Titre de l'article du Temps du week-end électoral:
« Comment gouverner un pays sans espoir ? »
En 2017, lors des élections présidentielles en France, Sinclair a fait le tour des médias de la bienpensance pour présenter son livre, "La chronique d'une France blessée". Cinq ans plus tard, rebelote, elle diagnostique une France toujours aussi blessée et sans espoir et revend les mêmes idées.
Anne Sinclair décortique les raisons de ce désespoir dans la "Grande interview" du Temps de ce week-end. Pour les 125'000 électeurs français vivant en Suisse romande, ce sera la dernière chance pour voter juste.
Anne Sinclair se décrit elle-même comme une journaliste "parfaitement observatrice et critique"!
Et elle réitère en 2022 son verdict de 2017, qui est sans appel: le responsable du désespoir en France, comme partout en Occident, c'est bien entendu l'extrême droite.
Le journaliste qui interviewe Anne Sinclair n'est autre que Paul Ackermann, le rédacteur en chef adjoint du Temps, également rédacteur en chef de Heidi.news, après avoir été directeur de la rédaction du HuffPost en France.
Ackermann, après ses études de lettres à lʼUniversité de Genève en 2001, a rejoint le magazine L'Hebdo, où il a notamment fait partie de lʼéquipe ayant créé le Bondy Blog en banlieue parisienne.
Poursuivant sa carrière à Paris, Paul Ackermann a développé la plateforme communautaire de 20minutes.fr avant dʼêtre chargé de lʼédition du site LeFigaro.fr.
En 2011, il a été appelé à préparer l’édition française du Huffington Post (en partenariat avec le groupe Le Monde, Anne Sinclair, Arianna Huffington et ses équipes à New York). Il en est ensuite devenu le directeur de la rédaction. Depuis août 2019, il est rédacteur en chef du site d’information basé à Genève Heidi.news. Depuis avril 2021 il est également rédacteur en chef adjoint du journal Le Temps. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Ackermann_(journaliste)
Mais nous aurions pu prendre comme exemple n'importe quel média en Suisse romande, le contre-pouvoir y est inexistant. La diabolisation de Zemmour, puis de Le Pen ne connaît pas de frein, tout comme l'encensement de Macron.
La France, selon Sinclair, est désespérée à cause de l'existence même de l'extrême droite, qui accaparerait l'attention, au lieu de laisser la place à la préoccupation de la jeunesse, qui est l'écologie.
En réalité, nous avons assisté à une année électorale française faite d'un travail acharné des médias et des politicards qu'ils servent, pour diaboliser toute l'opposition, c'est-à-dire essentiellement les souverainistes.
Le camp de l’extrême gauche à la Mélenchon n'est qu'une fausse opposition, le faire-valoir de Macron, une pseudo-alternative aux globalistes, qui a donné d'ailleurs de manière tout à fait prévisible la consigne de voter Macron au deuxième tour.
Cocorico.#presidentielles2022 pic.twitter.com/F8hU3hGMWG
— MARSAULT (@MarsaultBreum) April 24, 2022
Comme le dit si bien Zemmour, c'est la 8e tentative de vente du label "Le Pen" qui vient d'échouer. La formule peut paraître simplificatrice, car entre un débat avec Jean-Marie Le Pen et avec Marine Le Pen, il n'y a plus grand-chose en commun; mais la majorité des gens ne votent pas en fonction de ce que les candidats proposent mais en fonction de ce que les médias disent d'eux.
En ce sens, les véritables électeurs ne sont pas les citoyens mais les médias, qui leur implantent dans la tête des mantras qui vont les guider pour voter sans réfléchir.
Et le mantra en question tient en deux mots: l'EXTRÊME DROITE.
Sinclair, une valeur sûre pour le camp mondialiste de Macron, dans cet article de la "dernière chance", a ressorti son fonds de commerce, le quasi copié collé de ce qu'elle racontait déjà à la RTS en 2017, après la première élection de Macron (voir ci-dessous son interview par Rochebin).
Ackermann évoque le temps de la gloire d'Anne Sinclair: toute la francophonie était sous son charme, elle faisait l'unanimité dans sa profession pour son talent, sa beauté, elle était le modèle par excellence; et il rappelle l'événement que cela a été quand elle a refusé de recevoir Jean-Marie Le Pen à 7 sur 7 en 1999.
Sinclair dit à ce sujet: « Peut-on vraiment interroger un dictateur ? » et elle ajoute que recevoir Jean-Marie Le Pen, ou Poutine, ce serait banaliser ces personnes.
En 2002, quand J.-M. Le Pen est arrivé au second tour, ç'a été un choc comparable à l’élection de Donald Trump! Mais sa fille a bien réussi sa dédiabolisation, au point que l’extrémiste Zemmour la fait presque paraître centriste.
Cependant Sinclair trouve inacceptable le programme de Marine Le Pen, qui est xénophobe et diffuse la suspicion envers les étrangers. La préférence nationale qu'elle prône est contraire à l’esprit de la France et cela fait douter de son respect de l’État de droit.
Et qui dit problème d'État de droit, dit Orban. Sinclair prévoit déjà de la part de Le Pen un renversement d’alliances très dangereux : la France n’appartiendrait plus à l’Occident mais au camp des régimes autoritaires de Poutine et d’Orban.
« Si elle était élue, Marine Le Pen s’assiérait sur l’Etat de droit. » Elle dessine une « démocrature », comme quand Trump pousse ses supporters à prendre d’assaut le Capitole, ou comme en Hongrie où les opposants ont 5 minutes de temps de parole à la TV.
Toujours selon Sinclair, Marine Le Pen ne propose pas de solution contre les inégalités: tout ce qu'elle avance, c'est du « national-populisme ». Elle dit qu’elle ne veut plus de Frexit, mais en réalité son programme équivaut à cela.
En face, Emmanuel Macron a un bilan parfait, hormis sur sa promesse d’affaiblir l'extrême droite. Au contraire, c'est même pire, pleure Sinclair, l'extrême droite est plus forte que jamais. C’est le principal échec de Macron.
Sinclair déplore que la classe dirigeante se soit satisfaite de gérer les affaires courantes, de préserver l’unité de l’Europe, le système économique, et ait ignoré les aspirations de la jeunesse, à savoir l’écologie. Les jeunes ont une revendication fondamentale : la préservation de l’humanité.
(Regardons la gestion réelle du "système" économique sous Macron.
Selon Franceinfo, qui s’appuie sur un rapport de la Cour des comptes et une analyse de Libération, « quelque 325 milliards de dette publique seraient liés, directement ou indirectement, à la crise du Covid-19 », alors que la « dette publique sur la durée du quinquennat » s’élève à « 680 milliards d'euros ». Ce qui signifie que plus des deux tiers de l’augmentation de la dette n’ont rien à voir avec le Covid.)
Et Sinclair insiste sur le fait que l'écologie est essentielle, car c’est le sujet qui peut susciter l’adhésion, il n'y en a pas d'autre pour donner de l'espoir.
Ajoutant qu'en 2017, Macron représentait un espoir, mais que maintenant, il n’y a plus d’espoir, car le vieux monde n'est pas mort, malgré les promesses du candidat. Le vieux monde de 2017, c'étaient les oppositions idéologiques avec l'extrême droite, et nous y sommes encore, au lieu de vouloir préserver l'humanité et le climat.
Ackermann : Miser sur l’écologie peut aussi être dangereux : on l’a vu avec les Gilets jaunes.
Mais Anne Sinclair a des solutions pour le tournant écologique: C’est impopulaire quand les mesures vont contre notre confort, mais il faut un « quoi qu’il en coûte » pour la transformation écologique, comme il y en a eu avec les mesures contre le Covid ou notre passage de la société rurale à l'industrielle;
"Les mouvements progressistes ont forcé le système à prendre en compte cette nouvelle population ouvrière qui avait envie de justice sociale."
Anne Sinclair s'interroge devant la tâche immense qui attend Macron:
« Comment peut-on gouverner un pays qui déteste ses représentants, qui élit ses présidents par défaut ? »
Et le diagnostic de Sinclair est implacable:
2e cause: les réseaux sociaux, où n’importe quel individu a autant de poids qu’un scientifique sur le vaccin par exemple. Ce nivellement a favorisé l'extrême droite, puisque n’importe quel mécontent a autant de valeur qu’un dirigeant élu. Cette campagne électorale a été catastrophique, avec un boulevard ouvert à Zemmour.
Les gens ne considèrent plus la démocratie comme supérieure à tous les systèmes. « C’est la victoire idéologique profonde d’une extrême droite qui veut tout renverser et qui veut imposer ses idées. »
Anne Sinclair ne se considère pas comme faisant partie de l’élite, seulement comme appartenant à un système « bousculé ».
En réalité, Anne Sinclair est une sorte de monument national, connue même en dehors de la France, et en 2022, sa fortune nette est estimée à environ 200 millions de dollars.
Anne Sinclair est la fondatrice et ancienne directrice éditoriale du HuffPost France. Elle a produit et présenté pendant 13 ans l'émission 7sur7 sur TF1 puis a travaillé successivement à RTL et France Inter. Elle a couvert les élections américaines de 2008 pour Le Journal du Dimanche, ainsi que pour Canal+. Elle a également tenu un blog "Deux ou trois choses vues d'Amérique" et a publié des livres ...
Si avec une telle carrière elle ne fait pas partie de l'élite française, qui en fait partie, alors?
Carla Montet
sources: https://www.letemps.ch/monde/anne-sinclair-gouverner-un-pays-espoir
https://basta-covid.fr/anne-sinclair-comment-gouverner-un-pays-sans-espoir-par-le-site-letemps-ch/
2: https://www.huffingtonpost.fr/author/anne-sinclair
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RTS - Radio Télévision Suisse, dimanche 21 mai 2017 (24:10)
"Je suis journaliste, donc parfaitement observatrice et critique..."
Les fake news, c'est très dangereux, n'importe qui peut diffuser une fausse info sur les réseaux sociaux et ça a la même valeur que la vraie. On l'a vu avec Trump, lorsque Trump assène sa vérité, il le dit d'ailleurs: "Ça c'est votre vérité, ma vérité est autre". Donc, le mensonge et la vérité sont mis sur le même plan.
Sinclair trouve effrayantes les manipulations des votations par l'extrême droite, aussi bien aux USA qu'en France, avec des soupçons de collusion par les réseaux sociaux et les Russes!
Cette propagandiste est très mal placée pour critiquer Le parti de la famille Le Pen. Pour elle, c’ est mieux, á la tête du pays, un guignol des Rotchilds. Et avant de parler de xenophobie, de racisme, où d.autres termes mensonges, comme le terme extrême droite, qu’elle montre l’exemple, au lieu de toujours se marier avec des gens de sa communauté.