v4na-com. - Les habitants attendent l'aide des autorités car ils ne se sentent pas en sécurité: le quartier a de nouveau été envahi par les toxicomanes - quelques semaines seulement après que leur camp ait été démantelé. (Ndlr. Nous en avions brièvement parlé ici.)
Pendant des années, les habitants du XIXe arrondissement, dans le nord de la capitale française, n'ont pas eu la paix à cause des toxicomanes et des dealers du quartier. En juin 2021, il y a eu une indignation internationale lorsqu'un enfant en bas âge dans un landau a failli perdre un œil lorsqu'il a été attaqué par une femme folle sous l'influence de la drogue – les images s'étaient propagées comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux.
⚠️⚠️⚠️ @Anne_Hidalgo @EricLejoindre @FrancoisDagnaud @GDarmanin @olivierveran @JeanCASTEX bébé agressé dans sa poussette par une toxicomane Résultat l'enfant a failli perdre son œil, à quelques centimètres... #jardin #EOLE #Stalingrad @BFMTV @CNEWS @LeParisien_75 @20Minutes @TF1 pic.twitter.com/eNE2gsKnhL
— 🆘 Stop Crack EOLE !!! (@StopCrackEole) June 21, 2021
Bien que les autorités tentent de temps en temps d'éradiquer la scène de la drogue, c'est le plus souvent une illusion, car les vendeurs et consommateurs de drogue reviennent régulièrement dans les lieux, et en fait, elles n'ont jamais vraiment quitté le quartier, l'administration de la ville ne faisant rien d'autre que de déplacer les toxicomanes d'un endroit à l'autre à chaque fois... Le dernier endroit pour les toxicomanes était la place Forceval, où campaient plus d'une centaine de toxicomanes. Les usagers de crack ont été évacués par la police le 5 octobre, une action saluée par la maire d'Aubervilliers, Karine Franclet, qui ajoutait que les habitants du quartier souffraient depuis un an à cause des toxicomanes séjournant à proximité.
Soulagement après l'évacuation de Forceval.
Soulagement pour les riverains et les commerçants.
Soulagement pour les services municipaux qui depuis plus d'un an ont été quotidiennement mobilisés (propreté, PM, etc...).
Soulagement mais #vigilance ! pic.twitter.com/kjqyDfwMSG— Karine Franclet (@francletkarine) October 10, 2022
Des migrants clandestins figuraient également parmi les toxicomanes; les autorités les ont transportés vers des centres d'accueil et leurs tentes ont été démontées.
Il est 22h, le night market du crack a ouvert 🤢. Jusqu'à 6h du mat, devant le 45/55 #quaidelaSeine et avec la bénédiction de @prefpolice @NunezLaurent @GDarmanin nous voilà obligés de supporter les cris et la folie des crackers.
Insupportable, on devient fous nous aussi ! 🤮😡 pic.twitter.com/WqrtvRt7yZ— Au cœur de l'enfer à #Stalingrad (@infernal_stalin) November 15, 2022
D'après le communiqué commun diffusé par les maires d'Aubervilliers, de Pantin et du XIXe arrondissement, les riverains se sont dits satisfaits de l'action officielle, intervenue après un courrier adressé au préfet de police et au ministre de l'Intérieur.
Cependant, la joie des habitants du quartier a été de courte durée, puisqu'à peine un mois s'est écoulé depuis la liquidation du campement des toxicomanes début octobre, et déjà tout se passe à nouveau comme avant. Sur une vidéo prise dans le quartier, force est de constater qu'après la tombée de la nuit les drogués et les trafiquants remplissent les rues. Selon un habitant, le marché de la drogue fonctionne sans perturbation entre 22 heures et 6 heures du matin, ce qui rend la situation quasi insupportable pour les locaux.
Mais les toxicomanes ne sont pas seulement actifs la nuit, Collectif19, une association couvrant le XIXe arrondissement de la capitale française, a publié sur Twitter des images montrant un toxicomane en train de se piquer en plein jour au coin d'une rue sous l'œil des passants.
14/11 12h10, à quelques pas de la #HSA, salle de consommation de drogue, ce toxicomane, sans aucune retenue, baisse son pantalon pour s'injecter 💉dans l’aine.
Ici, chaque jour apporte son lot de deal et de shoot, stop, stop, stop 🛑
Cette #HSA n'a pas sa place en zone habitée. pic.twitter.com/MsqI0gXr5L— Riverains Lariboisière Gare du Nord (@LariboisiereGDN) November 14, 2022
Selon les riverains, les toxicomanes errent dans le quartier en journée, ils sont surtout nombreux autour du Canal de l'Ourcq, et ils s'enfuient aussitôt à l'approche d'une voiture de police.
Près de la place Stalingrad, devenue tristement célèbre pour ses toxicomanes, le trafic de drogue sur les bords de Seine a également repris, une vidéo prise l'autre jour montre clairement que le quartier fourmille de personnages suspects. À un moment, une voiture de police apparaît, mais ses occupants ne sortent même pas et bientôt ils repartent.
3h57 ds l'enfer du camp du crack du mythique #quaidelaSeine.
Une centaine de crackers ont investi le petit jardin face au 45/55 #quaidelaSeine là où 1 bagarre a fait 2 morts.
La police passe tranquillou mais n'ose même pas sortir de sa 🚔 et nous abandonne à l'enfer des crackers pic.twitter.com/VJSenY8gdV— Au cœur de l'enfer à #Stalingrad (@infernal_stalin) November 8, 2022
Les riverain estiment que la situation s'est encore détériorée depuis le démantèlement officiel du campement, car les toxicomanes sont toujours présents mais au lieu d''être regroupés en un seul endroit ils sont désormais dispersés dans le quartier.
traduction: Albert Coroz
Et vous, qu'en pensez vous ?