Le philosophe-sociologue Edgar Morin a fêté ses cent ans le 8 juillet. Pour son anniversaire, il a eu droit à un joli cadeau de la part du gouvernement : il a été nommé grand-croix de la Légion d’honneur lors de la promotion du 14 juillet. C’est la plus haute distinction, dans la hiérarchie de cet ordre. Cette décoration récompense une vie au service du marxisme, puis du gauchisme, puis du socialisme, puis de l’islamo-progressisme. C’était donc mérité.
Depuis plusieurs semaines, les médias se livraient d’ailleurs à une apologie surjouée du vieillard, tout en évitant de trop s’étendre sur son parcours, ses amitiés, certains de ses livres, et les thèmes sur lesquels il s’est successivement engagé. Morin joue depuis une quarantaine d’années le rôle qui avait été dévolu à Sartre en 68 : celui de « l’humaniste » gauchiste, toujours partant pour les aventures politiques les plus extrêmes.
Une chose est sûre, il a eu tout faux tout le temps : stalinien quand Staline massacrait son peuple (et les peuples voisins), socialiste avec Hollande, complaisant à l’égard de l’islamisme, entre autres. Né au sein d’une famille d’« israélites du Levant », il aurait eu pourtant quelques raisons de se méfier de ses idoles successives.
Morin commence par adhérer au Parti communiste, ceci aux pires périodes du stalinisme triomphant, quand le « petit père des peuples » extermine et déporte par millions. « Mon premier acte politique fut d’intégrer une organisation libertaire, Solidarité internationale antifasciste » en soutien au Frente Popular espagnol, se rappelle-t-il avec émotion. Il quittera le PC lors de la déstalinisation. En ce sens son parcours est semblable à celui de tous les intellectuels de ce temps-là.
Mais on le retrouvera impliqué dans d’autres mauvaises causes, en particulier dans l’affaire algérienne, où il prend parti contre la France. Il a apparemment gardé de cette époque une passion pour l’islam. Plus récemment on l’a vu s’engager contre Israël, à l’occasion d’une très virulente tribune qui traitait l’Etat hébreu de « cancer ». Ce qui lui valut un procès pour apologie de l’antisémitisme et du terrorisme, procès qu’il a gagné en première instance, puis perdu devant la cour d’Appel, mais l’arrêt a été cassé par la Cour de cassation. Pour sa défense, Edgar Morin avait pour le coup mis en avant ses origines juives, lui qui se disait « incroyant radical » et influencé en aucune manière par sa judéité.
Une même passion pour les femmes
Il se lie avec l’intellectuel islamiste Tariq Ramadan, et ils publient deux livres ensemble : Au péril des idées (2014), et L’Urgence et l’Essentiel (2017). Outre « l’humanisme » (bien pratique mot passe-partout), et malgré les 40 années qui les séparent, les deux hommes partagent aussi la passion des femmes. Edgar Morin était un adepte compulsif des relations tarifées, et a été marié quatre fois. Sa dernière épouse a 40 ans de moins que lui. Quelle santé ! Quant à Ramadan, ses affaires de viols le mobilisent beaucoup.
Il y a quelques jours, sur France Info, Edgar Morin regrettait : « Nous n’avons pas la conscience lucide. Nous marchons vers l’abîme. » La formule a été pieusement recueillie par ses adeptes. Mais s’il avait été lucide sur son propre cas, précisément, il aurait pu dire, par exemple : « Je n’ai pas la conscience tranquille. J’ai contribué à faire marcher le monde vers l’abime. »
Depuis 2015, un lycée de Douai porte néanmoins son nom… •
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