« Sauver les interprètes afghans » : une arnaque qui amènerait 100’000 Afghans aux États-Unis

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« Sauver les interprètes afghans » : une arnaque qui amènerait 100’000 Afghans aux États-Unis

Faire sortir les États-Unis d'Afghanistan est plus facile que garder l'Afghanistan hors d'Amérique. La dernière phase du retrait s'accompagne d'appels frénétiques à « sauver les interprètes afghans », appel venant des mêmes médias qui prônent le retrait.

Mais à quoi bon quitter l'Afghanistan si c’est pour l'amener avec nous en Amérique ?

Avant le retrait, il y avait quelque 2500 soldats américains en Afghanistan. Après le retrait, il en reste environ 600.

Et il y a 20'000 « interprètes » afghans qui demandent des visas spéciaux d'immigrant (SIV).

Comment peut-il y avoir 20'000 interprètes pour 2500 soldats ?

Sans compter que nous avons déjà distribué des visas SIV comme des bonbons.

70'000 Irakiens et Afghans sont venus aux États-Unis entre 2007 et 2017 avec les soi-disant visas de traducteur/interprète. Et 48 601 de ces visas sont allés à des Afghans. À l'apogée de notre implication, sous Obama, il y avait 100'000 soldats américains en Afghanistan. Cela fait un « interprète » pour 2 soldats.

En mars 2021, 100'000 Afghans et Irakiens avaient été approuvés pour les SIV.

Mais la grande majorité des « interprètes » ne sont pas des interprètes. Ils étaient des «alliés afghans», travaillant à un titre ou un autre avec ou pour les États-Unis. Alors que les médias ne cessent de parler de 20'000 « interprètes » intégrés aux forces américaines, pratiquement aucun des candidats au SIV n'entre dans cette catégorie. Il n'est même pas nécessaire que les candidats aient travaillé pour les États-Unis. Ils peuvent avoir travaillé pour n'importe lequel des plus de 50 pays participant à la mission de la FIASen Afghanistan. Sans parler des sous-traitants locaux ou des groupes d'aide qui étaient financés par les États-Unis.

En 2016, 58 traducteurs et 165 membres de famille ont reçu des visas . Tout comme 4283 fonctionnaires et 10'100 membres de famille. En 2020, 19 interprètes et 58 membres de leur ont reçu des visas SIV ainsi que 1829 fonctionnaires et 6134 membres de famille. Quand des médias prétendent que nous laissons mourir les interprètes afghans, c'est un mensonge. Il y a peu de vrais interprètes qui postulent pour les SIV. La grande majorité des candidats étaient seulement salariés des Etats-Unis.

L'inflation du nombre des visas est due aux membres de famille. Sur les 100'000 immigrants au bénéficedu SIV, 31'000 étaient les vrais demandeurs, tandis que les 69'000 autres étaient des membres de famille. La liste actuelle des candidats en attente comprend 700 « interprètes » ou demandeurs principaux et 1800 membres de famille.

Avec 20'000 candidats principaux afghans, nous pourrions donc facilementcompterplus de 60'000 immigrants afghans à court terme. Et les chiffres peuvent aller jusqu'à 100'000.

Les chiffres à long terme comptetenu du regroupement familial seraient proprement ahurissants.

20’000 n'est même pas le nombre total des demandeurs principaux. C'est seulement celui des demandes déjà en cours. Avec une date limite fixée actuellement à fin 2022, il reste encore beaucoup de temps aux candidats pour profiter de l’occasion. Et comme l'Afghanistan s'effondre, on va vers un examen moins minutieux des candidats, dont certains attendent sûrementdéjà en tant que réfugiés.

Quel est le coût de tout cela pour les Américains ?

Le statuts des « interprètes » s'apparente en fait à celui des réfugiés et ils « sont admissibles à la même aide à la réinstallation et aux mêmes prestations publiques fédérales que les réfugiés ». Dans le passé, 85% des immigrants SIV, soit au moins 60'000, ont reçu une aide aux réfugiés et ont été réinstallés à travers le pays.

Les médias affirment que les immigrants SIV seront rapidement capables de s'adapter. Les statistiques du gouvernement montrent cependant que 60% des immigrants SIV sont restés au chômage après 90 jours, dont 58% de ceux ayant un « bon anglais parlé » et 65% de ceux ayant « une éducation post-secondaire ».

En 2017, les SIV représentaient un quart des immigrants recevant une aide à la réinstallation des réfugiés.

En un an, les SIV ont réussi à représenter 13% des programmes de réinstallation du Département d'État et 8% des programmes de réinstallation des réfugiés du Département de la Santé et des Services sociaux.

Même les immigrants SIV qui étaient employés ont encore pu  vivre sur le dos des contribuables américains, au vu d’un rapport du GAO notant que, « parmi les ménages SIV qui percevaient des revenus d'emploi, 89% recevaient également un revenu par le biais des programmes d'assistance en espèces aux réfugiés, de subventions de contrepartie ou de la TANF (Assistance temporaire aux familles démunies), ce qui est légèrement supérieur au taux de la population globale des réfugiés. »

En plus des dépenses financières liées au transport de dizaines de milliers de migrants d'un État défaillant vers les Etats-Unis, il existe aussi des risques terroristes et criminels.

Les médias continuent de prétendre que tous les candidats ont été sélectionnés et ne constituent pas une menace.

Mais même un rapport pro-SIV notait : « En 2019, le Département d'État ne disposait que d'un seul analyste effectuant les contrôles de sécurité pour l'arriéré de plus de 18'000 demandes. »

Les autorités de l'immigration demandent à un « cosignataire » américain de « certifier qu'au meilleur de sa connaissance, vous ne présentez aucune menace pour la sécurité nationale ou la sûreté des États-Unis », même si le cosignataire n'a qu'une relation avec le « superviseur de contrat ou de sous-traitance » de l'Afghan.

Avec ce genre de filtrage, il n'est pas étonnant que certains SIV qui sont venus aux États-Unis aient commis des attentats violents ou se soient impliqués dans le terrorisme islamique.

Le mois dernier, l'administration Biden a demandé 8000 visas SIV supplémentaires. Dans l’impossibilité de faire venir directement tous les candidats aux Etats-Unis, les Démocrates ont l'intention de les faire venir dans des pays tiers, d'où ils pourront continuer à demander à entrer aux États-Unis. […]

Des voix plus radicales veulent cependant envoyer le plus d'Afghans possible en Amérique dès maintenant.

Certains médias, dont le New York Times , font état d'un nombre potentiel de 100'000 Afghans. […]

Les États-Unis ont déjà distribué 100'000 SIV aux Afghans et aux Irakiens. Nous envisageons maintenant la possibilité de 100'000 autres et ce n'est peut-être pas encore fini. […]

Le sénateur Mark Warner et le sénateur Marco Rubio ont affirmé que ne pas amener ces Afghans en Amérique serait « une tache sur notre conscience nationale ». La vraie tache sur notre conscience, ce sont les politiciens qui font passer les Américains en dernier et les frontières ouvertes en premier. Les Américains ont versé leur sang et dépensé des fortunes à se battre pour les Afghans. Mais les Afghans ne se battront pas pour eux-mêmes. À mesure que les forces américaines se retirent, ils désertent, se rendent et battent en retraite.

C'est leur choix.

Plus de 2000 Américains sont morts pour l'Afghanistan. Il ne faut pas qu'il en meure encore dans leur propre pays.

Les visas SIV ont amené en Amérique des violeurs et des terroristes. Chaque visa met la vie des Américains et la sécurité nationale en danger.

La décision d'amener 100'000 Afghans dans ce pays est un avertissement: elle montre qu'il est beaucoup plus facile de faire sortir les Américains d'Afghanistan que de garder l'Afghanistan hors d'Amérique.

Source: https://www.frontpagemag.com/fpm/2021/07/saving-afghan-interpreters-scam-would-bring-100000-daniel-greenfield/

Traduction libre Albert Coroz pour LesObservateurs.ch

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voir aussi: Afghanistan : un ancien interprète de l’armée américaine décapité par les Taliban

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Les talibans et ISIS se battent pour la suprématie afghane alors que les troupes américaines et de l'OTAN quittent le pays
21 juil. 2021 - CRUX - vidéo 5:58, sous titres en anglais

Les talibans se déchaînent depuis que les États-Unis ont annoncé leur intention de quitter l'Afghanistan.
Des incidents violents ont été signalés dans plusieurs régions de ce pays déchiré par la guerre.
Si les dirigeants du monde entier ont condamné la violence des talibans, certains la considèrent comme un moindre mal.
De nombreux pays, dont les États-Unis, la Russie et la Chine, comptent sur les talibans pour contrer ISIS.
ISIS a un programme de djihad mondial sans frontières et vise à établir une entité politique unique regroupant tous les pays musulmans.

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