Le Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe) a approuvé ce 2 juin une proposition de loi prévoyant l'interdiction temporaire de se présenter à des élections pour les dirigeants ou membres d'organisations reconnues par la justice comme «extrémistes» ou «terroristes», ainsi que pour les personnes impliquées dans ces structures.
Cette proposition de loi, qui avait déjà été validée par la chambre basse, la Douma, doit désormais être signée par le président, Vladimir Poutine, pour entrer en vigueur.
Au cours de la discussion de ce texte au Conseil de la Fédération, la présidente de cette chambre, Valentina Matvienko, a reconnu qu'il avait suscité un vif débat public et a assuré que «la plupart des commentaires» des contempteurs de la loi avaient été pris en compte dans la dernière version votée.
L'opposition accuse le pouvoir de chercher à exclure ses opposants en vue des législatives de septembre. Et, en particulier, de viser les partisans d'Alexeï Navalny – l'organisation «Quartier général de Navalny» étant considérée comme une «organisation extrémiste» par la justice.
Les autorités russes en lutte contre l'extrémisme et les tentatives d'ingérence
Les autorités russes ont multiplié ces derniers mois les mesures visant à lutter contre l'extrémisme ou les tentatives d'ingérence étrangère.
En avril, le bureau du procureur de Moscou a ainsi demandé à la justice que soient ajoutées à la liste des organisations «extrémistes» du Comité national antiterroriste plusieurs ONG créées par Alexeï Navalny ou ses partisans, dont «FBK» (Fondation anti-corruption), «FZPG» (Fondation pour les droits des citoyens). En cause, selon le bureau du procureur : «Sous couvert de slogans libéraux, ces organisations s'emploient à créer un environnement qui déstabilise la situation sociale et sociopolitique. Les objectifs réels de leur activité consistent à créer les conditions pour changer les fondements de l'ordre constitutionnel, y compris via l'utilisation d'un scénario de révolution de couleur».
Ces organisations sont également accusées de réaliser sur le territoire russe les «activités d'organisations étrangères et internationales» reconnues comme «indésirables» par la justice, en vertu d'une loi de 2015. Ce texte, sur lequel se basent notamment les restrictions imposées à l'ONG Open Russia, a pour objectif, d'après ses défenseurs, de lutter contre les tentatives de déstabilisation de la Russie et de subversion des «valeurs de l'Etat russe» venant de l'extérieur.
Extrait de: Source et auteur
Et vous, qu'en pensez vous ?