Credit Suisse, gros bonus et après moi le déluge

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national
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Credit Suisse, gros bonus et après moi le déluge
J’avoue, je suis un béotien en finances. Je ne comprends pas grand-chose aux acronymes bancaires qu’on nous sert depuis la débâcle de Credit Suisse. Sans doute les initiés sont-ils fort satisfaits que leur sabire soit imperméable aux profanes. Cela dit, je crois arriver à comprendre une courbe d’actions. C’est comme le vélo, c’est facile quand ça descend. Et c’est bien descendu. Jusqu’à rien. Mais comment ce fait-ce ? Cela doit beaucoup à la culture de rapaces qui ravageait les dirigeants de l’établissement. Il fallait faire beaucoup de fric aussi vite que possible, gaver les actionnaires et s’en mettre plein les poches. Et tant pis s’il fallait prendre des libertés avec la loi. Pas vu, pas pris était érigé en dogme. Mais tout à leur avidité, ces voyous se sont montrés maladroits, il ont été pris les doigts dans le pot de confiture. Pas grave, quelques milliards d’amende, promis, on ne le fera plus et c’est reparti pour de nouvelles aventures. Ils ont tué la poule aux œufs d’or.
Les gros actionnaires portent également une lourde responsabilité. Ils ont docilement élu, réélu des dirigeants dont l’incompétence se lisait sur la valeur de l’action Credit Suisse. Manifestement, on ne change pas une équipe qui perd. Le monde bancaire constitue une coterie où il est d’usage de ne pas faire de vagues, il faut rester discret. Cette incapacité à remettre en cause le système lui-même coûte bonbon aux gros actionnaires. Bien fait ! Mais à côté de ceux qui auraient pu corriger les errances de la direction, bon nombre de petits porteurs y ont laissé leur chemise. De ceux-là, personne ne parle. Pendant qu’ils pleurent leur bas de laine, les pontes profitent de leurs indécents bonus. On peut aller en taule pour un modeste vol alors que ces gloutons fument leurs gros cigares en toute quiétude. Ca remet en cause l’adage « bien mal acquis ne profite jamais. » En fait, le bien mal acquis ne profite jamais s’il est modeste. Lorsqu’il est question de milliards, on vous ouvre la porte des palaces zurichois. La prison, c’est pour les gueux. Hélas.
Yvan Perrin, 05.04.2023

Un commentaire

  1. Posté par Vince le

    C’est clair, ça a tjrs été comme ça , et aussi en Suisse , Ilya eu un retraité décédé il y a qqs années en Valais , mort dans sa cellule car emprisonné pour avoir volé une boîte des conserves . En Suisse, il faut être ou bien pauvre ou bien millionnaire , entre les deux vous êtes un esclave expoité, on le sait , et quoi ? Le système est verrouillé , démocratie de pacotille

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