Dis-moi qui te défend et je te dirai qui tu es.
Emmanuel Macron, dans son programme de campagne, avait promis, on le sait, de supprimer la redevance audiovisuelle obligatoire. Le gouvernement a donc fait adopter son abrogation, mais par un tour de passe-passe dont il a le secret, notre TVA financera à l’euro près, ce que payait notre redevance.
Mon lecteur sait bien que ma critique du fonctionnement de l’audiovisuel de sévices publics français fait partie de mes combats culturels essentiels. La mainmise du prêt-à-penser gauchisant sur la chose audiovisuelle publique constitue un scandale démocratique authentique. Et le pire scandale est qu’il n’y ait pas scandale, tant les usagers y sont habitués, par voie de décérébration.
Imaginez un seul instant les réactions si notre Geoffroy Lejeune devenait rédacteur de la Matinale de France Inter…
Un peu comme la grève dans les services publics.
Il n’est pas nécessaire que je documente longuement ma démonstration pour établir l’absence de tout pluralisme dans cet audiovisuel public malgré un cahier des charges qui devrait l’y contraindre.
Les membres de celui-ci confessent eux-mêmes avoir « une sensibilité de gauche ». Doux euphémisme quand on sait, par exemple, que M. Demorand était directeur de Libération avant que de diriger la Matinale de France Inter, tandis qu’en sens inverse, l’éditorialiste phare et plein de talent Thomas Legrand quitte cette Matinale pour rejoindre… Libération. A croire que qu’Inter et Libé ont fusionné. Imaginez un seul instant les réactions si notre Geoffroy Lejeune devenait rédacteur de la Matinale. Non, littéralement inimaginable.
Autre exemple, pris dans le domaine de la politique étrangère.
Le site de traque des fakes Info-Equitable vient de révéler que la journaliste de RFI Alice Froussard au Proche- Orient — déjà épinglée par le CSA pour ses manquements — a approuvé sur Twitter la résolution d’extrême-gauche appelant au boycott de l’Etat Juif.
On peut imaginer en conséquence la teneur de ses articles.
Dernier exemple : pendant toute la durée des élections présidentielles et législatives, pas une seule fois les candidats du Rassemblement National n’ont été présentés autrement qu’à l’extrême-droite. Pas une fois les candidats Insoumis n’ont été présentés à l’extrême-gauche. Autrement dit, pour les éminents spécialistes politiques de l’audiovisuel public, le planisphère parlementaire de l’Assemblée Nationale est, curiosité géométrique, un bâton à une seule extrémité.
À les comprendre, seule l’interdiction de tout pluralisme par la voie de l’imposition des idées de gauche garantit l’indépendance de celles-ci. Orwell n’aurait pas dit beaucoup mieux.
C’est dans ce contexte assez peu démocratique — pour parler par euphémisme — que le journal Le Monde, extrêmement à gauche à présent, avait publié un éditorial dans lequel il s’inquiétait de ce que la suppression de la redevance mettrait en danger « l’indépendance de l’audiovisuel public français ». On comprendra donc que seule l’interdiction de tout pluralisme par la voie de l’imposition des idées de gauche garantisse l’indépendance de celles-ci. Orwell n’aurait pas dit beaucoup mieux.
La veille, notre quotidien indépendant avait publié une interview complaisante de Charline Vanhoeneker, prétendue humoriste de la radio publique. Son dernier haut fait humoristique était d’avoir dessiné des moustaches adolphines à un Juif aux idées assez indépendantes aussi. Le Monde a omis de lui demander les raisons de son gros trait de crayon.
Sur France 2, vendredi soir, à 20 heures, l’on traitait également, en toute indépendance, de l’éventuelle suppression de la redevance.
L’on ne questionna, au hasard, qu’une seule parlementaire. Ce fut une Insoumise qui s’exprima. En général, les gens de gauche n’aiment guère les taxes indifférenciées. Ils préfèrent s’en prendre au portefeuille du particulier. Eh bien, foin d’injuste a priori : La députée craignait qu’en supprimant la taxe, l’on ne mette en danger « l’indépendance » de l’audiovisuel public français. A croire que tous les esprits indépendants de ce pays se sont donné le mot.
J’ai dit qui te défendait, audiovisuel public français, et j’ai donc dit qui tu étais.
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