L’hystérie climatique et ses répercussions en Pologne et en Suède. L’Allemagne et l’Autriche s’y préparent…

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L'alimentation électrique est déjà un problème dans certains pays

Orsolya Somogyi

La Pologne a demandé une aide supplémentaire et la Suède a dû mettre en marche des générateurs diesel et une centrale pétrolière cette semaine, même si le froid glacial n'a pas encore frappé l'Europe.

En Hongrie, les importations depuis ses cinq voisins ont atteint des sommets, ce qui souligne la nécessité de construire de nouvelles centrales électriques de base.

[Les centrales de base sont celles dont on ne peut pas changer rapidement le niveau de production, par exemple les grandes centrales à charbon ou nucléaires, et qui sont censées répondre à la demande de base, celle des moments de faible consommation, le surplus étant assuré par des unités à production plus flexible ou par le stockage. Wikipedia]

"Depuis des années, nous constatons que le système électrique national est confronté à des défis croissants. Il se caractérise par une consommation d'électricité croissante, un parc de production vieillissant et un besoin énorme d'importations. Les pics de charge du système se sont succédé et ce n'est que grâce aux importations que l'approvisionnement électrique a pu être assuré dans tout le pays",

a déclaré à Magyar Nemzet Zsolt Hárfás, expert en énergie nucléaire, suite à l'annonce, par la compagnie hongroise de transport d’électricité Mavir, d’un pic de charge du système en Hongrie mardi et mercredi.

Nous ne pouvons plus compter sur les énergies renouvelables

Il a souligné que les centrales solaires et éoliennes ne produisaient presque rien au moment de ces pics records.
Lors du pic historique de 7254 MW le 8 décembre, les éoliennes ont produit seulement 150 MW sur les presque 323 MW de capacité nominale. Et les centrales solaires à l'échelle industrielle n'ont apporté aucun des 1783 MW intégrés au système, car la soirée était trop sombre. Les panneaux solaires domestiques - qui ont déjà une capacité de plus de 1000 MW - n'étaient pas non plus disponibles.
Et de nouveaux pics pourraient être atteints à tout moment.

Tout cela montre, selon Zsolt Hárfás, que l'énergie solaire et éolienne ne saurait garantir l'approvisionnement électrique de la Hongrie.
Au cours de cette période, la centrale nucléaire de Paks était disponible aux côtés des générateurs domestiques au gaz, car seuls ces derniers peuvent équilibrer les fluctuations de la production d'énergie solaire et éolienne.

De nouveaux producteurs ne seraient pas de trop

Au moment du dernier pic, la demande d'importations a donné à réfléchir, car sur la quasi-totalité des lignes de transport transfrontalières, le courant s'écoulait de nos cinq pays voisins vers le nôtre, pour un total choquant de 3230 MW.

"Il vaut la peine de relever ici que la capacité nominale de la centrale nucléaire de Paks II sera de 2400 MW, c’est-à-dire que l'électricité qui sera produite par les deux nouvelles unités de Paks ferait déjà à présentl'objet d'un besoin urgent", a souligné l'expert, avant d'évoquer une possibilité encore plus désagréable:

"Réfléchissez à ce qui se passerait si, pour une quelconque raison technique, économique ou politique, des importations suffisantes n'étaient pas disponibles dans la situation actuelle de pénurie continue de capacités. La réponse est menaçante: nous devrions compter avec des restrictions d'électricité."

"L’Allemagne et l’Autriche préparent déjà leurs citoyens à cette éventualité.
La Pologne a connu une pénurie d'électricité il y a quelques jours et a demandé l'aide des pays voisins.
Et en Suède, des générateurs diesel et des centrales électriques au fuel ont déjà dû être mis en service en raison des pénuries d'électricité.
La Suède a même laissé entendre que si l'hiver prochain est rude, comme on l'annonce, et que l'approvisionnement du pays est menacé, elle limitera ses exportations d'électricité, c’est-à-dire que les possibilités d'importation en Europe seront réduites d'autant", a expliqué Zsolt Hárfás.

Il a souligné que, sur cette base, il ne fait aucun doute qu'il est dans l'intérêt national de construire de nouvelles centrales électriques en Hongrie, car c'est le seul moyen de diminuer notre exposition aux importations, qui représentent un risque majeur pour la sécurité de l'approvisionnement.
La solution réside dans la construction de la centrale nucléaire Paks II dans les plus brefs délais, jointe au développement des centrales solaires, mais cette dernière source doit être évaluée de manière réaliste.

En plus de tout cela, nous devons également construire d'autres types de centrales électriques capables de garantir la sécurité de l'approvisionnement, c'est pourquoi les déclarations des politiciens de l'opposition qui voudraient baser l'approvisionnement énergétique du pays uniquement sur les sources d'énergie renouvelables au lieu de construire Paks II sont totalement intenables et irresponsables, a souligné l'expert.

Les prix s'envolent à nouveau

Le gestionnaire du réseau électrique, Mavir, qui a enregistré un nouveau pic national absolu de charge du réseau, a également relevé que cela s'est produit à une température quotidienne moyenne de –4 degrés Celsius. Le froid était donc loin d'être glacial, ce qui donne une idée de ce à quoi il faut s'attendre en termes de demande d'électricité lorsque le temps sera plus rude en janvier.

Selon Mavir, sur les 4022 MW de production nationale, seuls 365 MW provenaient d'énergies renouvelables, soit 9,06 %.
Dans la charge brute du système, c'est-à-dire la consommation y compris les importations, la part des renouvelables n'était que d'environ 5 %.
La production nationale a été assurée par des unités au gaz naturel (1492 MW) et nucléaires (1541 MW).
La centrale nucléaire ne fonctionne actuellement pas à sa pleine capacité de plus de 2000 MW, car l'unité 3 fait l'objet d'une maintenance planifiée depuis octobre.

Oliver Hortay, responsable de la politique énergétique à la fondation Századvég, a souligné sur son réseau social que le prix des produits du marché de l'électricité a également atteint un pic. Sur la bourse de l'électricité hongroise, Hudex,
- le prix de l'électricité pour une livraison en 2022 est de 175 €/MWh,
- à 115 €/MWh pour 2023,
- et le prix pour 2024 est passé à 95 €/MWh.

En d'autres termes, les perspectives sont plutôt sombres, selon l'expert. Il a ajouté que même si d'autres produits (comme le marché du lendemain pour l’électricité ou les bourses du gaz) n'ont pas battu de records, les prix étaient proches de leurs pics d'octobre.

Source: https://magyarnemzet.hu/gazdasag/2021/12/mar-most-fejtorest-okoz-az-aramellatas-egyes-orszagokban

Traduction Cenator

 

 

 

 

5 commentaires

  1. Posté par Marcassin le

    La généralisation des voitures électriques et le remplacement des chaudières à mazout va permettre de créer une pénurie monstrueuse qui va plaire au NOM.
    N’oublions pas une chose : plus d’électricité également plus de chauffage ni d’eau chaude, tous pilotés par de l’électricité, plus d’éclairage, de signalisation routière, d’informatique, portes automatiques, ascenseurs et j’en passe…
    Elle ne sera pas belle la vie ?

  2. Posté par miranda le

    C’est là que nous voyons que nous avons changé de système. Un minimum de bienveillance et de prévention faisaient partie de la fonction étatique. La formule “gouverner c’est prévoir”, faisait partie de ce monde. Il était bon de “prévoir dans tous les domaines de la vie courante.

    IL semblerait qu’on essaie surtout de nous adapter au minimum de confort afin de devenir des individus sans désirs, sans besoins, sans exigences. Et bien sûr dans une future initiation à la souffrance. Car le froid n’est pas censé procurer du “plaisir”, sauf à regarder les flocons de neige derrière sa fenêtre.

    Tout ce beau monde des hauteurs savait depuis une trentaine d’année et plus que l’énergie ‘représentait un secteur vital pour l’humanité. Mais l’appât de ce gâteau a attiré les plus voraces et a désorganisé ce secteur vital , tout en laissant croire aux écolos pressés de voir s’opérer un changement, qu’on s’engageait dans l’ère de la sagesse énergétique pour le bien de l’humanité.

    Au lieu de se pencher prioritairement sur le problème énergétique, de nombreuses nations ont aussi fait d’énormes gâchis avec l’argent public pour des projets, dont certains avaient une allure grandiose et dont l’utilité est encore très contestable. Il serait heureux que les plus courageux des journalistes fassent un bilan de ce gâchis, afin qu’il ne se renouvelle pas.

    Par contre les récentes découvertes énergétiques y compris dans le “nouveau nucléaire” et autres énergies pourraient susciter de l’espoir, Elles seraient complémentaires et ne nous mettraient pas dans “les disettes énergétiques”.

    Mais pouvoir et appât du gain sont encore les deux mamelles des puissances.

  3. Posté par antoine le

    La Suisse se prépare aussi aux Black-out :
    https://www.rts.ch/info/suisse/12572302-guy-parmelin-appelle-a-se-preparer-a-de-possibles-penuries-delectricite.html
    https://lesobservateurs.ch/2021/09/11/romande-energie-veut-devenir-leader-mondial-de-la-decarbonisation-et-prevoit-des-blackouts-pour-les-gueux/
    L’hystérie collective et l’urgence sont très mauvaises conseillères !
    Nos merdias ”aux ordres” propagent la peur et l’anxiété !
    Que ce soit pour le covid ou les Black-out !
    Nous vivons dans une société aux pieds d’argile … sans énergie électrique nous retournons aux chandelles et au chauffage à bois !
    Que fait Mme Sommaruga responsable de l’énergie …. RIEN !
    On attend et on verra bien ce qui va se passer … !
    Il manque un Commandant aux manettes !
    Ce n’est ni l’éolien ni les panneaux solaires qui vont nous sauver de l’incurie de nos ”conseillers” fédéraux incultes et imprévoyants.

  4. Posté par antoine le

    Pour se faire une idée des flux transfrontaliers de l’électricité !
    N’en déplaise à M. R Nordmann (PS) la Suisse importe du courant électrique français nucléaire et du courant allemand à base de charbon/lignite et cela depuis des DÉCENNIES !

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