Redevance française radio-TV supprimée: interview de Philippe Amez-Droz

Interview de Philippe Amez-Droz, économiste des médias, chargé de cours à l'Université de Genève.

Lien vers l'audio (5 mn).

Résumé

Esther Coquoz: La France supprime la redevance, adopte un autre moyen de financement des radios et télévisions publiques: est-ce qu'il y a un risque pour l'indépendance de ces médias?

Philippe Amez-Droz: Oui et non. D'une part, le Conseil constitutionnel devra encore se prononcer. Il a déjà critiqué le côté bulldozer de cette suppression. Dans la Constitution française, la pérennité de l'audiovisuel public est aussi garantie pour son financement. Malgré tout, je pense que les carottes sont cuites pour la redevance dans sa formulation actuelle. Est-ce que le danger provient d'un changement du modèle de financement? Je ne crois pas. Face à l'information qui est transformée par l'ère numérique, de nombreux pays, notamment du Nord, ont décidé de moderniser leur système de recouvrement, pour  le maintien et le développement du service public. Ce n'est pas le service public audiovisuel qui est remis en question, mais le modèle de financement, qui était basé sur l'existence de médias de masse qui étaient la radio et la TV et qui étaient logiquement taxés par foyer, par ménage, et tout ceci, à l'heure des appareils connectés, est obsolète. Ça n'empêche pas de réfléchir à un modèle de financement pérenne.

Esther Coquoz: Ce changement de modèle de financement, ce n'est donc pas une attaque contre les médias de service public?
Il n'y a pas un risque d'une plus grande dépendance du financement des médias de service public lié au politique?

Philippe Amez-Droz: Il y a ce risque. La France est très politisée gauche-droite. Jean-Noël Jeanneney, qui est un historien des médias très reconnu, tout comme Patrick Eveno, sont très inquiets parce qu'ils pensent que tout l'audiovisuel risque d'être tiré vers le bas. Julia Cagé, professeure à Sciences Po, auteure d'un petit document Une autre redevance est possible, s'inquiète un peu de l'attitude de la majorité présidentielle, largement soutenue par le Rassemblement National, qui est favorable quant à lui à la privatisation de l'audiovisuel. Elle dit qu'il y a en quelque sorte un agenda caché, une tendance à une restructuration future, puisque le financement par la TVA, c'est le budget de l'État, qui est voté chaque année par le Parlement, et ce vote annuel pourrait être lié à des conjonctures, peut-être en cas de crise liée à l'inflation, tous les budgets de l'État devraient se serrer la ceinture, y compris l'audiovisuel public.

Esther Coquoz: Vous disiez tout à l'heure: il y a une tendance en Europe à dire que la redevance n'est plus le bon modèle, parce qu'il n'y a plus un poste de TV et de radio, vous disiez: ce n'est pas une attaque contre le service public mais quand même c'est inquiétant. Alors quoi, qu'est-ce qui se passe?

Philippe Amez-Droz: Le changement d'usage, de comportement, des jeunes générations, celles et ceux qu'on doit absolument motiver à s'intéresser à l'information de service public parce qu'elle répond à des critères de qualité objectifs, notamment la vérification des faits, tout ce qui fait la noblesse du métier de journaliste, et des rédactions – ce qui n'est d’ailleurs pas exclu dans le secteur privé, je le précise – mais il y a en Suisse une caractéristique qui est nos trois langues, nos quatre langues, pardon, pour le romanche, et une particularité qui est le fédéralisme, la démocratie directe.
Or, jusqu’à présent, et on l'a vu à travers le débat de 2018 sur No Billag, les Suisses à près de 72% étaient favorables au maintien de cette redevance, comme garantie, en somme, de ce système de lien, de ciment, qui nous unit à travers ce que j'appellerais un discours audiovisuel de service public de qualité.
Maintenant, c'est une question différente de parler du montant de son financement. Il y a quelque chose dans la réflexion française quelque chose qui nous interpelle, nous les Suisses, qui serons peut-être confrontés à des restrictions autrement plus sévères en matière d'électricité ou de gaz ou je ne sais pas quoi, c'est le coût de cette redevance.
Est-ce qu'elle est trop élevée par rapport à la qualité et surtout à la particularité suisse? Je ne le crois pas. Mais il y a une marge de manœuvre de quelques dizaines de francs, (sic!) puisqu'ils demandent 200 francs, puisqu'elle est à 35 francs, la négociation au Conseil national sera vraisemblablement une négociation sur le prix.

Esther Coquoz: Vous avez glissé sans que je pose la question de l'impact de cette décision en France sur ce qui se passera en Suisse.

 

Un commentaire

  1. Posté par aldo le

    On connaît bien la RTS qui ferraille en permanence pour nous intoxiquer. Aujourd’hui avec la canicule, c’est le retour de du réchauffement après avoir dévié durant l’hiver sur le dérangement climatique. Sans compter l’artillerie lourde pour imposer le monopole de l’électricité dans les transports, un véritable non-sens.

    JAMAIS VOUS NE VERREZ DE TELS VÉHICULES ÉLECTRIQUES DANS UN CONFLIT MILITAIRE, PREUVE ABSOLUE D’UNE ESCROQUERIE GÉANTE CONCOCTÉE PAR DES VOYOUS QUI PILLENT NOS ÉCONOMIES POUR NOUS METTRE EN ESCLAVAGE PAR RTS INTERPOSÉE.

    Pourquoi la recherche ne s’est-elle pas focalisée sur un substitut liquide des carburants, sinon pour favoriser ceux qui veulent nous empêcher de nous déplacer, détruire toute l’industrie y afférente et ses emplois encore très nombreux, juste pour la remplacer par celle très hypothétique voulues par les mafias des monopoles de l’électricité ? Là le baratin de la transition, n’existe pas. C’est tous esclaves et coincés dans nos niches avec la voiture pour les riches du futur, qui n’auront rien payé pour toutes ces infrastructures du passé.

    Voilà pourquoi ces totalitaires SELISBOLFA avec leur représentants MONOPOLISENT LA RTS soutiennant en permanence le cul et des voyous ukraino-nazi tels Zelensky dont les affinités avec les scientologues ne sont même pas cachées, crachent en permanence sur Poutine ou Trump en copiant sciemment et servilement les propagandes concoctées par la Triade du crime organisé des Clinton-Obama-Biden, dont les preuves des tricheries lors des élections ont pourtant été largement démontrées sur les réseaux sociaux pour ceux qui ont su et voulu les découvrir.

    CHAQUE JOUR, LA RTS NOUS GRATIFIE DU BARATIN ET DU BOURRAGE DE CRÂNES À TAUX CONSTANTS AVEC EN PRIME LA STUPIDITÉ DE SES QUOTA DE GOURDASSES.

    Jamais de contradicteurs à leurs âneries congénitales, vraisemblablement pour séduire la jeunesse dans ses convictions propres aux idiots utiles qui gobent toutes les manipulations de la presse Pravda. Une exploitation qui sent bon les sectes telles les mormons et les scientologues, ces sectes dont très curieusement la RTS, depuis des dizaines d’années ne fait plus les procès, parce qu’elles y sont représentées avec plus de pouvoir que le pouvoir politique, c’est-à-dire avec des politiciens bidons qui ne sont réellement que les lobbyistes de ces sectes ayant planté leur tente dans différents partis https://is.gd/kRdYQp https://is.gd/woXgjU

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