Nexpo 2028 : Exposition nationale ou Performance de bobos-socialos-écolos-urbains, avec des centaines de millions en perspective? Cri d’alarme!

Uli Windisch
Rédacteur en chef
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Cri d'alarme, audio de 6' de Uli Windisch à propos du projet Nexpo 2028, une performance de bobos-socialos-écolos-urbains avec des centaines de millions en perspective:

 

 

Expositions nationales  suisses : tous les 25 ans environ la Suisse organise une Exposition nationale. La dernière c'était en 2001 ( reporté à 2002 à cause de l'immense cafouillage qu'avait entraîné un projet déjanté confié notamment à des spécialistes de la mise en scène théâtrale et à des artistes. Ce projet  qui a coûté en tout cas 2 milliards ne devait laisser aucune trace! Tout doit disparaître : tel était le slogan conducteur.

Il existe maintenant un nouveau projet, Nexpo 2028, présenté uniquement par certaines villes suisses, une dizaine, mais lancé initialement par les villes de Zurich et de Berne, plus spécifiquement encore par des maires socialiste et Vert, soit évidemment un projet "progressiste", socialiste, etc., qui prétend néanmoins vouloir représenter tout le monde, toutes les catégories, régions, milieux, etc. Le langage est trompeur: on récupère toutes les notions de bases du système politique et culturel suisse pour les détourner. On parle de  démocratie alors qu'il s'agit de milieux très spécifiques, peu ancrés dans la grande majorité de la population suisse populaire et patriotique .

Bref c'est un miroir aux alouettes, voire un projet trompeur. Les milieux bobos-gauchos-urbains-écolos-progressistes qui ont déjà l'hégémonie culturelle ne semblent pas s'en contenter et vise aussi l'hégémonie politique comme le veulent aussi d'autres initiatives, toujours socialistes, visant à donner par exemple plus de poids politique aux villes, aux jeunes, aux étrangers et moins de poids aux vieux, aux petits cantons et aux périphéries.  Il s'agit à mon avis d'une véritable tentative de coup d'état symbolique bobo-urbain  progressiste, bien-pensant, socialiste. Ces milieux ont bien flairé l'occasion et très tôt : il y aura des centaines de millions à disposition, voire des milliards. Quelle aubaine pour ces milieux pour s'imposer encore davantage, avec énormément d'argent et en plus mis à disposition par la Confédération.

Je reviendrai à plusieurs reprises sur ce projet mais dans l'immédiat il s'agit surtout de montrer ce qui se cache derrière ce projet  et de lancer un appel aux autorités et à la population pour qu'elles ne se laissent pas berner  et embarquer dans cette arnaque à milliard.

L'exposition nationale  de 2001-2002 a été un scandale.

Certaines de mes critiques peuvent paraître sévères, mais je rappelle qu’un sondage du Télétexte a relevé en 2002 des remarques négatives bien plus irrévérencieuses que les miennes à peine Expo 02 terminée . En voici un échantillon : « Trop cher » (aussi !), « Arrogance 2002 » ; « Handicap 02 » ; « Championnat du monde de la bêtise » ; « Expo 00, Vive la fin » ; « Escroquerie », « Débile, heureusement qu’on a obligé les écoliers à y aller », « Bon débarras » ; « La pompe à fric la plus scandaleuse » ; « Autoflagellation, encore » ; « Honte à Expo 02 » ; « Que ce soit la dernière » ; « Trop d’argent, trop de gaspillage » ; « Un cube rouillé au milieu de l’Europe, c’est donc ça la Suisse » ; « Nous les pauvres et cet argent » ; « Mari au chômage et rente AI, on n’a pas pu y aller », etc. Il y avait bien sûr aussi des appréciations positives dans ce sondage. Mais « le délire d’autosatisfaction » ayant pris une telle ampleur, il doit être permis de le contrebalancer quelque peu.

Il faut absolument éviter que cela ne se reproduise dans l'optique de 2028, et en pire, car ce projet Nexpo 2028 sera  monopolisé par des milieux très peu représentatifs de l'ensemble du pays et guère des couches populaires et patriotiques. Cette vision du monde est en fait peu patriotique et ces milieux ne sont ni profondément ni affectivement attachés à la Suisse comme le sont notamment les milieux populaires et la majorité des Suisses. Une exposition nationale sans le vécu et les traditions populaires, milieux qui ne se sentent déjà plus en Suisse et sont révoltés par la disparition progressive de notre système social, culturel et politique spécifique, original et envié partout.

Mon intervention, qui sera développé à plusieurs reprises, se veut en premier lieu un cri d'alarme, un appel au réveil, à une mobilisation générale pour mettre en valeur la Suisse historique, traditionnelle, et moderne aussi bien sûr, tant aimée par la population et à laquelle cette dernière s'identifie profondément, affectivement, charnellement. Donc à mille lieux de cette vision bobo-socialo-urbano-progressiste-socialiste, vision qui est aussi celle de sa version Verte, de plus en plus délirante, oppressante et culpabilisante. Cela est d'autant plus alarmant qu'un tel projet aura encore à coup sûr le soutien d'une autre minorité encore plus minoritaire mais toute puissante  et tout aussi peu représentative de tout le pays; il s'agit, vous l'avez deviné, du monde des médias et des journalistes, le nouveau vrai et puissant pouvoir qui propulsera et soutiendra ce projet, une fois accepté, très fortement et de manière continue, mine de rien comme toujours.

Bref, le réveil et l'opposition à ce projet, tenu au quai-secret, jusqu'à son acception, ne seront pas évidents mais relèvent de la nécessité absolue, impérative; d'autres projets pour une future exposition nationale, dignes de ce nom, sont vitaux et urgents car les petits malins ont pris les devants et flairé l'occasion unique, sans pareille, à centaines de millions, et s'y préparent activement depuis longtemps et sans trop d'appel au public et aux médias, pour l'instant!

Ne pas réaliser ce qui se prépare, ne pas se mobiliser, et ne pas proposer et exiger un autre  projet d'une véritable exposition nationale patriotique et néanmoins moderne serait impardonnable. A bon entendeur, salut!

Articles précédents de Uli Windisch sur le sujet :

 

https://lesobservateurs.ch/2020/10/07/eclairage-uw-suisse-exposition-nationale-ou-nexpo-de-bobos-ecolos-socialos-urbains-en-2028-07-10-2020/

 

https://lesobservateurs.ch/2017/07/16/une-nouvelle-exposition-nationale-suisse-en-2027-eventuellement-mais-ni-hors-sol-ni-ephemere-cette-fois/

 

Projet succinct d'exposition sur certains points présenté par Uli Windisch à la demande de la Chancellerie fédérale en 1998 pour l'Exposition nationale de 2001-2002, projet purement et simplement écarté par les responsable artistiques du projet à l'époque:

DÉPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

UNIVERSITÉ DE GENEVE

FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES

A l'attention de Madame Adam conseillère personnelle du Chancelier F. Couchepin

Expo 01

Quelques réflexions à propos du thème: Der Bund neu schliessen/Pour quelle Desti Nation

'Culture communicationnelle et communion solennelle" par U. Windisch, professeur à l'Université de Genève

first draft,  2mars 1998

 

Un des objectifs importants de la participation de la Confédération à l'Expo 01 vise à rapprocher le Conseil fédéral du peuple suisse et à renforcer ainsi le lien social et politique entre tous les Suisses. En effet, le "fossé" entre les autorités fédérales, la classe politique, les élites et les médias d'un côté et une partie du peuple suisse de l'autre, n'est pas un mythe. Ce fossé est bien réel et la coupure peut être importante, au point que l'on a parfois l'impression d'avoir en présence, dans le même pays, deux mondes incommensurables. Cela est le cas par exemple lorsque le peuple rejette sévèrement certaines propositions politiques soumises à votation populaire, propositions pourtant unanimement approuvées par le monde politique, toutes tendances confondues.

Ce fossé est d'autant plus frappant que d'autres diversités intérieures n'empêchent pas le pays d'aller de l'avant en "faisant avec" cette diversité: diversité de langues, de religions, de cultures, de mentalités, diversité politique et idéologique (même la gauche et la droite arrivent à vivre ensemble au sein de gouvernements cantonaux et du gouvernement fédéral.

Les autorités ont l'impression de proposer de bonnes solutions au peuple mais ce dernier les refuse et les premières finissent par appeler les auteurs de ces refus des Nein-Sager. Pour ces derniers, la parole des autorités ne fait plus toujours et automatiquement autorité. On entre ainsi dans un cercle vicieux d'interincompréhension. Alors que faire? Il s'agit aussi d'une question d'images. Dans une telle situation, les différents acteurs en présence développent des images et des représentations les uns des autres. Du côté du peuple, on dira par exemple des responsables politiques "qu'ils font de toute façon ce qu'ils veulent", quoi que pense le peuple, et ce dernier finira par se résigner à l'abstention. Une spirale du silence s'installe. Du côté des autorités et des médias, on trouvera le peuple passif, peu intéressé, voire "irrationnel" ou carrément "idiot". L'absence de communication réelle renforce la stéréotypisation réciproque, les définitions et catégorisations négatives et pejorantes.

Dans une telle impasse, c'est aux autorités à prendre l'initiative, à initier un changement d'attitude, à transformer la spirale du silence en dynamique de communication et d'initiatives susceptibles d'entraîner le peuple hostile ou hésitant vers l'avant et l'avenir. Il faut alors communiquer au lieu d'informer. Les autorités informent beaucoup, produisent et diffusent énormément de documents, de brochures et d'informations, mais cela est fait à sens unique et du seul point de vue des autorités. On ne se demande pas suffisamment si l'information produite est adaptée et reçue par la population. Il faut d'abord chercher à comprendre la population, se mettre à sa place, apprendre son langage, sa manière de penser, de raisonner, de voir et d'interpréter les réalités sociales et politiques. Il s'agit de devenir davantage anthropologue : aller à la rencontre "des autres", essayer de les comprendre afin de mieux adapter le message et de le faire reprendre par les récepteurs. Les messages et propositions politiques doivent être co-construits, élaborés et définis ensemble - par la communication - plutôt que délivrés unilatéralement par les autorités et avoir ainsi l'air d'être imposés.

Aujourd'hui, les citoyens ne veulent plus être gouvernés par décrets et pas seulement en Suisse; le Zeitgeist de notre époque est à la participation; les citoyens ordinaires veulent avoir leur mot à dire, discuter, participer avant de se prononcer (des sondages montrent que 80% des Français aimeraient connaître la pratique du référendum). Autre paradoxe : en Suisse où l'initiative populaire existe, certains voudraient la limiter car elle empêcherait de gouverner; d'autres encore trouvent carrément le peuple "incompétent" pour voter sur des sujets dits complexes. C'est aux autorités de traduire un problème, même compliqué, en enjeux sociaux et politiques clairs, en montrant quelles sont les conséquences générales de telle ou telle option à propos d'un problème donné car chaque citoyen sait quel type de société il veut et quel type de société il ne veut pas.

En bref, il faut communiquer plutôt qu'informer et les sciences de la communication montrent que des mesures même symboliques peuvent entraîner un renversement complet de situations considérées comme bloquées et sans issue. Il ne s'agit pas pour les autorités de s'aligner "sur le peuple" mais d'aller davantage à la rencontre de la population, de mieux s'imprégner de ses façons de voir et de ressentir la réalité, et cela afin de développer une politique de communication et une communication politique encore plus adéquates et efficaces. Entre le monde politique et la base de la population doit se mettre en place une véritable culture communicationnelle.

Si le peuple suisse ressent clairement cette volonté des autorités de mieux l'écouter et de mieux communiquer avec lui, des changements insoupçonnés peuvent devenir réalité et avoir raison de la spirale de la résignation.

L'Expo 01 constitue une occasion unique pour développer une telle culture communicationnelle puisque le monde politique, l'administration fédérale et le peuple suisse pourront être co-présents sur un même site pendant des mois. Une telle "communion solennelle" permettrait la participation d'une grande partie de la population grâce à une large et régulière mise en scène et retransmission médiatiques: Expo 01 ou le lien social et politique national retrouvé!

Si cette idée directrice convient, je suis prêt à participer à l'étape suivante: concrétiser davantage cette idée en définissant des activités multiples et diverses, à réaliser sur les différents lieux d'exposition et permettant aux différents publics qui composent la population suisse d'entrer effectivement en contact avec les autorités fédérales, la monde politique et les multiples offices et services - souvent méconnus - de l'administration fédérale et d'initier ainsi cette culture communicationnelle.1

Uli Windisch Professeur

Genève, le 2 mars 1998

1 Citons un seul exemple de mise en scène possible d'un aspect du problème de l'incommunication entre autorités et base de la population: création d'un montage audio-visuel à partir d'un échantillon des dizaines de milliers de lettres de lecteurs envoyées annuellement aux quotidiens suisses par les citoyens ordinaires (mécontents ou faisant des propositions originales). Un tel film serait ensuite périodiquement visionné et discuté publiquement avec des groupes de citoyens présents et quelques représentants des autorités, du monde politique et/ou de l'administration fédérale.

Des dizaines d'autres possibilités concrètes existent, bien sûr, pour mettre en pratique et développer quotidiennement dans le cadre de l'exposition cette culture communicationnelle par communion solennelle.

 

Cri d'alarme, audio de 6' de Uli Windisch à propos du projet Nexpo 2028, une performance artistico-bobos-socialos-écolos-urbains avec des centaines de millions futurs à disposition :

 

 

Pour une analyse approfondie des significations symboliques du héros et patriote national Guillaume Tell :

https://lesobservateurs.ch/2019/07/31/fete-nationale-du-1er-aout-2019-les-significations-symboliques-profondes-des-mythes-nationaux/?preview_id=304248&preview_nonce=eaba10da59&_thumbnail_id=304257&preview=true

Un commentaire

  1. Posté par baechler le

    Je m’étais fait gronder par ma mère parce que je n’étais pas allé visiter « L’exposition nationale de 2001-2002″… alors que deux billets d’entrée m’avaient été offerts par l’un des entrepreneurs mandaté pour des travaux relatifs à cette expostion… Des billets glissés dans le papier à recycler.

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