Les pantins et les pantines sont au pouvoir (Stainville)

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[Stainville] Les pantins et les pantines sont au pouvoir

De l'obsession féministe du maire de Pantin en passant par la déconnexion du gouvernement, incapable de répondre à la détresse des Français, les politiques font preuve d'un art consommé des priorités qui confine à l'absurde.

Y’a pas à dire, les politiques ont le sens de l’essentiel. Pour marquer l’année nouvelle et manifester son engagement pour l’égalité entre les femmes et les hommes, le maire de Pantin (Seine-Saint-Denis) a choisi de rebaptiser sa ville “Pantine” (sic). L’histoire ne dit pas encore si les cantines scolaires seront renommées dans la foulée « cantin ». Après tout, pourquoi cantonner les femmes aux cuisines ?

En 2023, pour lutter contre les inégalités femmes-hommes, la ville de Pantin se rebaptise… Pantine. Bertrand Kern, le maire socialiste de Pantine, n’a pas poussé le vice (ou la visse ?) jusqu’à se faire appeler Gertrude et venir en jupe, – après tout qu’est-ce qui me dit que Bertrand Kern est un maire et non une maire ? – mais il eut été mieux avisé, plutôt qu’à communiquer avec un sérieux épiscopal sur ce changement de nom qui fait mauvais genre, de céder sa place à sa première adjointe. Mais même en état d’ébriété idéologique, Bertrand Kern n’en oublie pas que la lutte des classes prévaut moins que la lutte des places. Il commence donc par préserver la sienne.

Pour sûr, quand le gouvernement et la technostructure réfléchissent de concert à des solutions, ils ne font qu’ajouter davantage de confusion et de détresse à ceux qui les sollicitent sans rien régler à leur problème, mais en y ajoutant un peu de paperasse à remplir.

Il n’est pas le seul à avoir une haute idée des priorités de ce monde. Et ce qui est vrai d’un simple maire, l’est malheureusement tout autant de notre gouvernement. Voyez-un peu. Depuis des semaines, boulangers, bouchers et toute une foule de métiers hier essentiels, alertent le pouvoir : la crise énergétique menace leur commerce. Faute de bouclier tarifaire, ils ne pourront bientôt plus faire face à la hausse exponentielle de leurs factures électriques, multipliées par 2, 3, voir jusqu’à 22 fois pour un restaurateur de l’Essonne. Que fait le gouvernement ? Il leur demande d’aller sur le site de l’administration fiscale pour obtenir de l’aide. Comme s’ils en avaient le temps ! Pour sûr, quand le gouvernement et la technostructure réfléchissent de concert à des solutions, ils ne font qu’ajouter davantage de confusion et de détresse à ceux qui les sollicitent sans rien régler à leur problème, mais en y ajoutant un peu de paperasse à remplir.

Le gouvernement pourrait envisager de sortir du marché européen de l’énergie, en finir avec l’indexation du prix de l’électricité sur celui du gaz. L’Espagne et le Portugal l’ont déjà fait. Mais non, Bruno Le Maire et Olivia Grégoire écartent cette idée. Pourtant, en juin, au sommet du G7 en Bavière, Emmanuel Macron lui-même ne manquait pas de critiquer vertement le fonctionnement du marché européen de l’électricité. Le chef de l’Etat dénonçait alors « des prix d’électricité qui s’envolent et qui n’ont plus rien à voir avec les coûts de production d’électricité ». Il exigeait de Bruxelles une réforme rapide du système pour freiner la hausse de l’électricité qui dope l’inflation. Mais se gardait bien de vouloir en sortir. Il faudrait bien trop de courage au gouvernement pour renoncer à ce dogme européiste. Et comme si ce n’était pas suffisant, le pouvoir s’obstine à vouloir mener des réformes, qui en l’état actuel de la société et de l’économie, risquent de paralyser la France. Réforme de l’assurance chômage, réforme de la retraite, allongement des carrières alors que le taux d’emploi des seniors est toujours problématique. Le sens du timing, encore une fois. À croire que le gouvernement d’Elisabeth Borne mène moins cette réforme pour sauvegarder notre système de retraite par répartition que pour satisfaire Bruxelles et rassurer les marchés.

[Stainville] 22, v’là les flics de la sobriétéAu fond, Bertrand Kern a peut-être raison. Il existe bien des pantins et des pantines. Ils sont au pouvoir. Et faute de pouvoir l’exercer, ils en sont réduits à gesticuler.

 

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