Affaire Pegasus: Amnesty International s’explique

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Le 21 juillet, la branche israélienne d’Amnesty a publié une déclaration selon laquelle Amnesty n’a jamais prétendu que les personnes figurant sur sa liste de 50 000 numéros de téléphone aient été mises sur écoute ni que cette liste ait un rapport avec la société israélienne NSO.

Si la presse internationale a écrit autre chose, ce n’est pas leur faute. Cette mise au point est restée ignorée de la presse internationale. En Hongrie, seul le portail Neokohn en a parlé.

La mise au point a été reprise le 22 juillet par le site israélien Calcalist:

Les numéros de téléphone ne sont pas directement liés à NSO. Selon Amnesty International, il s’agit d’une liste de numéros susceptibles d’intéresser les clients de NSO - qui sont différents gouvernements dans le monde - et qui ne sont pas nécessairement directement liés à la société israélienne. Amnesty n’a jamais appelé cette liste la «liste du logiciel espion de NSO Pegasus», même si certains médias dans le monde l’ont peut-être fait.

La déclaration d’Amnesty a également intéressé la presse indienne, car les soupçons ont engendré en Inde des attaques contre le gouvernement peut-être encore plus vives qu’en Hongrie. Le portail indien republicworld cite Amnesty en ces termes:

Amnesty n’a jamais appelé cette liste la «liste de logiciels espions NSO Pegasus», même si certains médias dans le monde l’ont peut-être fait. Amnesty, les journalistes d’investigation et leurs rédactions ont indiqué très clairement dès le début qu’«il s’agit d’une liste de numéros susceptibles d’intéresser les clients de NSO» et qu’il s’agit de différents gouvernements dans le monde.

Un autre média indien a demandé au journaliste israélien si la liste était finalement liée à NSO ou non. Il a répondu que «c’est lié, mais pas directement. Mais il y a des personnes sur la liste qui ont été observées avec Pegasus.» 

Amnesty a publié le 22 juillet une autre déclaration:

Amnesty International soutient catégoriquement ce que le projet Pegasus a découvert et que les données sont bien liées aux cibles potentielles du logiciel espion Pegasus du groupe NSO. Les fausses rumeurs publiées sur les réseaux sociaux visent à détourner l’attention du ciblage illégal à large échelle de journalistes, militants et autres que le projet Pegasus a dévoilé.

Le seul portail ni indien ni hongrois [ni israélien] à rapporter l’affaire, yahoo.comconstate une sérieuse perte de crédibilité d’Amnesty dans ce virage à 180 degrés en une seule journée .

C’est quoi au juste, cette liste?

Essayons donc d’interpréter cela: «une liste de numéros potentiellement intéressants pour les clients de NSO». Qu’est-ce que cela veut dire? Ou bien quelqu’un est observé, écouté, ou bien il ne l’est pas non. Ce n’est pas comme si quelqu’un était «intéressant» pour un gouvernement ou ses services secrets, donc on l’a ajoutés à la liste et ensuite rien ne se passe. Et d’abord, comment dresser une liste de numéros de téléphone «intéressants» pour les gouvernements?!

Est-ce qu’ils les ont tous interrogés?

Résumons: selon Amnesty Israël, les données ne sont pas forcément liées à NSO, mais selon Amnesty International, elles le sont.
Cependant, ils reconnaissent qu’il n’y a aucune preuve de mise sous écoute autre que les appareils qu’ils ont examinés.
Selon le site israélien, 67 appareils ont été examinés et sur 37 ont a trouvé des traces de logiciels espions. Selon la presse hongroise , il n’y en a que 23…

Nous savons qu’en Hongrie cinq appareils ont été examinés en tout et pour tout - ceux de Szabolcs Panyi, d’András Szabó et de trois hommes politiques dont les noms n’ont pas été divulgués - et que ceux des deux journalistes et celui d’un des trois inconnus ont été trouvés infectés. Nous ne le contestons pas.

Mais quiconque prétend ensuite qu’il existe des preuves que plus de trois personnes en Hongrie ou plus de 37 personnes dans le monde ont été espionnées avec Pegasus, ou qu’une signification quelconque peut être attribuée à la liste des 50 000, est de mauvaise foi et ment.

Soit dit en passant, même pour les 37 ce n’est pas vraiment prouvé, car la seule garantie que nous avons que des traces de logiciels espions ont bien été trouvées sur ces appareils, ou que la liste des 50 000 était une liste de «personnes intéressantes», c’est la parole d’Amnesty. L’institut de recherche canadien Citizen Lab a seulement audité la procédure, il n’a vu ni les appareils ni la liste.
Or on sait ce que vaut la parole d’Amnesty, qui a qualifié d’illégale la «détention» de «demandeurs d’asile» franchissant illégalement la frontière sans papiers depuis un pays sûr, alors qu’ils étaient libres de repartir pour la Serbie.

source: https://pestisracok.hu/pegasus-ugy-az-amnesty-international-mar-magyarazkodik

traduction: Cenator

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