Ndt: Vous trouverez ci-dessous la vidéo en allemand de l'interview d'Orban par la Berliner Zeitung et le site Cicero. Nous ne disposons pas de traductions mais seulement de résumés, qui évitent soigneusement les points névralgiques, comme:
- Ce n'est pas à Poutine et Zelensky de négocier: sans les USA la guerre serait finie depuis longtemps.
Pour un possible cessez-le-feu rapide – car on ne peut pas demander plus pour le moment – il faudrait que la Russie et les USA se mettent à la table des discussions. Sinon, il y aura des dizaines de milliers de morts et la guerre va se rapprocher encore de l'Europe. Pour arriver à la paix, il faudrait que ce soit Trump le président.
- On me demande souvent si le gouvernement hongrois est du côté des Ukrainiens ou des Russes. Je réponds: nous sommes du côté des Hongrois.
Nous ne cherchons pas à échanger la dépendance aux énergies russes aux énergies américains, nous ne cherchons pas à changer de maître, nous ne voulons comme maîtres ni les Russes, ni les USA. Nous estimons que c'est notre affaire et nous voulons être libres de diversifier les offres. L'intérêt de l'Europe est pareil, ce n'est pas de changer de maître.
Orban ironise tout en toute finesse: Comme l'Amérique est une démocratie, contrairement à la Russie, il est plus commode d'acheter de l'énergie américaine.
- Les sanctions sont une grossière erreur, elles ont fait exploser le prix des carburants, c'est un outil primitif qui ne sert qu'à s'autodétruire, et qui en plus profite à la Russie.
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Aux yeux de la majorité des Hongrois, Orban a été très, très modéré dans cette interview, il a évité de parler du terrorisme lié aux gazoducs, etc.; de toute évidence, il a fait un gros effort pour ne pas froisser Bruxelles.
Malgré toute cette retenue d'Orban, il y a eu une indignation générale dans les médias occidentaux.
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La Berliner Zeitung est critiquée pour avoir parlé avec Orbán, mais le rédacteur en chef affirme que l'entretien a été fructueux
La Berliner Zeitung est sévèrement critiquée pour avoir invité Orbán à une tribune de discussion. Cependant, selon le rédacteur en chef du journal allemand, la conversation avec le Premier ministre hongrois a été instructive et fructueuse.
Tomasz Kurianowicz, rédacteur en chef de la Berliner Zeitung, a répondu dans un article aux accusations portées contre son journal.
Comme on le sait, la tribune de discussion à laquelle Viktor Orbán a participé mardi à Berlin a été organisée par le mensuel politique et culturel de centre-droit Cicero et la Berliner Zeitung.
Le journal allemand a été durement attaqué pour avoir invité le Premier ministre hongrois.
Des opinions fondées sur de simples suppositions
L'auteur explique que selon son expérience, en particulier en ce qui concerne l'Europe de l'Est, la formation de l'opinion en Allemagne est basée moins sur la connaissance et plus sur les sentiments et les suppositions.
Il ajoute que les articles sur l'Europe de l'Est sont souvent écrits sans connaissance de l'histoire spécifique et déterminante de cette région. Kurianowicz affirme que grâce à l'entretien avec Orbán, il a découvert à quel point les bombes russes en Ukraine représentent une menace pour la minorité hongroise.
Source : https://pestisracok.hu/krizaljak-a-berliner-zeitungot-amiert-orbannal-beszelgettek-de-a-foszerkeszto-szerint-gyumolcsozo-volt-a-diskurzus/ photo : MTI
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Financial Times : la position confuse de Viktor Orbán sur l'Ukraine
L'ancien correspondant à Budapest, Michael Kuttner, a écrit dans un bref article d'opinion sur le site du Financial Times (ndt: payant) pourquoi il ne comprend pas la position de Viktor Orbán concernant la guerre en Ukraine.
Nous reprenons l'article complet ci-dessous:
"Je suis confus parce que Viktor Orbán critique les États-Unis pour avoir aidé Kiev avec de l'argent et des armes.
En tant qu'ancien correspondant à Budapest, je me souviens encore que les historiens et hommes politiques hongrois, dont Orbán du Fidesz, se sont souvent plaints que l'Occident avait laissé les Hongrois seuls pendant la révolution de 1956. La révolution a finalement été écrasée par les brutales représailles soviétiques et trente ans se sont écoulés avant que l'Armée rouge ne se retire du pays. Viktor Orbán a également joué un grand rôle à cet égard.
Peut-être que le Premier ministre pourrait expliquer pourquoi il est faux que l'Amérique et d'autres soient du côté de l'Ukraine, alors que la même chose aurait été correcte dans le cas de la Hongrie en 1956.
source: https://mandiner.hu/cikk/20221013_financial_times_orban_viktor_ukrajna_lapszemle
traduction: Albert Coroz
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Et vous, qu'en pensez vous ?