Les Soulèvements de la Terre, ces « écologistes » qui saccagent les cultures

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« Les gendarmes sont sur le terrain pour constater les dégâts, ça suffit, je ne veux plus en entendre parler ». Le désarroi transparaît dans les propos de la secrétaire de Gilbert Charruyer, agriculteur à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. Poussée à bout par un week-end de violences, elle finit par nous raccrocher au nez. Le 29 octobre, plus de 5000 manifestants se sont introduits sur le champ de l’exploitant, près du chantier de Sainte-Soline. En deux jours, ils ont dévasté ses plantations.

Inquiets par la raréfaction de l’eau, les contestataires s’opposent à la construction de 16 « méga-bassines ». Ces réservoirs permettraient de stocker l’eau de pluie pour irriguer les cultures lors des sécheresse estivales. Le projet, lancé par la Coop de l’eau, réunit 400 agriculteurs soucieux du développement de leurs cultures, mais il n’est pas du goût du collectif Les Soulèvements de la Terre. L’association, qui se revendique écologique, dénonce un accaparement des ressources.

Les Soulèvements de la Terre, une association écologique ? Paul* n’est pas de cet avis. Le jeune homme travaille dans l’exploitation céréalière de son père. Son champ de colza se situe juste à côté du futur projet de réserves d’eau de Sainte-Soline. Ses cultures ont été saccagées par les militants. « Non, ce ne sont pas des écolos, quand ils viennent sur le terrain, c’est avec des vieux camions qui polluent bien plus que les voitures normales, confie le jeune homme, désolé. Je suis allé voir les dégâts lundi : ils ont laissé des déchets partout, des mégots, des résidus de pierres, des cannettes, des grenades lacrymogènes… »

Des « écolos » qui polluent la planète

À présent, ses cultures de colza sont en arrêt. Et pour longtemps : les activistes des Soulèvements de la Terre prévoient de revenir. Face au désastre, Paul se sent impuissant. « On ne peut rien faire, si on met des clôtures, ils vont les casser », regrette-t-il. Les militants ont déjà détruit une canalisation d’eau à l’aide d’une meuleuse, qui appartenait à un agriculteur faisant de la polyculture. Sur leurs photos, des individus encagoulés et masqués, portent la canalisation arrachée comme un trophée de guerre. Les autres, équipés de bleus de travail, sont armés de pelles et de pioches.

Ces destructions, pourtant illégales, les Soulèvements de la Terre les portent aux nues. Et ses membres revendiquent fièrement leur désobéissance civile. « Cette mobilisation est la 4e d’une série de manifestations et actions depuis un an qui assument collectivement des actes de désobéissance et de désarmement d’infrastructures écocidaires », peut-on lire sur leur site internet.

Les bassines de Sainte-Soline, un prétexte au chaos

L’indiscipline fait partie de l’ADN du collectif. Leur volonté de soulèvement outrepasse même leurs préoccupations écologiques. « À mesure que s’accélère la dégradation des conditions de vie sur terre, nous sommes de plus en plus nombreux.ses à se sentir tenaillée.e.s par la confusion, la colère et l’absence d’horizon », proteste l’association, dans un communiqué publié en écriture inclusive. Dans ce message, nulle préoccupation concrète de la planète. Les revendications sont imprécises, reléguées derrière leur idéal de révolte.

« Ces gens ont une idéologie anti-tout, ils sont simplement entraînés par les réseaux sociaux et les par les médias. Ce sont des gens extrémistes, les mêmes qui viennent de Notre-Dame des Landes », analyse Paul, devant ses cultures de colza dévastées.

Doctorante éco-féministe, disquaire retraité, gaïagraphe – néologisme désignant un écrivain amoureux de la terre – philosophe, écrivain… La liste des signataires du collectif recense des profils variés. Mais tous ont un point commun : le goût du soulèvement. Certains sont membres d’organisations antifascistes ; sur Facebook, le groupe antifasciste de Saint-Nazaire apporte ainsi son soutien aux Soulèvements de la Terre.

Finalement, la guerre de l’eau n’est que le prétexte d’une mobilisation générale. Donner une nouvelle vie à Notre-Dame des Landes, où une « zone à défendre » (ZAD) d’opposants d’extrême gauche à un projet d’aéroport près de Nantes en Loire-Atlantique a été évacuée en 2018, tel est l’objectif des Soulèvements de la Terre, qui profitent d’une polémique écologique pour réunir anarchistes et nihilistes dans des moments de « camaraderie ».

*Le prénom a été modifié

 

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