D’après une circulaire ministérielle dont « Le Monde » a eu connaissance, les migrants seront incités à partir en province, grâce à un dispositif garantissant un hébergement et un meilleur accès au droit. L’objectif est d’éviter les retours à Paris, où nombre d’entre eux vivent dans la rue.
Le gouvernement s’apprête à ouvrir des « sas » d’hébergement temporaire en région pour mieux orienter les personnes migrantes à la rue en dehors de l’Ile-de-France, où les situations de campements sont récurrentes et l’hébergement d’urgence saturé. D’après le ministère de l’intérieur, quelque 500 places devraient être ouvertes, dont les premières « courant avril »,réparties dans dix régions. L’idée est que lors des opérations de mises à l’abri, les personnes soient dirigées en province dans des bâtiments aménagés. Sous trois semaines, un examen de leur situation administrative sera systématiquement enclenché et un hébergement, proposé.
D’après la circulaire ministérielle diffusée aux préfets en mars par les ministres de l’intérieur et du logement, et dont Le Monde a pris connaissance, les personnes seront informées, selon leur profil, de leur droit à demander l’asile, un titre de séjour ou un retour volontaire dans leur pays et, tout le temps de la procédure d’examen, un hébergement leur sera garanti.
(…) L’enjeu est donc de réussir durablement le départ vers la province des publics migrants à la rue, alors que l’hébergement d’urgence en région parisienne est saturé et qu’une partie du parc hôtelier, qui pouvait être réservé par l’Etat pour accueillir des familles à la rue, se réoriente vers une clientèle touristique, à l’approche de la Coupe du monde de rugby et des Jeux olympiques.
La circulaire ministérielle prévoit que demandeurs d’asile et réfugiés se verront, à la sortie de ces sas, proposer des hébergements, tandis que les demandeurs d’asile qui ont perdu leur droit à un hébergement et à une allocation de subsistance « seront systématiquement orientés vers l’hébergement généraliste ». Il en sera de même pour les personnes en situation irrégulière et souhaitant demander leur régularisation. En outre, pour ces dernières, des « créneaux de rendez-vous et des guichets dédiés devront être réservés » en préfecture.
Sur le cas précis des personnes sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), la circulaire indique que « l’examen actualisé de chaque situation est nécessaire » pour voir si des éléments nouveaux, notamment eu égard à la vie privée et familiale, justifient un réexamen du droit au séjour. « Beaucoup de situations sont très mal connues, et certaines personnes remplissent sans doute déjà les conditions pour obtenir un titre de séjour, précise le directeur général des étrangers en France, Eric Jalon. Les critères ne seront pas modifiés, mais il faut que les réponses soient apportées plus rapidement. »
Une façon de créer une incitation à accepter le départ en région, avec l’espoir de sortir d’impasses administratives. « L’idée est qu’à travers un examen plus normé et cadré, les personnes puissent avoir un meilleur accès au droit, y compris celui du séjour », appuie Sylvain Mathieu.
Extrait de: Source et auteur
FORMIDABLE, les migrants errants vont donc se chercher un petit coin de paradis. Le projet HORIZON d’invasion des campagnes risque bien de recommencer.
Mais comme si la France n’était pas assez embarrassée avec ces propres migrants, elle a décidé de “soulager” les pauvres britanniques de leur épreuve migratoire.
LA BELLE HYPOCRISIE :
Extrait de texte
Christian Leparoux
24 mars 2023 à 18:48
Comment le Royaume-Uni va confier ses migrants à la France, pour 200 millions !
AvatarMarc Baudriller 23 mars 2023immigration Royaume-Uni
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Albion, reviens, tout est pardonné ! La France enterre la hache de guerre. Préparant les pas du roi Charles, un sommet franco-britannique, le premier depuis cinq ans, s’est tenu, le 10 mars, à l’Élysée. Il a réuni, dans une relative discrétion, le président de la République et le Premier ministre anglais Rishi Sunak, lequel entend ouvrir un « nouveau chapitre avec la France ».
À la bonne heure. Mais, au vu des leçons de l’Histoire, cet élan d’amour soudain venu des Anglais devrait provoquer une certaine méfiance… D’autant que la France a particulièrement brillé par son animosité vis-à-vis de ses voisins durant l’épisode du Brexit. Les journaux français les plus sérieux se sont répandus en prédictions apocalyptiques sur le sort qui attendait prétendument le Royaume-Uni. Le Français Michel Barnier, négociateur en chef du Brexit pour l’Union européenne de 2016 à 2020, aura tout fait pour mettre des bâtons dans les roues de ce pays qui tenait à respecter le vœu de ses électeurs. Une idée folle !
Il fallait donc, entre les deux pays, recoudre la robe à Juliette, aurait dit Shakespeare. Pendant que Macron et Sunak lançaient un épais rideau de fumée devant les caméras en multipliant poignées de mains et tapes dans le dos, Darmanin était travaillé par son homologue britannique Suella Braverman. Dix jours plus tard, le ministre de l’Intérieur anglais vient de signer un texte révélateur dans Le Figaro. Dans ce point de vue publié le 22 mars (La France et le Royaume-Uni, ensemble pour lutter contre l’immigration clandestine) et passé injustement assez inaperçu, il lève un coin du voile, pour s’en féliciter, sur les modalités de l’accord migratoire conclu entre les deux pays.
C’est bien le royaume qui mettra la main à la poche. Sa Majesté est décidément trop bonne pour nous. « Au cours des trois prochaines années, la contribution du Royaume-Uni à cet ensemble de mesures s’élèvera à 141 millions d’euros en 2023-2024, 191 millions en 2024-2025 et 209 millions en 2025-2026 », écrit le ministre. Diable ! Pourquoi tant de générosité ? Parce qu’à ce prix, le Royaume-Uni se débarrasse d’une partie du problème migratoire sur notre pays. C’est l’argent de la faiblesse, l’argent de la honte. Les millions du Royaume-Uni aideront la France à embaucher des effectifs destinés à lutter contre l’immigration illégale dans le nord du pays. Une tâche qui nous incombait. Résultat : la France aura la responsabilité du confort des migrants et du combat contre les passeurs. Le Royaume-Uni se contentera de tirer les oreilles de son voisin si nous sommes débordés. Politiquement bien joué de la part de Suella Braverman.
Le Royaume-Uni investira aussi dans des drones et des avions de surveillance. Pour « faire face au niveau de trafic de personnes à travers la Manche », son pays contribuera encore au financement d’un centre de rétention implanté… chez nous, évidemment.
L’idée : renvoyer plus facilement les pensionnaires dans leur pays d’origine. Fort bien, mais la France ne parvient pas à renvoyer ses OQTF ! Ces incrustés sans bristol ont donc toutes les chances de rester… en France. Un accord de dupes.
La France ferait mieux d’observer ce qui se passe outre-Manche. À la veille de la loi macronesque sur l’immigration, le Royaume-Uni promet quelques mesures de bon sens qui sont, en creux, autant de révélateurs de ce que nous refusons de faire. Objectif :
« Réduire les facteurs d’attractivité de l’autre coté de la Manche », explique le ministre. Son projet prévoit de renvoyer les migrants illégaux dans leur pays ou ailleurs (au Rwanda ?) et de les informer qu’ils ne peuvent pas revenir au Royaume-Uni. Elle veillera « à ce qu’aucune personne entrant au Royaume-Uni illégalement ne puisse travailler, demander des prestations ou profiter d’aucune manière de notre système ».
Le système anglais a des progrès à faire, mais les mots sont là, la volonté politique est clairement affichée et le constat est sans appel. « Les conflits, les changements climatiques, la famine et autres problèmes feront du Royaume-Uni et de la France des pays confrontés à des pressions migratoires croissantes et sans précédent […]. L’impact sur les services publics, les logements et la cohésion sociale est immense. » Jean-Marie Le Pen ? Marine Le Pen ? Zemmour ? Non, le propos est signé Suella Braverman. Le ministre évoque ces migrants logés dans… des hôtels (comme en France !), condamne la marchandisation des hommes, le culot des organisations criminelles et le drame des naufrages…
« Les personnes qui arrivent au Royaume-Uni à bord de petits bateaux ont traversé de nombreux pays sûrs dans lesquels elles auraient pu et dû demander l’asile avant d’atteindre la France ou le Royaume-Uni », remarque très justement le ministre de l’Intérieur anglais.
Pendant ce temps, la Macronie échafaude encore l’incroyable pompe aspirante des « métiers en tension ». Charles ne viendra donc pas les mains vides : il nous apportera par milliers… ses migrants. Qu’est-ce qu’on dit au gentil voisin ?