Futur recteur de l'université de Genève UNIGE, Emission de la RTS, Forum, 13.01.2023 ici
A peine l'assemblée de l'Université de Genève, ultra-participationniste, a-t-elle choisi de présenter un recteur visiblement transitionniste invétéré (pour toutes les transitions, énergétique, climatique, de la durabilité, etc.) mais ne connaissant guère la politique universitaire suisse, voilà que la Radio suisse romande l'invite immédiatement pour présenter son programme, pourtant d'un vague surprenant. Sachant que c'est le journaliste gauchiste Mehmet Gultas qui l'interroge, on peut se demander s'il ne s'agit pas d'une manière discutable, idéologique à coup sûr, de faire pression sur les autorités politiques afin qu'elles acceptent d'entériner la proposition de cette Assemblée participationniste et sans doute aussi transitionniste ? On sait que la grande partie des organes participatifs introduits dans les Université après mai 1968 sont en général largement dominées par les l'univers des progressistes et autres militants de gauche, aujourd'hui surtout écologistes et wokistes de toutes sortes. Est-ce vraiment ce dont les Universités romandes ont vraiment besoin. On se souviendra que même l'Université catholique de Fribourg a réussit un tour de force wokiste spectaculaire: décerner le titre de docteur honoris causa à l'une des papesses de la "théorie du genre", un jargon idéologique qui aboutit à un dévoiement sans pareil dans bien des Universités américaines (cf le pire des cas: l'Université d'Evergreen, Etat de Washington) mais pas uniquement!
La nomination d'un nouveau recteur de l'Université de Genève ne serait-elle pas l'occasion de redonner un poids déterminant aux scientifiques expérimentés des disciplines réellement reconnues pour leurs apports scientifiques indiscutables plutôt que de vouloir donner un pouvoir démesuré à des acteurs en premier lieu préoccupés par des causes dont la scientificité laisse bien souvent à désirer. Cela signifierait que la désignation des autorités universitaires devrait être entièrement repensée et obéir à des critères scientifiques absolument indiscutables. Le poids grandissant de toute une série de domaines relevant des modes gauchistes, progressistes et maintenant wokistes, dans nos Universités, influencées en cela par les Universités nord-américaines, devrait amener nos autorités universitaires et politiques courageuses et responsables à se préoccuper très sérieusement de ce poids envahissant, cela d'autant plus que les acteurs de ces domaines gauchistes et wokistes, sont en plus des militants politiques très déterminés qui tentent même et réussissent souvent à faire passer leur sectarisme idéologique pour de la science. Mieux, ils veulent le pouvoir, et bien des autorités de peur de passer pour passéistes, réactionnaires, etc. cèdent aux pressions exercées de manière de plus en plus déterminée, voire violente, par des acteurs opposés à tout vrai débat scientifique, à toute vraie discussion contradictoire, un élément de base déterminant de la démarche scientifique.
Ne serait-ce pas une occasion de tout faire pour éviter que les dernières modes idéologiques prennent de plus en plus le pouvoir dans nombre de domaines devenus universitaires par militantisme politique, surtout dans les sciences humaines, sociales et politiques? Parfois cela débouche carrément sur la création de nouvelles filières universitaires dont la scientificité laisse largement à désirer. Des universités étrangères ont même décidé de fermer certaines de ces filières.
Autre effet : des militants politiques se ruent sur ces domaines afin de pouvoir militer activement, dans et hors universités, tout en bénéficiant de salaires universitaires plus que confortables. Qui osera reconnaître clairement cette réalité et agir de façon à ce que l'Université n'abrite pas de plus en plus des centres de propagation d'idéologies dont la scientificité est souvent difficilement perceptible.
Il faut évidemment, parallèlement, mettre beaucoup plus fortement et massivement en valeur, favoriser et illustrer quotidiennement les remarquables et impressionnants travaux scientifiques dignes de ce nom, et faire comprendre cela aux journalistes excités par la moindre provocation idéologique et immédiatement disposés à en faire des émissions. A bon entendeur salut!
L'élection des autorités universitaires devrait être l'occasion de poser ce genre de problème vital pour le monde scientifique réel et son avenir et empêcher son dévoiement par une imposition envahissante et bruyante, médiatico-politique, de préoccupations dont la dimension scientifique peut laisser pour le moins sceptique.
PS. Pourquoi ne pas s'interroger aussi sur l'ensemble des raisons qui amène un inconnu du monde académique et scientifique suisse à vouloir devenir recteur d'une université suisse et sur les vraies raisons qui font que le processus de nomination aboutisse à un tel choix final?
Uli Windisch, 15.01.2023
Futur recteur de l'université de Genève UNIGE, Emission de la RTS, Forum, 13.01.2023 ici
En est-on vraiment là dans certaines universités :
L’Unige tombe bien bas, elle qui devrait rayonner sur le plan académique de la planète. La gangrène écolo évolue méchamment.
Les grandes écoles suisses sont considérées comme étant parmi les meilleures du monde. Chapeau bas. L’université de Genève étant, et de loin, le parent pauvre. On compatit, mais on comprend.