L’Europe écologiste finance Poutine

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Vingt années durant, les écologistes belges ont demandé, exigé, souvent avec hargne et telle une évidence, la destruction intégrale du nucléaire civil. Motif ? Le nucléaire produit des déchets — pourtant d’une envergure dérisoire et sans qu’aucun accident ni décès ni même maladie n’ait jamais été assigné dans toute l’histoire de l’humanité à des résidus nucléaires.

Avec hargne. Les écologistes ont en effet adopté depuis des années une posture de moral high ground comme disent les Américains, de surplomb moral, agréable promontoire du haut duquel ils jugent les simples humains — en commençant par les misérables qui ont le front de questionner la validité économique, rationnelle et géostratégique de leur vision.

Le manque de vision des Européens

Depuis vingt ans, on tente de suggérer aux écologistes que la destruction du nucléaire civil belge condamne ce pays à perdre son indépendance énergétique, au profit de fournisseurs étrangers. 50 % de l’électricité belge est issue du nucléaire ; il est assez évident qu’on ne substituera pas au nucléaire des éoliennes intermittentes qui, la plupart du temps (en facteur de charge), ne produisent rien — sinon des subventions et des taxes.

Une piste européenne était l’exploitation du gaz de roche-mère, aussi appelé gaz de schiste. Totalement impensable pour les écologistes, qui le considèrent comme une source d’énergie diabolique. Dommage : le sol européen, notamment français et britannique, regorge de gaz de roche-mère.

Au gaz européen, les écologistes préfèrent en effet le gaz russe. Russe ! Le fait que la Russie soit, depuis toujours, l’adversaire, la raison d’être, parfois l’ennemi de l’OTAN, n’a jamais revêtu aucune espèce de pertinence aux yeux des écologistes. Quand le président américain Trump — Trump ! je vous demande un peu ! — tenta à maintes reprises d’attirer l’attention des Européens sur le fait qu’il n’était peut-être pas si judicieux d’enrichir massivement le gouvernement russe, il se fit rabrouer avec une moue de dégoût, par la très ober Angela Merkel, comme un enfant qui devrait se sortir les doigts du nez.

Il est en effet possible que Trump n’ait jamais été un lecteur assidu de Hans Jonas, fondateur de l’écologisme contemporain et partisan de la dictature aimable (dictature écologiste, bien entendu). C’est concevable. Mais il est un registre dans lequel le président américain ne le cède en rien à ses stellaires collègues européens : la compréhension des rapports de force.

Quand vous vous condamnez structurellement à enrichir votre adversaire stratégique, vous enfonçant dans une dépendance de plus en plus servile à son égard — sans le gaz et le pétrole russe, hic et nunc en Europe on éteint la lumière et on ferme BMW, Daimler, la chimie allemande et les ports d’Anvers & Rotterdam, bref l’économie européenne —eh bien il y a possiblement un problème.

Quand l’Europe finance Poutine

Ce problème nous est revenu en plein visage avec l’invasion de l’Ukraine. Six cent millions d’euros par jour : c’est ce que paie l’Europe à la Russie, tandis que la guerre en Ukraine bat son plein (le montant diminue avec la baisse des prix, mais reste pharaonique). Six cent millions, soit l’équivalent de deux cent (200) chars neufs par jour (Damien Ernest). Par jour ! Il est économiquement et arithmétiquement certain que la Russie n’aurait pas su amasser les moyens de l’invasion de l’Ukraine, ni de la poursuivre, sans la permanente infusion surabondante d’argent européen. Ce financement direct et massif de l’impérialisme russe par l’argent des Européens est en somme le seul vrai résultat concret de vingt années d’écologisme européen.

La conjugaison des intérêts gouvernementaux russes et écologistes européens est si parfaite que le secrétaire général de l’OTAN, et tout récemment le directeur de la Fondation pour l’innovation politique, ont été jusqu’à affirmer l’existence de liens financiers entre la Fédération de Russie et les mouvements écologistes occidentaux. On reste dans l’attente de la pleine lumière médiatique et judiciaire sur cet intéressant dossier — qui se fera.

Confrontés à leurs écrasantes responsabilités, les écologistes européens brûlent aussitôt tout ce qu’ils ont adoré. Ainsi les écologistes allemands se prononcent-ils en faveur de la continuation, rouverture et ouverture de centrales au charbon — au charbon ! De loin, la plus polluante de toutes les sources d’énergie.

Quant aux écologistes belges, ils se convertissent avec la ferveur d’un apostat relaps à cette énergie nucléaire que depuis quarante ans ils vouent aux gémonies. En effet, nous expliquent-ils, « on ne peut pas continuer à enrichir la Russie ! » Ah, bon ? N’eût-il pas été mieux avisé d’y penser un chouïa plus tôt ? Je ne sais pas moi, par exemple en 2014, lors de l’annexion de la Crimée par la Russie ?

Tout à leur bérézina économique, morale, géostratégique et finalement humanitaire, les écologistes ne seraient pas les écologistes s’ils ne restaient cramponnés à leurs fétiches idéologiques et leurs haines irrationnelles puériles. Ainsi les écologistes belges admettent-ils la prolongation de deux réacteurs nucléaires — mais seulement deux ! Or, c’est grossièrement insuffisant. Alors, comment compléter le mix énergétique belge ? Mais par des centrales au gaz, pardi ! Et par qui seront approvisionnées ces centrales au gaz ?

Par nécessité au moins pour partie — la part du lion dans l’immédiat — par Gazprom, c’est-à-dire le gouvernement russe. Mais ne venez-vous pas d’affirmer « On ne peut quand même pas continuer à engraisser le gouvernement russe » ? Oui. Enfin, non. Parce que. D’ailleurs nous les écologistes, le nucléaire, on est désormais farouchement pontre.

Il est urgent de précipiter les écologistes européens dans les couloirs du temps. Ces idéologues de bac-à-sable, pour temps de paix et bourgeoises bien nourries, intéressés pour certains, ont dévasté l’énergie européenne et jeté l’Europe aux pieds de l’Ours russe. L’assassin habite au Kremlin. Mais c’est l’Europe écologiste qui le finance.

Extrait de: Source et auteur

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4 commentaires

  1. Posté par Daniel Dujardin le

    Sus aux écolos pastèques!

  2. Posté par antoine le

    Pendant beaucoup trop longtemps, les écologistes politiques Verts pastèques ont effectué leur travail de sape !
    Au vu et au sus de tout le monde …. et tout cela pour nous pousser dans une impasse majeure avec des impacts funestes sur notre économie !
    Financer notre ”ennemi” la Russie de M. Poutine (600 millions par jour !) devrait pousser tous ces écolos de pacotille à présenter des excuses ou des repentirs … que nenni !
    Mme Merkel a sévi trop longtemps au gouvernement allemand ! On en a maintenant la preuve !
    La Russie va certainement progressivement fermer les vannes des pipelines et des gazoducs. Cela contraindra nos habiles négociateurs de se sortir les pouces du c…l !
    D’autre part, on espère que la leçon portera ses fruits en ne mettant PAS tous les œufs dans le même panier …
    L’Histoire se répète, mais les politicards n’ont AUCUNE cervelle !!

  3. Posté par Etienne le

    2014… C’est pas l’année du coup d’état de Maïdan ?

  4. Posté par mireille le

Et vous, qu'en pensez vous ?

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