Le ministre de l’Intérieur a annoncé jeudi qu’il allait déposer plainte contre Philippe Poutou (NPA) après ses propos antipolice tenus sur France Info. Il avait affirmé que selon lui, “évidemment, la police tue”.
Depuis plusieurs jours, l’extrême gauche se distingue par l’expression d’un délire antipolice. À Cachan, un conseiller municipal LFI ose déclarer que la police est armée “pour tuer la population” et la maire socialiste, toute honte bue, nie avoir entendu cette phrase, ajoutant donc un mensonge à cette outrance odieuse. Quant à Philippe Poutou, il s’est lâché en souhaitant que la police soit désarmée “puisqu’elle tue, évidemment que la police tue et qu’elle est dangereuse”et Gérald Darmanin a déposé plainte contre lui. Je ne doute pas que Poutou en sera honoré!
Si j’avais un comportement porté à l’indifférence, je ne réagirais pas, considérant que de l’extrême gauche on n’a rien de sensé à attendre, et que la haine des instances et des services protecteurs de notre société est compulsive chez elle. Mais ce serait la traiter avec condescendance alors que, on peut le regretter mais c’est comme cela, ses absurdités touchent une part de notre peuple, même très faible, sensible à cet anarchisme violent et destructeur.
Un peu de mesure ne ferait pas de mal
Sans prétendre établir une hiérarchie hors de propos, le mensonge de la maire socialiste me paraît représenter le comble de la turpitude car travestir le réel, en pleine connaissance de cause, revient à transgresser une règle d’honnêteté humaine plus qu’un impératif idéologique.
Quant aux délires du conseiller LFI et de Philippe Poutou, je pourrais d’abord regretter qu’ils formulent tel un constat ce qui est heureusement une rareté. Les derniers temps ont démontré en effet que la police était poursuivie judiciairement quand les éléments de preuve le permettaient. Pour ma part, ayant toujours refusé de mettre en parallèle le monopole de la force légitime par la police et les quelques violences illégitimes commises par certains fonctionnaires, je ne peux qu’approuver le processus judiciaire qui vise à sanctionner les fautifs. Mais seulement si aucune présomption de culpabilité ne vient fausser la balance de la Justice à leur détriment.
Sans doute était-ce trop espérer de ces élus et militants révolutionnaires qu’une sorte de mesure les modère ! Mais n’aurait-on pas pu, alors, attendre d’eux une sorte de limitation qu’ils se seraient imposée en considérant le climat social, l’état de la France sur le plan de l’insécurité et des violences collectives, les forces de l’ordre de plus en plus attaquées par des voyous en nombre… Pour eux, il est vrai que les seules “victimes” acceptables sont celles qu’ils imputent à la police lors des manifestations syndicales ou autres. Pourtant ce que la majorité des honnêtes gens subit au quotidien – et devant quoi la police est souvent dépassée – est une plaie républicaine. D’autant plus que cette insécurité affecte principalement les catégories les plus modestes socialement et économiquement.
Quand la police agit ou réagit, elle est peu soutenue par sa hiérarchie. Le dénominateur commun aux directions et responsables de haut niveau est assez souvent la lâcheté, dans quelque domaine que ce soit. Le judiciaire m’en a donné longtemps une éclatante illustration. Quand l’accomplissement d’une mission légitime crée du trouble et du scandale, les coupables sont ceux qui contraignent les chefs à trancher !
Un étau implacable
Le paradoxe saumâtre est que l’exigence démocratique de notre protection est coincée dans un étau implacable. D’une part l’extrême gauche, ses délires, son empathie révolutionnaire pour ceux qui s’en prennent à notre société et sont évidemment pour elle des victimes même quand ils perpètrent l’innommable, et de l’autre la faiblesse de ce pouvoir qui dans une démagogie frénétique, à la 25e heure, dilapide, distribue, promet tous azimuts, joue au foot, organise des états généraux de la Justice, multiplie les coups de menton à l’intérieur comme vers l’extérieur. Pour compenser, réparer, faire oublier. L’agitation pour se faire réélire en 2022 avec le souci cynique d’occulter les années d’impuissance ou d’amateurisme.
Le délire antipolice est criminogène : si on insulte la police comme cela a été fait, on sera responsable de ce que des malfaisants feront de notre folie contre la démocratie. Quand on ne sait plus défendre la société dans les mille circonstances où ses citoyens sont agressés, volés, violés ou tués, si on ne juge pas vite et avec rigueur quand les causes le méritent, on est coupable.
Le pouvoir pourrait être sanctionné en 2022 pour non assistance chronique à citoyens en danger.
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Poutou est sympathique mais c`est un clown ,aucune chance pour lui de pouvoir accéder à la Présidence .