Aide aux médias: qui croire dans la jungle des "fake news" ?
Le journaliste Michel Guillaume assure la promotion de sa profession dans les colonnes du Temps. Il se pose l'angoissante question qui fait office de titre au présent billet. Bien évidemment, il faut classer "fake news" tout ce qu'on lit ailleurs que dans Le Temps. Et donc assurer la pérennité du quotidien qui détient la seule Vérité vraie et vérifiée, prédigérée afin d'être accessible aux simples. Michel Guillaume évoque sept points plaidant en faveur du soutien à la presse. II nous apprend que "depuis 2003, plus de septante journaux ont disparu." Oui, et ? Quand un produit ne trouve plus son public, le producteur disparait, c'est dans l'ordre des choses. Pourquoi les journalistes devraient-ils devenir espèce protégée ? On trouve certes quelques vautours parmi eux mais le genre est loin d'être menacé.
Et en parallèle, on a assisté à l'apparition de médias en ligne ouvrant la porte à une information libre et diversifiée. Le lecteur n'est plus client captif, il choisit ce qu'il veut lire et croire. C'est bien là que le bât blesse. Le journaliste a fait et défait les opinions durant des siècles. Il distribuait les bons et les mauvais points en fonction des obédiences politiques. Seule la gauche, seuls les pro-européens étaient dignes d'être soutenus, les autres ne méritant qu'un flétrissement méprisant.
Et aujourd'hui, c'est fini. Les autres ont voix au chapitre. Ils peuvent s'exprimer sans filtre ou plutôt sans censure. Le journaliste n'est plus le Guide, il n'est qu'un parmi d'autres. L'Ancien Régime a vécu. Les sans-culottes pensent par eux-mêmes. Dieu que c'est agaçant.
Yvan Perrin 29.01.2022
Et vous, qu'en pensez vous ?