Genève rime avec grève

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national
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Genève rime avec grève
Ceci explique peut-être l’invraisemblable propension de la fonction publique à prendre le canton en otage à chaque fois que quelque chose lui déplait. Lorsqu’ils estiment ne pas avoir obtenu ce qui leur est dû, il suffit aux chauffeurs des TPG de laisser leurs véhicules dans les hangars pour générer une pagaille sans nom. En laissant pourrir la situation, ils savent qu’ils finiront par faire plier une direction prise entre le marteau et l’enclume, entre les salariés et les usagers des transports publics. Comme les syndicats le disent avec fierté, « la lutte paie. » On peut donc s’attendre à ce qu’un tel mouvement soit reconduit à chaque décision n’allant pas dans leur sens, eux qui prétendent se préoccuper du service public. Ils savent désormais qu’ils n’ont rien face à eux, que quelques heures de chaos leur vaudront gain de cause. Dans ces conditions, pourquoi se priver ?
A droite, on le dit, la grève est un droit constitutionnel, il n’y a rien à faire. Bon sang ! Ce n’est pas de légalité dont il est question ici mais de décence. Les chauffeurs ont été en première ligne lors de la crise Covid, ils doivent être récompensés disent-ils. Admettons, mais ils n’étaient pas les seuls à voir leur quotidien bouleversé. Les salariés du privé, les indépendants l’ont eux aussi senti passer, qui ont subi perte de salaire, de revenu. De nombreux bistrots n’ont pas survécu. Et ce sont ceux qui n’ont subi aucune perte salariale durant la crise qui sont en grève !
La qualité du service public ne justifie pas tout. Quel peut-être l’impact d’une augmentation de 0,6% sur la qualité des transports en commun à Genève ? Aucun, bien sûr, les bus et trams ne seront pas plus nombreux ni ne rouleront plus vite. Sous prétexte de service public, les syndicats nourrissent une caste privilégiée qui a complètement perdu de vue la réalité que vit le reste de la population.
Et palme d’or au président du MCG qui expliquait il y a peu que son parti travaille pour le bien de tous les Genevois, ce qui le conduit logiquement à soutenir la grève. Manifestement, l’homme oublie qu’il existe encore une catégorie de citoyens, en voie de disparition accélérée certes, mais tout-de-même, à savoir les contribuables. Ces gens qui bossent dur, paient des impôts et pratiquent le dialogue social plutôt que d’emm… le monde. Des ouvriers, des indépendants que la grève a mis dans la difficulté, des personnes dont le service public se fout éperdument. Lorsque les syndicats évoquent le service public, ils pensent public à leur service.
Mais encore une fois, puisque ça marche, pourquoi se priver ?
Yvan Perrin, 14.10.2022

4 commentaires

  1. Posté par aldo le

    Le comportement des syndicats démontre qu’ils sont l’émanation de la pègre doublée de véritables parasites des finances publiques et des salariés. Donc logiquement leurs avoirs et leurs dépenses devraient être connus publiquement et très surveillés pour cause de risques de corruptions. Songeons simplement à Jimmy Hoffa https://is.gd/Xd7AKZ https://is.gd/UTCou9

    En Suisse il suffit de voir avec quelle morgue et désinvolture, commune avec Hodgers, le syndicaliste élu à la ville de Genève, Rémy Pagani s’est distingué. Ne serait qu’avec ces mini-bus bleu de la ligne 36 des TPG, révolutionnairement électriques qui semblent avoir disparus, mais au prix d’une Ferrari et fabriqués en Italie… Pièces semblant d’occasion, visserie dévissées par les vibrations, batteries ne supportant pas le froid et donc comme les vélos et les autres véhicules électriques, pas fait pour la Suisse, ses montagnes et ses hivers rigoureux, malgré les constantes allusions de l’ UNANIMITÉ MÉDIATIQUE… voir aldo sous https://is.gd/D8RLJN …pour soutenir le réchauffement de la planète et les soutiens au tout électrique, dont les batteries stagnent en hivers à 30% notamment parce qu’elles doivent consommer en permanence leur propre électricité pour tenir le coup face au froid.

    Au niveau fédéral, il serait temps d’avoir une législation des permis de conduire adaptée aux besoins des entreprises et pas des syndicats des transporteurs routiers. On voit que les paysans sont bien défendus https://is.gd/qgRj9K Et à Genève il y a de ces tracteurs géants et remorque en rapport, à plein gaz en pleine ville, quand c’est possible… La limite de 3,5 tonnes pour le camions légers est totalement ridicule pour des entreprises qui évoluent dans leurs volumes de ventes et son étranglée par ces contraintes irréalistes.

    Cette législation ne tient pas compte des permis bidon de certain pays de l’Est, qui favorisent leurs véhicules et leurs chauffeurs médiocres dans les transports internationaux. En plus les salaires n’ont pas beaucoup évolué depuis 50 ans ce qui rend les multiples contraintes du permis, certes en partie nécessaires, mais de plus en plus ridicules, en favorisant seulement des grands groupes de transporteurs étrangers, mais pas les véhicules intermédiaires pourtant bien nécessaires avec des abus, comme j’ai pu le constater, tel un véhicule de 700 kg de charge autorisée mais en surcharge de 4,3 tonnes imposée par l’employeur avec de très simples et peu coûteuses modifications. Et ce problème est aussi valable pour les camping-cars. Mais c’est pas avec cette sotte de Sommaruga que quelque chose d’intelligent va sortir de l’Ofrou.

    Quand aux TPG, c’est comme pour les SIG. Il faut arrêter de nommer des cadres et des services du personnel d’origine française, comme avec Brunier et son Ariane qui allaient féliciter François Hollande à Paris pour son élection. Et avec la crise, ils doivent à coup sûr conspirer pour que l’électricité soit prioritairement distribuée pour les français et au Cern.

    Et avec le retour de Maudet aux prochaines élections, tout en sachant le nombre de fichiers S issu de la France qu’il a imposé à l’aéroport, ne serait-il pas possible juste avant de courir le risque qu’il soit réélu, qu’un parti dégourdi face faire une demande officielle à la France pour savoir si Maudet n’est pas lui-même fiché S par les Français, son pays d’origine ? Parce qu’avec un tel pédigrée et ses relations d’Abou Dhabi, l’hypothèse ne peut qu’être bien réelle.

  2. Posté par acerso le

    Le canton, la fonction publique et les entreprises genevoises sont gangrenées depuis des décennies avec les français, qui savent tout mieux que les “petits Suisses” qu’ils sont venus sauver de leur incapacité… Donc rien d’étonnant que Genève et de plus en plus la Suisse romande ressemble à sa voisine.

  3. Posté par Sergio le

    La proximité, avec notre grand voisin, n’est pas étrangère à certains comportements. Nous avons été les champions de la paix du travail en privilégiant la négociation et le dialogue. Pour résumer, si l’on veut une augmentation de salaire, on s’adresse à son employeur. Le blocage est bien plus facile, plus rapide et cela fonctionne à tous les coups.

  4. Posté par antoine le

    Merci M. Perrin.
    On le constate ces derniers jours, en France il suffit d’une minorité d’ouvriers affiliés à des syndicats pour mettre à genou les transports privés et créer un début de chaos !
    Genève, c’est un peu la France et les méthodes des syndicats sont similaires.
    Est-ce que les syndicats défendent encore les syndiqués ou font-ils de la politiques comme tous les autres partis sans se soucier des conséquences pour tous les usagers des TPG ?
    Ces grèves devraient être interdites et il faudrait surtout rogner les ailes des syndicats qui sont là juste pour semer le désordre … !!

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