Christine Douglass-Williams : Les coffres de l'Iran ont recommencé à se remplir, lui permettant de poursuivre son aventurisme djihadiste. De nombreuses sanctions ont été abandonnées contre l'Iran depuis que Trump a quitté ses fonctions, et le Secrétaire généréal de l'ONU exhorte l'Occident à lever ses sanctions. La Corée du Sud a également versé à l'Iran 18 millions de dollars au titre de "cotisations impayées dues aux Nations unies."

Depuis très longtemps, l'Iran fait étalage de ses plans, complote et s'allie avec les pires djihadistes, parle effrontément du "zèle religieux de la nation iranienne" et de l'expansion de ses pouvoirs . L'Iran est dangereusement proche d'acquérir la bombe nucléaire, tandis que les pacificateurs occidentaux restent impuissants et soumis face à un régime qui a reconnu avoir violé l'accord nucléaire et qui est clair sur ses intentions.

Les nouvelles menaces de Khamenei ne sont pas des paroles en l'air. L'Iran est engagé depuis longtemps dans des guerres par procuration et dans le déploiement de groupes pro-iraniens à l'étranger, menaçant la sécurité et les intérêts des Occidentaux, sans parler de ceux d'Israël. L'Iran est également un important bailleur de fonds du Hamas, qui se regroupe après l'opération "Gardien des Murailles" menée en mai, et qui frappera inévitablement à nouveau avec l'appui de l'Iran. Le soutien mondial au djihad palestinien contre Israël ne fait qu'enhardir l'Iran. La menace de l'ayatollah Khamenei d'un "djihad de justification" et d'une guerre hybride contre les ennemis du pays sont de nouvelles indications que l'Iran monte en puissance, encouragé par la faiblesse américaine.

"Le leader iranien ordonne un "djihad de justification" et une guerre hybride contre ses ennemis" par Maryam Sinaee, Iran International, 8 février 2022 :

Le guide suprême iranien Ali Khamenei a appelé à un effort plus important pour contrer les critiques et les attaques visant la République islamique en utilisant une "guerre hybride".

Les multiples crises que le régime iranien a dû affronter au cours des quatre dernières années ont nui à son image sur le plan intérieur. Il faisait face à la fois aux sanctions américaines, à une opposition revigorée et à des ennemis régionaux.

Khamenei a accusé les médias étrangers et d'opposition de déformer la vérité sur la République islamique et d'ignorer ses "réalisations". Selon lui, les médias iraniens ne reconnaissent pas suffisamment les "travaux énormes et épiques réalisés au cours des dernières décennies" dans les domaines de l'économie, des affaires sociales, du développement, de l'éducation, de la santé, de l'industrie et d'autres encore.

La diffusion des réseaux sociaux dans le pays a également affaibli le monopole du gouvernement sur l'information et amplifié les voix critiques.

Lors d'un rassemblement annuel d'officiers de l'armée de l'air mardi, Khamenei a prononcé un discours dont les thèmes, selon le Times of Israel, sont "directement parallèles" aux propos d'un haut responsable israélien, qu'il n'a pas nommé, qui déclarait lundi aux journalistes qu'Israël menait des actions multiformes et transversales contre l'Iran.

"L'agression menée par nos ennemis est une guerre hybride", a déclaré Khamenei. "C'est-à-dire qu'elle comprend des aspects économiques, politiques, sécuritaires, médiatiques et diplomatiques. Notre réponse doit être hybride également... Nous ne pouvons pas constamment rester en position défensive face à cette guerre hybride conjointe. Nous devons, nous aussi, mener une attaque hybride dans différents domaines..."

Le responsable israélien avait expliqué que l'objectif d'Israël était "d'affaiblir" l'Iran par des moyens "principalement économiques" mais comprenant aussi "diverses activités, financières, diplomatiques, des actions préventives, secrètes ou ouvertes, dans le cyberespace et d'autres domaines."

Israël, qui s'est opposé à l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, est considéré par beaucoup comme l'auteur d'une série d'attaques contre des sites nucléaires iraniens et de l'assassinat en novembre 2020 du responsable nucléaire iranien Mohsen Fakhrizadeh.

Un "djihad de justification"

"Chacun de ces points est un sujet pour un djihad de justification", a-t-il déclaré, en utilisant le terme coranique jihad pour "effort". Il a parlé de "certains problèmes économiques et sociaux", bien mis en évidence ces derniers temps par des politiciens iraniens de différents camps, pour souligner qu'il ne fallait pas les laisser saper les progrès réalisés. "Contre cet assaut médiatique, le djihad de justification est un devoir religieux précis et urgent", a-t-il insisté.

Ces dernières années, Khamenei a appliqué l'expression "djihad de justification" (jihad tabayyin) aux efforts déployés dans les médias et sur les réseaux sociaux, et a qualifié les partisans et les employés actifs dans les réseaux sociaux de "soldats de la guerre douce", un terme qui désigne essentiellement les efforts de propagande.

Khamenei utilise dans son discours une terminologie militaire, citant les mesures "sécuritaires" comme faisant partie de la "guerre hybride". Cela pourrait être un signal pour davantage de répression, en particulier contre les critiques et les journalistes.

Alors que les chaînes de télévision financées par l'étranger sont depuis longtemps diffusées en Iran et que certains groupes d'opposition pratiquent le "trolling" sur les réseaux sociaux, Reporters sans frontières (RSF) affirme que les journalistes iraniens sont "constamment victimes d'intimidations, d'arrestations arbitraires et de longues peines de prison." RSF a rapporté qu'au moins 860 journalistes et "journalistes citoyens" ont été poursuivis, arrêtés, emprisonnés et, dans certains cas, exécutés depuis la révolution de 1979.....

Source et liens: Iran: Ayatollah Khamenei orders ‘vindication jihad,’ hybrid war against foes – Jihad Watch

Traduction: Albert Coroz