Les Libanais se sont surpassés dans ce qu’ils savent faire le mieux : ne jamais s’accorder sur rien. Depuis dimanche, le pays vit au rythme de deux fuseaux horaires distincts, la conséquence de la décision du premier ministre intérimaire, Najib Mikati, de retarder le passage à l’heure d’été et du rejet de cette initiative par une partie de la société.
L’ambiance était ubuesque lundi 27 mars au matin : les élèves des écoles chrétiennes, pilier du secteur éducatif, sont allés en classe calés sur l’heure d’été, que suivent aussi certains médias ou entreprises privés. Mais les employés de l’Etat et ceux des banques sont restés à l’heure d’hiver. Une cascade de couacs et de dysfonctionnements semblait guetter le pays en faillite.
Mais la schizophrénie ne devrait pas s’éterniser : M. Mikati a fait marche arrière lundi en début d’après-midi, à l’issue d’un conseil des ministres, en annonçant que le Liban passerait finalement à l’heure d’été dans la nuit de mercredi à jeudi. Il a précisé que son choix initial de reporter le changement d’heure « avait pour but d’alléger [la journée] de jeûne du mois de ramadan », avant de déplorer « des réactions communautaires odieuses. »
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