7 sept. 2022
Lors du sommet consacré à l'émergence d'un monde multipolaire, le président russe a souligné l'inefficacité des sanctions occidentales et les mutations irréversibles de l'ordre international, qui mettent à mal la domination des Etats-Unis.
S'exprimant le 7 septembre à l'occasion du Forum économique oriental à Vladivostok, Vladimir Poutine a réfuté tout isolement de la Russie et dénoncé «la fièvre de sanctions de l'Occident», mettant en avant l'inefficacité des mesures adoptées par les Etats-Unis et l'Union européenne en réponse à l'offensive en Ukraine.
Selon lui, ces sanctions nuisent davantage à leurs auteurs qu'à la Russie – qui peut s'appuyer sur ses partenaires asiatiques présents au Forum – et ne sauraient freiner une mutation profonde des relations internationales.
La Russie résiste à l'«agression» économique de l'Occident Vladimir Poutine a mis en avant la résistance de l'économie russe aux nombreuses sanctions occidentales, avec un taux de chômage avoisinant les 4%.
«Les prévisions économiques sont bien plus positives qu’au début du printemps», a affirmé le chef d'Etat, soulignant que Moscou parvenait à contenir l'«agression» financière, économique et technologique de l'Occident.
«L'Europe récolte ce qu'elle a semé» : Erdogan sur la crise énergétique qui frappe l'UE Globalement inefficaces, les sanctions contre Moscou «menacent le monde entier», a-t-il lancé, tout en affirmant qu'«il est impossible d’isoler la Russie», connectée à ses partenaires de la zone Asie-Pacifique.
Il escompte d'ailleurs une croissance des échanges avec ces pays, grâce à d'importants investissements dans les infrastructures de l'Extrême-Orient russe.
S'exprimant sans détour au sujet des pays occidentaux, le dirigeant russe a mis en exergue le fait qu'ils «violent constamment leurs propres règles, les adaptant à leur conjoncture». En retour, ils se retrouvent, selon lui, en proie à une inflation élevée, alors que «les milieux d’affaires veulent renouer des liens avec la Russie». De manière générale, il a dénoncé, de la part de l'Occident, les «tentatives non déguisées et agressives d'imposer des modèles de comportement aux autres pays, de les priver de leur souveraineté et de les soumettre à leur volonté».
Évoquant sa vision de la multipolarité, Vladimir Poutine a affirmé que le monde ne doit pas être basé sur les «diktats» d'un pays qui s'imagine être supérieur aux autres. L
a démarche occidentale lui semble cependant vaine, puisque «des changements irréversibles et tectoniques se sont produits dans tout le système des relations internationales», a par ailleurs estimé le président russe.
L'ordre unipolaire ancien, marqué par la «domination insaisissable» des Etats-Unis dans l'économie et la politique mondiales vacille, comme l'atteste le recul de l’hégémonie du dollar.
«Le nombre de règlements dans cette devise est en baisse», a relevé Vladimir Poutine, citant l’accord récemment conclu entre la Russie et la Chine sur les règlements des livraisons de gaz en roubles et en yuans.
«Il y a d'autres pays prêts à coopérer» Lire aussi Forum économique oriental : Poutine évoque des changements «tectoniques» sur la scène internationale La Chine, un «partenaire stable», fait partie des nombreux pays qui ont «besoin des ressources» russes, a précisé Vladimir Poutine.
«Le marché européen était considéré comme primordial par le passé», a-t-il développé, précisant que cela a «cessé» avec début de la crise ukrainienne, en raison des actions des pays européens.
«Si l'Europe n'a pas besoin d'avantages, en termes de gaz bon marché de la Fédération de Russie [...] il y a d'autres pays prêts à coopérer», a-t-il enfin souligné. L'Occident peine d'ailleurs à convaincre le reste du monde du bien-fondé de sa politique, le président russe constatant que «la majorité absolue des Etats d'Asie-Pacifique n'accepte pas la logique destructrice des sanctions».
Revenant sur les craintes d'une crise alimentaire mondiale et les exportations de céréales, il a aussi affirmé que les pays africains ont été «trompés» par des pays «colonisateurs», qui «se moquent de l’intérêt des pays en voie de développement».
Et vous, qu'en pensez vous ?