Donald Trump a fermement réagi dans la soirée du 18 novembre contre la nomination, plus tôt dans la journée par le secrétaire d'Etat à la Justice, d'un procureur expert en crimes de guerre pour enquêter de façon indépendante sur l'ex-président, trois jours après sa déclaration de candidature à la présidentielle de 2024.
Lors d'une allocution télévisée, le secrétaire d'Etat Merrick Garland a en effet confié cette mission extrêmement «sensible» à Jack Smith, procureur basé à La Haye du Tribunal spécial pour le Kosovo.
L'ancien président républicain, qui a immédiatement dénoncé dans un entretien à Fox News une décision «politique» et «injuste», s'est de nouveau insurgé dans la soirée.
«Ce terrible abus de pouvoir est le dernier en date dans une longue série de chasses aux sorcières qui ont débuté il y a longtemps», a-t-il lancé lors d'un discours depuis sa propriété de Floride, assurant que le procureur spécial n'allait «pas enquêter de façon impartiale».
D'éventuelles poursuites n'entraveraient pas la candidature de Donald Trump
Le procureur spécial a été chargé de deux enquêtes : la première porte sur les contestations du milliardaire républicain concernant les résultats de la présidentielle de 2020, la seconde sur sa gestion des archives de la Maison Blanche.
Après avoir réuni tous les éléments, le procureur spécial «exercera son jugement professionnel de manière indépendante pour décider si il doit y avoir une inculpation», dans l'un ou l'autre de ces dossiers, a précisé Merrick Garland.
Le magistrat ne sera toutefois chargé que d'émettre une recommandation et il reviendra au secrétaire d'Etat de trancher. S'il devait finalement inculper Donald Trump sur cette base, sa décision sera plus difficile à attaquer.
L'ouverture de poursuites n'empêcherait pas le magnat de l'immobilier de concourir, mais jetterait possiblement une ombre sur sa candidature.
La Maison Blanche jure que «le président n'était pas au courant» de la décision
Démentant toute instrumentalisation de l'appareil judiciaire, la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre a pour sa part assuré que le président Biden n'avait pas été informé au préalable de la décision de son ministre.
«Le président n'était pas au courant. Nous n'avons pas été mis au courant. Nous n'avons pas été avertis à l'avance», a-t-elle répété lors d'un point presse.
Dans un communiqué, le procureur Smith a de son côté promis d'agir «vite», «en toute indépendance» et «de manière approfondie».
Dans le passé, Donald Trump a déjà fait l'objet d'une enquête supervisée par un procureur spécial : Robert Mueller avait en effet été chargé en 2017 d'établir s'il y avait eu une collusion entre son équipe de campagne et la Russie lors de la présidentielle de 2016.
Après deux ans d'enquête, il avait jugé ne pas avoir assez de preuves d'un supposé complot entre Moscou et l'équipe Trump, et l'ex-président en était sorti blanchi.
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