Le pape François a rencontré ce mercredi 8 mars, journée internationale du droit des femmes deux jeunes victimes de la barbarie du groupe djihadiste Boko Haram au Nigeria, Maryamu Joseph, détenue pendant neuf ans, et Janada, enlevée en 2018. Des témoignages glaçants et poignants recueillis par l’Aide à l’Église en détresse (AED).
Elles s’appellent Maryamu et Janada et sont respectivement âgées de 16 et 22 ans. L’âge des rêves et des possibles dit-on. Mais pour elles, le rêve s’est transformé en cauchemar et les possibles en inconcevables. Reçues au Vatican par le pape François ce mercredi 8 mars, journée internationale du droit des femmes, elles font partie de celles qu’on qualifie de survivantes face à la barbarie du groupe terroriste Boko Haram.
« Neuf ans de vie en esclavage ! Neuf ans de torture ! Neuf ans d’agonie ! », confie-t-elle à l’AED. « Nous avons tant souffert aux mains de ces gens sans cœur et sans pitié. Pendant neuf ans, nous avons vu couler le sang innocent de mes frères chrétiens, tués par des gens qui n’accordent aucune valeur à la vie. Ils ont assassiné sans remords, comme si c’était une chose normale à faire. Ces neuf années gâchées dans la forêt de Sambisa ne peuvent être oubliées en un clin d’œil. Les mots ne peuvent rendre justice à ce que j’ai vécu. »
Avec 21 autres personnes, elle a été enlevée en 2014 à l’âge de sept ans lorsque le groupe terroriste a attaqué sa communauté de Bazza et l’a emmenée dans un camp. Deux de ses frères et sœurs ont ensuite été emmenés dans le même camp. L’un a été tué sous ses yeux et avec une extrême barbarie et l’autre est toujours retenu en captivité. « Ils ont mis les chrétiens dans des cages, comme des animaux. La première chose qu’ils ont faite a été de nous convertir de force à l’islam », se remémore-t-elle avec douleur.
« Ils ont changé mon nom en Aisha, un nom musulman, et nous ont avertis de ne pas prier en tant que chrétiens, sinon nous serions tués. Quand j’ai eu 10 ans, ils ont voulu me marier à l’un de leurs patrons, mais j’ai refusé. Pour me punir, ils m’ont enfermée dans une cage pendant une année entière. Ils apportaient de la nourriture une fois par jour et la glissaient sous la porte sans jamais ouvrir la cage. »
Le calvaire de Janada Marcus remonte quant à lui à octobre 2018. Elle et sa famille étaient déjà sortis indemnes de deux attaques de Boko Haram, abandonnant une première fois leur maison dans la zone de gouvernement local de Baga, dans la région du lac Tchad au Nigeria, et une deuxième fois, fuyant leur nouveau foyer à Askira Uba, dans le sud de l’État de Borno, où leur maison a été incendiée et plusieurs membres de leur famille tués par les islamistes. Mais le pire restait à venir.
Le 20 octobre 2018, sa maison se retrouve encerclée par des membres de Boko Haram. « Ils ont pointé une machette sur mon père et lui ont dit qu’ils nous libéreraient s’il faisait l’amour avec moi. Je n’ai pas pu retenir mes larmes ! Je tremblais, mais je ne pouvais rien faire ! », raconte-t-elle. « Mon père a refusé et a baissé la tête pour se soumettre à la mort. » En entendant cela, un des hommes a sorti une machette et a coupé la tête de son père. Deux ans plus tard, le 9 novembre 2020, elle est cette fois-ci capturée par des membres de Boko Haram. […]
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