De la vérité officielle à la vérité vécue

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Jean-Louis Caccomo: La vérité officielle se déconnecte de la réalité vécue par les acteurs de l’économie (les ménages et les entreprises) dans les pays où les gouvernements s’obstinent à voir l’économie comme un champ d’expérimentation de théories dépassées au service d’une pseudoscience prétendument régulatrice.

L’exemple extrême fut l’Union soviétique. Mais qu’est-ce qui nous permet de comprendre et méditer les enseignements de l’histoire ?

Il semble que, dans notre pays, nous n'en soyons plus capables. La France souffre, depuis 30 ans, de ce syndrome qui la conduit lentement dans un processus d’implosion interne.

En Union soviétique, l’inflation officielle n’existait pas pour la simple raison que la liberté des prix y était interdite : les prix étaient fixés autoritairement par le plan central dans le pays où l’on avait anéanti l’expression des marchés. Est-ce que l’inflation avait réellement disparu ? Pas le moins du monde !

La manifestation de l’inflation (son effet sur les prix) était empêchée, mais certainement pas la cause profonde. Il existait une inflation réelle qui se manifestait par les files d’attente devant les magasins d’Etat.

On mesurait l’inflation réelle à la longueur des files d’attente. Rappelons au passage que les prix étaient administrés dans la France des années 70 gouvernée par la droite. Pourtant, l’inflation en France était à ce moment supérieure à l’inflation en Allemagne où les prix étaient libres.

Ce n’est pas parce que l’on empêche les gens de dire qu’ils ont faim que les gens ne sont pas affamés. Ils sont simplement obéissants ou terrorisés. Pareillement, le chômage officiel était nul en URSS, tout simplement parce que le chômage était interdit par le parti communiste de l’union soviétique (PCUS).

Aux yeux du parti, le chômage était un délit. En effet, la carte du parti donnait droit à un travail. Du coup, si vous n’aviez pas de travail, c’est que vous n’étiez pas membre du parti.

C’était une position plus inconfortable au pays des soviets. Dans ce cas, vous étiez immédiatement suspecté d’être un ennemi de l’Etat.
Il est cocasse de rappeler que, dans les régimes socialistes, un chômeur était assimilé à un ennemi de l’Etat alors que dans les pays capitalistes, il est considéré comme une victime du marché.

Chaque système a ses démons ! Dans la réalité de l’Union soviétique, on faisait semblant de travailler à travers le partage du travail, qui n’était qu’un chômage déguisé.

Aujourd’hui, il existe de nombreux exemples dans notre pays pouvant illustrer ce décalage persistant entre la vérité officielle et la réalité vécue par les acteurs :

le décalage entre la valeur officielle du diplôme et la valeur sanctionnée par le marché du travail,
le décalage entre la valeur officielle de l’euro et la réalité du pouvoir d’achat de la monnaie unique telle qu’elle est vécue par les ménages,
ou encore les statistiques officielles du chômage et la réalité de la population au travail, les statistiques officielles du tourisme et la réalité de l’économie touristique, les statistiques de la délinquance et la réalité de la violence vécue au quotidien, la thèse officielle du réchauffement climatique et la réalité du changement climatique…

source: https://caccomo.blogspot.com/2022/03/de-la-verite-officielle-la-verite-vecue.html

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