L’éco-impérialisme, nouvelle forme du colonialisme occidental

post_thumb_default

 

éco-impérialisme

Par Lipton Matthews.
Un article de Mises Institute

Il existe un mouvement à l’échelle mondiale qui vise à éliminer de tous les secteurs de la société les résidus de l’impérialisme occidental. Partout dans le monde des monuments dédiés aux explorateurs et hommes d’État occidentaux sont renversés. Dans les pays en voie de développement, des militants ainsi que leurs alliés en Occident, affirment que les pays émergents doivent pouvoir tracer une nouvelle voie sans ingérence culturelle de ce dernier.

Pourtant, l’Occident poursuit une forme de colonialisme en Afrique : l’éco-impérialisme.

Du fait que les progressistes occidentaux apprécient cette sorte d’impérialisme, nous en entendons rarement parler. Les gens raisonnables croient vraiment que les pays en voie de développement ont droit à l’auto-détermination et pourtant le projet occidental éco-impérialiste ne s’attire pas vraiment leurs foudres. En d’autres termes, l’Occident a montré qu’il a parfaitement l’intention de se mêler des affaires intérieures des pays en voie de développement au nom de l’écologie.

De leur côté, les pays occidentaux se sont payés le luxe d’exploiter leurs ressources et leurs sources d’énergie sans qu’on leur face la leçon au sujet du changement climatique, et les pays africains devraient bénéficier du même privilège qui sont par exemple régulièrement sermonnés par l’Occident au sujet de la nécessité de réduire leurs émissions et d’utiliser des sources d’énergie plus chères et moins productives.  C’est coûteux pour ces pays et cela limite leur auto-détermination locale.

De plus, contrairement à ce qu’on entend, le changement climatique est un problème ancien et l’Histoire montre notre capacité à nous adapter à un climat imprévisible. Il n’existe pas non plus de consensus sur le fait que le CO2 soit un polluant. Ces points ne seront pas repris ici car ils sont couverts en détail dans un précédent article. Nous devons donc renoncer à la sensiblerie de ceux qui préfèreraient que les pays africains mettent leur santé financière en danger sur la base de données incertaines.

Le sujet dépasse bien entendu la question du changement climatique.

Les pesticides

Au Kenya, par exemple, le DDT a été mis en œuvre pour limiter l’extension de la malaria, jusqu’à ce que cette politique soit abandonnée en 1990 sur ordre d’une administration inspirée par la propagande occidentale. Heureusement pour le Kenya, certains bureaucrates ont compris le problème et ont fait reprendre l’usage du DDT en 2010.

Comme le signalait Willis Akhwale en 2009, lorsqu’il était à la tête de l’unité de lutte contre la malaria du Kenya :

De nouvelles études ont montré que les incriminations précédentes du DDT étaient largement fausses.  Ce pesticide est sûr pour la lutte contre la malaria s’il est utilisé raisonnablement comme les autres produits chimiques.

En réalité le DDT n’a jamais bénéficié d’un procès impartial avant la décision de mettre fin à son utilisation.

L’économiste Roger Bates résume le problème brutalement :

Malgré le fait que beaucoup de peurs autour du DDT soient fondées sur des études inadaptées et non scientifiques, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a interdit le DDT en 1972… L’administrateur de l’EPA William Ruckelshaus a rejeté les rapports scientifiques et les faits rapportés par de nombreux experts qui s’opposaient fermement à l’interdiction du DDT.

En effet, une étude de 2011 a montré non seulement que l’impact du DDT sur les lacs en Afrique était modéré, mais encore que les faibles niveaux de contamination expliquaient l’abondance des populations de flamants nains dans ces environnements aquatiques.

Pour des raisons politiques, des pays pauvres sont doucement entraînés vers la mise en œuvre de programmes coûteux pour flatter les egos d’écologistes aisés dont les niveaux de vie ne sont pas affectés par leurs mauvaises idées.

De même, Paul Driessen dresse un tableau déprimant des conséquences du militantisme écologiste en Afrique :

En ce moment même, alors que des sauterelles ravagent les récoltes de cultures de subsistance, des ONG enragées font pression sur le parlement du Kenya pour interdire 200 pesticides qui ont été approuvés comme sûrs pour les récoltes, la faune et les habitants par les autorités du Kenya ainsi que par les agences de réglementation des USA, du Canada et d’autres pays.

Comme l’explique justement Driessen, plutôt que de promouvoir des techniques modernes de culture en Afrique, ils vantent le programme insidieux de l’agro-écologie avec une obsession pour des pratiques qu’ils perçoivent comme indigènes à l’exclusion des connaissances, des technologies et de l’équipement qui pourraient réduire la pauvreté et d’autres maladies de la société africaine.

Il est encore plus troublant que les dirigeants africains ne résistent pas davantage à l’éco-impérialisme de l’Occident.

Les combustibles fossiles

Ils alimentent les renouvelables et sont responsables des niveaux de vie plus élevés dans le monde développé car ils facilitent une production efficiente.

Pourtant, comme le remarque Samuel Ayokunle Oyo, les dirigeants envisagent imprudemment d’interdire les combustibles fossiles :

Au Nigéria, par exemple, les politiques envisagées d’interdiction complète des générateurs autonomes à combustibles fossiles pourraient miner les progrès d’électrification du pays… Ces moyens à combustibles fossiles font partie de réseaux hybrides à énergies renouvelables qui jouent un grand rôle dans l’électrification durable de collectivités locales mal desservies en Afrique sub-saharienne.

Les dirigeants africains sont tellement captivés par la rhétorique vaine des écologistes qu’ils risquent d’appauvrir leurs peuples pour afficher leurs points communs avec des élites occidentales mal inspirées. De plus, malgré la tendance des politiciens africains à dénoncer le néocolonialisme, il semble que dans le domaine de la gestion de l’environnement ils sont prêts à faire des concessions à l’Occident.   Pourtant le fait est que, bien que la civilisation occidentale soit fréquemment moquée, la plupart des régions s’alignent derrière l’Occident. C’est pourquoi, bien que les politiques climatiques du monde occidental soient douteuses, en raison du poids culturel de l’Occident, elles vont s’exporter ailleurs.

Conclusion

Mais pour véritablement exercer leur souveraineté, les Africains doivent se débarrasser de la séduction du gauchisme occidental. Il est absurde de s’opposer à l’impérialisme occidental tout en acceptant les politiques écologistes élaborées par l’Occident qui sont l’antithèse du progrès de l’Afrique. Pour l’essentiel, le fait d’adopter la rhétorique des écologistes peut améliorer l’estime des dirigeants africains aux yeux de leurs homologues occidentaux, mais hélas leurs électeurs en seront récompensés par de la pauvreté.

Sur le web

Une traduction Contrepoints

 

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)

Un commentaire

  1. Posté par antoine le

    ” … les pays occidentaux se sont payés le luxe d’exploiter leurs ressources et leurs sources d’énergie sans qu’on leur face la leçon au sujet du changement climatique …”
    La théorie du réchauffement climatique anthropique (du à l’Homme) est une supercherie politico-économique !
    Tout est bon pour justifier l’hystérie climatique pourvu que cela soit ”vert” et que cela rapporte des sous !
    Ils sont bien naïfs les gens qui croient que le monde ”vert” va sauver la planète et le climat …
    Quelles illusions !!
    Tout n’est que MANIPULATION !!

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.