Cet édito est majeur à plus d’un titre : il décrit le projet impérialiste conçu par Vladimir Poutine. La russification totale de l’Ukraine et de la Biélorussie est présentée explicitement comme le point de départ d’une recomposition de l’ordre mondial.
L’édito de RIA Novosti et la volonté russe d’un nouvel ordre mondial
26 février 2022
Cécile Dunouhaud | Mar 4, 2022
Le 26 février 2022, l’agence russe RIA Novosti met en ligne accidentellement un édito rédigé par le chroniqueur Pyotr Akopov et intitulé « L’avènement de la Russie et du nouveau monde ». « Boulette » russe car à l’origine, ce texte devait être publié après la victoire russe (censée être éclair) et l’occupation de l’Ukraine par la Russie. L’article a été rapidement effacé, mais c’était sans compter sur le service Web d’Internet Archive.
La Fondation pour l’innovation politique, réactive, a traduit du russe au français la version complète que voici (traduction d’Inna Uryvskaya). Quelques notes ont été ajoutées par la traductrice afin de faciliter la compréhension du document.
Cet édito est majeur à plus d’un titre : il décrit le projet impérialiste conçu par Vladimir Poutine. La russification totale de l’Ukraine et de la Biélorussie est présentée explicitement comme le point de départ d’une recomposition de l’ordre mondial.
Un nouveau monde naît sous nos yeux. L’opération militaire russe en Ukraine a inauguré une nouvelle ère, et ce en trois dimensions (1) à la fois. Sans oublier la quatrième, la dimension interne à la Russie. Une nouvelle période commence aujourd’hui, à la fois d’un point de vue idéologique et socioéconomique ; mais ce sujet mérite d’être abordé plus tard.
La Russie restaure son unité. En effet, la tragédie de 1991, cette terrible catastrophe de notre histoire, cette dislocation contre nature, est enfin surmontée. Cette restauration exige de grands sacrifices, par les événements tragiques d’une quasi-guerre civile, où des frères, séparés par leur appartenance aux armées russe et ukrainienne, se tirent encore dessus, mais il n’y aura plus d’Ukraine antirusse. La Russie est rétablie dans son intégralité historique, rassemblant le monde russe, le peuple russe : les Grands-Russes (2), les Biélorusses et les Petits-Russes (3).
Abandonner l’idée de cette réunification, laisser cette division temporaire s’installer pendant des siècles, c’est trahir la mémoire de nos ancêtres et se faire maudire par nos descendants pour avoir laissé la terre russe se désintégrer.
Vladimir Poutine a assumé, sans exagération aucune, une responsabilité historique en prenant la décision de ne pas laisser la question ukrainienne aux générations futures. En effet, la nécessité de régler le problème de l’Ukraine ne pouvait que demeurer la priorité de la Russie et ce, pour deux raisons essentielles. Et la question de la sécurité nationale de la Russie, c’est-à-dire laisser l’Ukraine devenir une anti-Russie, n’est pas la raison la plus importante.
La raison principale est un éternel complexe des peuples divisés, un complexe d’humiliation nationale dû au fait que le foyer russe a d’abord perdu une partie de ses fondations (Kiev), et doit supporter l’idée de l’existence de deux États, de deux peuples. Continuer à vivre ainsi serait renoncer à notre histoire, soit en acceptant l’idée insensée que « seule l’Ukraine est la vraie Russie » ou en se rappelant, impuissants et en grinçant des dents, l’époque où « nous avons perdu l’Ukraine ». Au fil des décennies, la réunification de la Russie avec l’Ukraine deviendrait de plus en plus difficile : le changement des codes, la dérussification des Russes vivant en Ukraine et la propagande antirusse parmi les Petits-Russes ukrainiens auraient pris de l’ampleur. Aussi, si l’Occident avait consolidé le contrôle géopolitique et militaire en Ukraine, le retour à la Russie serait devenu totalement impossible, puisque les Russes auraient dû affronter tout le bloc atlantique.
À présent, ce problème n’existe plus : l’Ukraine est revenue à la Russie. Ce retour ne signifie pas que l’Ukraine perdra son statut d’État. Simplement, elle sera transformée, réorganisée et rendue à son état originel en tant que partie intégrante du monde russe. Sous quelles frontières ? Sous quelle forme ? Une alliance avec la Russie sera-t-elle établie, par l’intermédiaire de l’OTSC et de l’Union économique eurasienne ou en tant qu’un État faisant partie de l’Union de Russie et de Biélorussie ? Cela sera décidé une fois que l’Ukraine antirusse n’existera plus. Quoi qu’il en soit, la période de division du peuple russe touche à sa fin.
C’est ici que commence la deuxième dimension de la nouvelle ère qui s’annonce : elle concerne les relations de la Russie avec l’Occident, et non seulement de la Russie, mais du monde russe, c’est-à-dire, des trois États : la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine, agissant comme une seule entité géopolitique. Ces relations sont entrées dans une nouvelle phase, et l’Occident voit la Russie revenir à ses frontières historiques en Europe. Il s’en indigne bruyamment, bien qu’au plus profond de son âme, il doit admettre qu’il ne pouvait en être autrement.
Qui, dans les vieilles capitales européennes, à Paris ou à Berlin, pouvait réellement croire que Moscou renoncerait à Kiev ? Que les Russes seraient à jamais un peuple divisé ? Et ce, au moment même où l’Europe s’unit, où les élites allemandes et françaises tentent de reprendre le contrôle de l’intégration européenne aux Anglo-Saxons et de bâtir une Europe unie ! En oubliant que l’unification de l’Europe n’a été rendue possible que par l’unification de l’Allemagne, qui s’est faite grâce à la bonne – bien que pas très intelligente – volonté russe. Toute prétention aux terres russes est plus que le comble de l’ingratitude, c’est de la bêtise géopolitique. L’Occident dans son ensemble, et l’Europe en particulier, n’avait pas le pouvoir de maintenir l’Ukraine dans sa sphère d’influence, et encore moins celui de s’emparer de l’Ukraine. Pour ne pas le comprendre, il fallait être un imbécile en géopolitique.
Pour être plus précis, il n’y avait qu’une seule option : parier sur la poursuite de l’effondrement de la Russie, c’est-à-dire de la Fédération de Russie. Mais le fait que cette option n’a pas fonctionné aurait dû être clair il y a déjà vingt ans. Il y a quinze ans, après le discours de Poutine à Munich, même les sourds auraient pu entendre que la Russie était de retour.
Aujourd’hui, l’Occident essaie de punir la Russie d’être revenue, d’avoir empêché les Occidentaux de s’enrichir à ses dépens, d’avoir arrêté l’expansion occidentale vers l’est. Cherchant à nous punir, l’Occident croit que nos relations avec lui sont d’une importance vitale. Mais ce n’est plus le cas depuis déjà bien longtemps. Le monde a changé, et les Européens, aussi bien que les Anglo-Saxons qui gouvernent l’Occident le comprennent. Toute pression occidentale sur la Russie sera vaine. Les dégâts dus à l’escalade de la confrontation seront bilatéraux, mais la Russie y est moralement et géopolitiquement préparée, quand une aggravation de l’opposition entraînera pour l’Occident des coûts importants, dont les principaux ne seront pas forcément économiques.
L’Europe, en tant qu’Occident, voulait l’autonomie. En effet, le projet allemand d’une grande Europe intégrée est un non-sens stratégique si les Anglo-Saxons maintiennent un contrôle idéologique, militaire et géopolitique sur l’Ancien Monde. De plus, ce projet ne peut pas aboutir puisque les Anglo-Saxons ont besoin d’une Europe qu’ils contrôlent. Cependant l’Europe doit chercher l’autonomie pour une autre raison : au cas où les États-Unis s’isoleraient (en raison de leurs conflits internes grandissants et de leurs controverses), ou se concentreraient sur la région Pacifique, où le centre de gravité géopolitique se déplace aujourd’hui.
Les Anglo-Saxons entraînent l’Europe dans une confrontation avec la Russie et privent ainsi les Européens de toute chance d’indépendance. De la même manière, l’Europe tente d’imposer une rupture avec la Chine. Si les atlantistes se réjouissent aujourd’hui que la « menace russe » unifie le bloc occidental, Berlin et Paris doivent comprendre qu’ayant perdu tout espoir d’autonomie, le projet européen s’effondrera à moyen terme. C’est pourquoi les Européens indépendants d’esprit ne sont pas du tout intéressés par la construction d’un nouveau rideau de fer à leurs frontières orientales, réalisant qu’il se transformera en enclos pour l’Europe. L’époque du leadership mondial de l’Ancien Monde (plus précisément, un demi-millénaire) est de toute façon révolue. Cependant, diverses options sont encore possibles pour son avenir.
La troisième dimension des événements actuels est l’accélération de la construction d’un nouvel ordre mondial, dont les contours sont de plus en plus clairement dus au fait que la mondialisation anglo-saxonne est aussi répandue. Un monde multipolaire est enfin devenu une réalité. Dans cette opération en Ukraine, seul l’Occident s’oppose à la Russie, parce que le reste du monde le comprend parfaitement : c’est un conflit entre la Russie et l’Occident, c’est une réponse à l’expansion géopolitique des atlantistes, c’est le retour de la Russie à son espace historique et à sa place dans le monde.
La Chine, l’Inde, l’Amérique latine, l’Afrique, le monde islamique et l’Asie du Sud-Est, plus personne ne croit que l’Occident dirige l’ordre mondial, et encore moins qu’il en fixe les règles du jeu. La Russie n’a pas seulement défié l’Occident, elle a montré que l’ère de la domination occidentale mondiale peut être considérée comme complètement et définitivement révolue. Le nouveau monde sera construit par toutes les civilisations et tous les centres de pouvoir, et ce, évidemment, en collaboration avec l’Occident (uni ou non), mais celui-ci ne pourra plus imposer ni ses termes ni ses règles.
Notes :
1. L’auteur fait ici référence à trois dimensions : la volonté que l’Ukraine redevienne un territoire russe, la redéfinition des relations entre la Russie et l’Occident, l’accélération de la construction d’un nouvel ordre mondial.
2. Référence à la Grande Russie, le nom historique des territoires de la Russie centrale européenne, et plus tard, de toute la Russie.
3. Référence à la Petite Russie, nom historique en usage sous l’Empire russe de la majorité de l’actuelle Ukraine.
Source de la traduction du texte sur le site de Fondapol : ICI
La traduction a été assurée par Inna Uryvskaya
https://ripostelaique.com/medias-developper-lhysterie-anti-russe-mentir-et-censurer.html
https://youtu.be/8L_9-GS7ZCM Anne Laure Bonnel sur TV LIBERTE
Vraiment effrayant, cette volonté impérialiste de la Russie poutinienne !
De plus, appuyée par une puissante propagande russe, se répandant tel un cancer dans nos démocraties et soutenue aveuglément par des militants volontaires ou naïfs…
Le grand-bazar de la propagande des Frères et Soeurs mormo(o)nes du clan Clinton-Obama-Biden, les grands-guignols du Cirque de Soros, celui qui est le véritable criminel de guerre à la tête de toutes sortes de sectes et d’ONG, qui pillait déjà les bien de juifs sous Hitler. https://www.youtube.com/watch?v=q3oAybriBuk
Franchement comment croire les balivernes de ces démons des sectes satanistes millénaristes qui prônent la fin du monde en volant réaliser ce projet avec leurs soutiens à la petite peste antifa Greta Thunberg, cette malade mentale asperger, dont on dicte les paroles, qui s’époumone aux crachoirs de l’ONU et de ses succursales avec le soutien de la Principauté de Monaco, le paradis fiscal privilégié des oligarques soviétiques en fuite, planqués après la chute de l’URSS ? Ils veulent tuer tous ceux dont ils ont pillé les économies et les retraites par des spéculations hasardeuses comme déjà avec le Sida, (H1N1 la grippe aviaire n’ayant pas fonctionné…) puis le Covid, exactement comme ce qui s’est passé dans la secte du Temple Solaire OTS et bien d’autres.
L’origine de cette guerre est dénoncée par Roland Dumas ex-ministre de Mitterrand qui a participé aux négociations après la chute de l’URSS. https://is.gd/euCJZN
Si Poutine veut s’approprier des territoires c’est qu’il a été floué par le tenants de l’OTAN qui voulaient survivre malgré la fin du communisme de l’Urss, déjà vite remplacé par celui des imposteurs de l’UErss avec sa totalitaire en chef, la sœur mormone von der Leyen qui s’auto-attribue des compétences qui violent les tous les traités conclus avec les membres de l’Europe afin de susciter le feux nucléaire par des provocations. C’est ainsi que comme mormone CETTE CONSPIRATIONNISTE MONDIALE a décidé d’imposer par la force d’UNE MISE EN SCENE DES MILLIERS DE FAUX-RÉFUGIÉS ET ÉTUDIANTS BIDON DE L’AFRIQUE ET DE LA MUSULMANIE, AUTORISES EN MASSE A S’INSTALLER EN UKRAINE JUSTE POUR ALIMENTER CETTE SUPERCHERIE ET POUVOIR JUSTIFIER A POSTERIORI DE LEUR PRÉSENCE CACHÉE DANS LES CORTÈGES DE VRAI- RÉFUGIÉS, tout en criant au racisme lorsqu’ils prenne un pied au cul de la part des vraies victimes de cette guerre fratricide. Un coup monté pour imposer ces racailles appelées en Ukraine juste pour les conduire après coup dans LES PAYS frontaliers de l’Est QUI REFUSAIENT CETTE IMMIGRATION DU GRAND REMPLACEMENT, DEPUIS LONGTEMPS DENONCEE PAR ZEMMOUR.
Poutine voudrait ne pas devoir bombarder puisqu’il devra ensuite payer pour reconstruire. Voilà pourquoi ce sont les boutefeux de l’OTAN qui participent à des exactions-provocations et mises en scènes exactement comme en Syrie et ailleurs.
Un monde multipolaire est inéluctable. Démographiquement, l’Europe devient un nain. Si l’Occident conservera pendant encore bien quelques années le leadership de la finance et des institutions internationales, ce n’est plus le cas aux niveaux économique et technologique. Il faudra désormais apprendre à partager.