extension de l’ancien mariage ou un “mariage pour tous”, formule sympathique mais absurde. Le mariage traditionnel n’excluait personne : c’était un moyen de construire la paternité civile. »
« Elle pose déjà un problème dans le cadre actuel : bien des enfants nés de dons anonymes de sperme veulent connaître leur histoire et se révoltent contre le secret organisé sur leur naissance. Ce problème serait aggravé, pour les enfants nés de l’insémination d’une lesbienne, par l’effacement complet du père. De plus, si les couples d’hommes demandaient également l’accès à la PMA, le recours aux mères porteuses s’imposerait. »
« Or cette pratique est inacceptable, d’autant que ces mères de substitution sont toujours rémunérées ou dédommagées et que notre droit exclut la marchandisation des organes du corps humain : ni la grossesse ni l’enfant ne peuvent faire l’objet d’un échange marchand. »
« Avant d’ouvrir inconsidérément la PMA, ne méprisons pas ces questions au nom d’une bonne conscience soi-disant progressiste et forcément de gauche. Ne courons pas derrière le système californien de fabrication d’enfants à la demande, selon une tarification précise. Un discours ultralibéral et cynique prétend que tout se vend dans le monde, y compris les ventres et les enfants. Ce n’est pas ma conception du socialisme. »
«La GPA, pratique contraire aux droits humains, ne peut pas être éthique»…
“Ce sont les hommes qui voilent les femmes, ce ne sont pas les femmes qui veulent se voiler”
Sylviane Agacinski considère qu’il ne faut pas seulement analyser l’islamisme via la tenue vestimentaire, mais comme une culture de l’exclusion, de l’inégalité et de la discrimination des femmes.
“Il faut bien comprendre qu’il ne s’agit pas seulement d’un vêtement mais d’une pratique sociale du voilement”,
“J’ai travaillé très longtemps sur la question du rapport homme-femme, dans la philosophie, dans la théologie et je connais bien le voile chrétien romain, le voile chrétien Tertullien, le voile qui était en Arabie, le voile islamique et le voile indo-pakistanais que j’appelle la culture du rideau parce que ‘hijab’, ça veut aussi dire rideau”, “C’est la culture de séparation des hommes et des femmes. Les femmes étant considérées comme dangereuses pour les hommes, source de désir, de concupiscence. Les hommes ne doivent donc pas voir les femmes, elles doivent être séparées.”
“Il s’agit au fond de réislamiser les sociétés et cela passe par le voile. Disons-le pour résumer, le voile est le drapeau des islamistes et pas autre chose, si bien qu’il doit être traité comme un signe politico-religieux et pas simplement religieux”
Son dernier essai, Face à une guerre sainte (2022), est une réponse à ceux qui l’ont taxée d’islamophobe, accusation selon elle régulièrement brandie «pour masquer le prosélytisme islamiste».
La 7e femme de l’Académie française n’est vraiment pas politiquement correcte et c’est pour cela que nous la trouvons sympathique.
Daphné Rigobert
Extrait de: Source et auteur
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