En quoi croit Moscou ? Le conservatisme russe n’est pas nécessairement le même que le conservatisme occidental

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Article paru dans l’hebdomadaire libéral-conservateur polonais Do Rzeczy n° 13/418 du 29 mars.

Le Kremlin se présente comme le défenseur mondial des valeurs traditionnelles. C’est à juste titre et c’est sincère, mais cette prétention s’appuie sur des valeurs différentes de celles d’un conservateur polonais ou occidental.

« Aujourd’hui, dans de nombreux pays, les normes morales sont révisées, les traditions nationales sont effacées et les différences entre les peuples et les cultures sont gommées. Ce qui est exigé de la société, c’est non seulement une saine acceptation du droit de chacun à sa liberté de conscience, à ses opinions politiques et à sa vie privée, mais aussi une reconnaissance obligatoire de l’équivalence entre le bien et le mal. » Tel était le diagnostic posé par Vladimir Poutine lors d’un discours devant les chambres réunies du parlement russe en décembre 2013. Le dirigeant du Kremlin a alors noté : « De plus en plus de personnes dans le monde soutiennent notre position visant à protéger les valeurs traditionnelles qui constituent le fondement spirituel et moral de la civilisation, de chaque nation, depuis des millénaires. » Parmi ces valeurs, il a mentionné le modèle familial traditionnel et la véritable plénitude de la vie humaine, qui comprend non seulement l’aspect matériel, mais aussi la dimension spirituelle et religieuse.

Ce discours, prononcé à la veille de la révolution de l’Euromaïdan en Ukraine, a été commenté comme étant le premier manifeste aussi clair du conservatisme poutinien. Quelques mois plus tard, en réponse à la victoire des forces pro-occidentales à Kiev, l’armée russe occupait la Crimée, et l’ancien (du moins officiellement) officier du FSB Igor Guirkine déclenchait une rébellion pro-russe dans le Donbass. L’intervention en Ukraine a permis à Poutine de bénéficier d’un niveau inédit de soutien dans l’opinion publique. La propagande du Kremlin et des cercles pro-Kremlin a donné à l’agression russe une dimension anti-fasciste, anti-occidentale, anti-libérale et conservatrice. Cette orientation idéologique se reflète très bien dans les paroles d’une chanson de hip-hop enregistrée par les séparatistes de Lougansk : « Nous n’avons pas du tout besoin de votre OTAN et nous ne souhaitons pas que nos enfants regardent les parades gay ». La Russie de Poutine est conservatrice non seulement à l’extérieur mais aussi à l’intérieur. Seulement il s’agit d’un conservatisme d’un tout autre caractère que le conservatisme polonais ou, plus largement, occidental.

L’empire de l’avortement

Une chose sur laquelle il y a accord, c’est l’attitude envers l’homosexualité. Dans ce domaine, les conservateurs russes ressemblent aux conservateurs polonais (mais pas nécessairement aux conservateurs occidentaux, qui sont de plus en plus disposés à se laisser repeindre aux couleurs de l’arc-en-ciel). Le mot « pièdièras » (pédé, littéralement : pédéraste) est une insulte couramment utilisée, socialement acceptable et encore légalement permise en Russie. Le culte russe de la masculinité traditionnelle (ce n’est pas un hasard si Poutine pose devant les caméras à la chasse, sur une patinoire de hockey ou pendant un entraînement de judo, au lieu de fondre en larmes [comme le Canadien Trudeau, NDLR]) rend cette appellation très blessante. Ce qui est significatif, c’est que c’est également ainsi que l’on définit en Russie une personne de basse condition morale. En 1998, 68% des Russes étaient contre le « mariage » homosexuel. Deux décennies plus tard, ce chiffre était passé à 83%. Depuis 2013, les activités faisant la promotion des « relations sexuelles non traditionnelles entre mineurs » sont passibles d’une amende en Russie. Des solutions juridiques similaires, interdisant la « propagande de l’homosexualité », avaient déjà été mises en place plus tôt (depuis 2006) au niveau des entités fédérées.

En Pologne, l’un des principaux marqueurs de la pensée de droite est l’attitude envers l’avortement. Une déclaration de soutien à la protection totale de la vie à naître a en principe pour son auteur valeur de « certificat de conservatisme », avec toutes les conséquences positives et négatives d’une telle étiquette. C’est pourquoi les commentateurs polonais, quand ils s’efforcent de saper la thèse de la sincérité des aspirations de Moscou à jouer le rôle de « troisième Rome », mettent généralement en avant l’attitude de l’État et de la société russes vis-à-vis de la question de l’avortement, qui est inacceptable d’un point de vue chrétien. En Russie, l’avortement est non seulement légal, mais il est en plus financé par l’État. Jusqu’à la 12e semaine, une grossesse peut être interrompue à la demande de la femme enceinte. Jusqu’à la 22e semaine, l’avortement est autorisé pour des raisons sociales, ce par quoi le législateur entend la grossesse résultant d’un viol, la décision de supprimer ou de restreindre les droits parentaux, le séjour de la femme enceinte dans un lieu de détention, l’invalidité du mari ou le décès du mari pendant la grossesse. Jusqu’à la naissance, un enfant peut être tué pour motifs médicaux. La loi russe sur l’avortement est l’une des plus libérales au monde. En moyenne, plus d’un demi-million d’avortements sont pratiqués chaque année dans ce pays. La Russie est, avec la Chine, l’un des leaders mondiaux de cette peu glorieuse statistique.

Il n’est pas difficile de retracer les origines culturelles et politiques de cette tendance. La Russie fut le premier pays à légaliser l’avortement, même s’il s’agissait de la Russie soviétique puisque c’était en 1920, et donc à une époque où le bolchevisme avait encore un caractère libertaire, clairement anti-traditionnel. En 1936, sous le « conservateur rouge » Staline, l’avortement fut à nouveau interdit, sauf pour raison médicale. Cette décision fut alors expliquée par des raisons démographiques. L’avortement a ensuite été à nouveau légalisé en URSS dès les années 1950. Le nombre d’avortements a alors beaucoup augmenté. Dans la société soviétique athéisée et laïcisée, l’avortement est devenu une partie presque inséparable du mode de vie, sans quasiment aucune controverse ni réflexion morale. La tendance a changé à la fin des années 1980. Dans la Russie post-soviétique, le nombre d’avortements a commencé à diminuer. Plus de 1.186.000 avortements étaient encore enregistrés en 2010. En 2018, c’était « seulement » 661.000. En 18 ans (depuis le début du siècle), le nombre d’avortements a été divisé par trois. Toutefois, les experts estiment que la généralisation du recours à la contraception et la réduction du nombre de femmes en âge de procréer sont les principales raisons de cette diminution du nombre d’avortements.

Quoi qu’il en soit, l’État s’est engagé dans un combat contre cette pratique. Pour l’instant, cependant, ce combat est timide, ce qui n’est guère surprenant : des décennies de communisme ont fait leur œuvre et l’acceptation sociale de l’« interruption de grossesse » est profondément ancrée dans la conscience russe. En 2013, la publicité pour l’avortement a été interdite. Entre 2016 et 2018, de nombreuses régions ont imposé une interdiction temporaire des avortements. Le mouvement social russe « Pour la vie »  a recueilli un million de signatures en quatre ans en faveur d’une initiative citoyenne pour l’interdiction totale de l’avortement, ce qui n’est pas beaucoup à l’échelle de la Russie. L’organisation se targue sur son site web du soutien de Poutine lui-même. Ce soutien a toutefois été exprimé de manière très prudente : « Ce que vous faites en matière de soutien aux femmes qui prennent la décision de garder ou non leur bébé est absolument juste. » Dans cette déclaration, le maître du Kremlin a indiqué qu’il était prêt à tout faire pour soutenir le mouvement, mais uniquement dans ce domaine d’activité particulier. Il y a quatre ans, le projet citoyen en faveur de l’interdiction de l’avortement a été officiellement soutenu par le patriarche Cyrille, chef de l’Église orthodoxe russe, mais aussi par le dictateur tchétchène Ramzan Kadyrov et le chef des musulmans russes, le mufti Talgat Tadjouddine. On notera au passage que l’islam en Russie prend traditionnellement le parti des valeurs conservatrices. Les fondamentalistes musulmans et orthodoxes ne se barrent pas forcément mutuellement la route car aujourd’hui, ils ont un ennemi commun : « l’Occident pourri ».

L’esprit brisé de l’Église orthodoxe

Les statistiques des divorces constituent un autre argument contre la thèse selon laquelle la société russe est conservatrice. En 2018, on a compté pas moins de 63,7 séparations pour 100 mariages. En comparaison, la même année, en Pologne, le rapport entre les mariages et les divorces était de 100 à 33. Il faut toutefois tenir compte ici des différences culturelles spécifiques. L’Église polonaise et l’Église orthodoxe russe ont toutes deux défendu sans équivoque les enfants à naître. Par conséquent, la responsabilité de l’universalité et de l’acceptabilité de l’avortement en Russie doit être imputée au communisme, qui avait bien évidemment en Pologne un caractère beaucoup moins dur qu’en URSS, et qui a aussi disposé de nettement moins de temps pour mener sa révolution spirituelle. Mais en ce qui concerne le divorce, la différence d’attitude est également perceptible au niveau de la foi.

Si dans l’Église catholique il ne peut être prononcé que la nullité du mariage, celui-ci restant théoriquement indissoluble s’il a été contracté de manière valide, dans l’Église orthodoxe le divorce est autorisé et perçu comme une seconde chance, un moindre mal, en raison de l’indulgence dont il est nécessaire de faire preuve pour la faiblesse humaine. L’Église orthodoxe russe a par ailleurs élargi la liste des motifs rendant un divorce possible : outre l’infidélité (pour laquelle une justification évangélique peut être trouvée), il peut s’agir notamment du départ du conjoint de l’Église orthodoxe, d’une longue absence du conjoint qui ne donne aucun signe de vie, de la lèpre, de la syphilis, du SIDA, de l’alcoolisme chronique ou de la toxicomanie médicalement certifiés ou d’un avortement réalisé par une femme sans le consentement de son mari.

Dans ce domaine, le communisme n’a pas eu d’impact négatif particulier. Au contraire, à la fin des années 1950, il n’y avait que quatre divorces pour 100 mariages en URSS. Deux ans avant l’effondrement de l’Union soviétique, ce ratio était de 42 %. En 2002, c’est-à-dire au tout début du règne de Poutine, avant le tournant « conservateur », les Russes ont battu le triste record de 84 divorces pour 100 mariages. Depuis lors, les statistiques incitent de plus en plus à l’optimisme, mais il est encore difficile de dégager une tendance cohérente. La diminution du nombre de divorces est également liée à la diminution du nombre d’unions officiellement enregistrées.

L’attitude libérale – par rapport à l’Église catholique – de l’Église orthodoxe à l’égard de l’indissolubilité du mariage n’explique pas tout. En moyenne, selon les différentes études, environ 80 % des citoyens de la Fédération de Russie se considèrent comme orthodoxes. C’est le même pourcentage pour les personnes ethniquement russes. Comme en Pologne, l’appartenance ethnico-linguistique et l’affiliation religieuse sont liées. Sauf qu’en Russie le pourcentage de croyants pratiquants, qui assistent régulièrement au culte, n’est que de quelques pour cent au mieux. Et pourtant, depuis l’époque d’Eltsine, le gouvernement de la Russie post-soviétique s’appuie sur une alliance du trône et de l’autel. L’actuel patriarche de Moscou et de toutes les Russies, Cyrille, adhère au principe orthodoxe de la « symphonie », c’est-à-dire d’une coopération harmonieuse entre l’Église et le gouvernement. Il est l’incarnation même de la Russie moderne. Fier de son grand-père, qui a passé plus de 30 ans dans les goulags pour avoir lutté contre les agents communistes dans l’Église, il a lui-même fait carrière dans l’Église contrôlée par le pouvoir à l’époque soviétique et a collaboré avec le KGB. Aujourd’hui, il est ami avec Poutine et fait l’éloge de Staline qui a « relancé et modernisé le pays », tout en reconnaissant la nature criminelle de son règne.

Les communistes ont efficacement brisé l’esprit de l’Église orthodoxe, qui n’est plus qu’une caricature d’elle-même avant la révolution. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un outil de pouvoir efficace et d’un produit d’exportation : en politique étrangère, tant vis-à-vis de ses voisins orthodoxes et slaves orientaux que vis-à-vis de la droite européenne occidentale, l’idée de « Moscou troisième Rome » est un outil de propagande bien utile.

Si le Kremlin instrumentalise les valeurs orthodoxes, elles n’en font pas moins partie intégrante de l’identité russe en tant que telle. Et ce, quelle que soit l’attitude des gens vis-à-vis de l’Église. Il est bon de rappeler que deux grands conservateurs, écrivains chrétiens remarquables et ennemis irréductibles des idées révolutionnaires, n’ont pas eu les meilleures relations avec l’Église orthodoxe en tant qu’institution. Tolstoï en a été exclu, et Dostoïevski sympathisait avec l’orthodoxie populaire plutôt qu’institutionnelle.

Les échos de la pensée de Dostoïevski

Le « populaire » est la clé pour comprendre les spécificités du conservatisme russe. Si les Russes sont une nation paysanne, ce n’est nullement à cause de l’effusion de « sang bleu » par les bolcheviks. C’est un comte qui a le mieux exprimé l’idéologie du tsarisme. Il s’agissait de Sergueï Ouvarov, avec ses trois principes : orthodoxie, autocratie, nationalité. Les révolutionnaires, élevés aux doctrines de la gauche occidentale, ont, pendant des décennies, encouragé sans succès les paysans conservateurs, dévoués au pouvoir politique et à l’Église orthodoxe, à lever la main contre la « Sainte Russie ».

On trouve des échos clairs de la pensée de Dostoïevski chez les éditorialistes et commentateurs russes contemporains pro-Poutine. L’écrivain se plaignait de la manière dont les élites de Saint-Pétersbourg et de Moscou copiaient servilement les modèles occidentaux. Il serait probablement d’accord avec l’opinion de Poutine selon laquelle « la Russie n’est pas un pays, c’est une civilisation ». Il considérait l’Occident comme le plus grand ennemi de la Russie. Pour lui, l’axe principal du conflit était entre l’« esprit » russe et la « matière » occidentale. Les catholiques, souillés par le rationalisme, l’individualisme et l’humanisme, au lieu de croire en Dieu ont cru en l’Homme, remplaçant le royaume des cieux du Christ par le royaume terrestre du pape et plaçant la conquête sur terre au-dessus de la transcendance. Il n’est pas étonnant, selon Dostoïevski, que l’Occident catholico-protestant (il condamnait pareillement les deux confessions) ait vu naître l’athéisme. Le monde occidental a également engendré le socialisme et le libéralisme, que Dostoïevski rejette dans la même mesure et pour la même raison : parce que ces doctrines s’occupent du côté matériel de la vie. Son idéal est une communauté patriarcale de paysans orthodoxes qui forment un collectif (une unité – la notion orthodoxe de conciliarisme) non pas pour des raisons économiques, mais pour des raisons spirituelles, au nom du rejet de l’individualisme « mauvais » et d’une ouverture « christique » à l’autre. Le Christ a doté l’homme du libre arbitre, mais ceci pour que l’homme puisse renoncer volontairement à son « moi » et s’unir aux autres.

Les catégories de liberté individuelle ou de liberté économique, évidentes pour le conservatisme occidental, sont incompréhensibles sur le sol russe non seulement pour les communistes mais aussi pour les conservateurs. Le totalitarisme bolchevique est tombé sur un sol fertile préparé par les fondamentalistes orthodoxes du XIXe siècle. Même en ce qui concerne la primauté de l’esprit sur la matière, on peut trouver des similitudes. Après tout, le « culte de la personnalité » de Staline était une sorte de religion laïque. De ce point de vue, l’alliance « rouge-brune » dans la Russie post-soviétique ne doit pas surprendre. À la fin de l’URSS, les communistes et les nationalistes grands-russes ont uni leurs forces pour empêcher l’effondrement du grand empire. Il ne s’agissait pas d’une simple alliance tactique, et ses racines ne provenaient pas seulement du sentiment partagé par les deux milieux en faveur des succès géopolitiques de Staline. L’extrême droite et l’extrême gauche ne séparent pas les questions économiques et sociales. Elles misent toutes deux sur le « peuple », la communauté, l’anti-individualisme, et elles détestent toutes deux l’Occident. Les oligarques qui se tournent vers l’Occident ne sont qu’une autre génération de « l’élite des riches », rejetée par le peuple comme par le tsar (blanc, rouge, Poutine…). Un rôle similaire était joué auparavant par les « vieux bolcheviks » (sous Staline), les socialistes et les libéraux (avant la révolution), les boyards (encore plus tôt). L’esprit d’entreprise et l’initiative privée ont toujours été suspects en Russie. Du point de vue d’un conservateur russe, il s’agissait toujours de valeurs anti-traditionnelles.

Il ne fait pas de doute que le Kremlin utilise le conservatisme pour combattre l’Occident. Car ce sont précisément les modèles occidentaux, les idéaux occidentaux – du catholicisme au néo-marxisme gauchiste – qui constituent un point de référence négatif pour les traditionalistes russes, tant en politique étrangère qu’en politique intérieure. Moscou tente la droite européenne, tandis que les traditionalistes polonais sont résistants à ce modèle, et ce pas uniquement en raison de l’histoire. Le conservatisme individualiste et libertarien des Polonais issu de l’histoire particulière de l’aristocratie et de la petite noblesse de leur pays est tout simplement incompatible avec le conservatisme paysan, communautaire et autoritaire des Russes. Moscou n’est pas et ne sera jamais pour nous la « Troisième Rome », car nous croyons que la « Première Rome » est toujours là, et nous n’avons jamais reconnu la « Deuxième Rome » (Byzance). Nous avons notre propre marteau contre les libéraux et nous n’avons pas besoin de la faucille de notre voisin oriental. La Russie veut que « l’Occident libéral-libertaire pourri » soit remplacé par un Orient rouge-brun consacré par le patriarche orthodoxe, tandis que les Polonais veulent un Occident libéral-conservateur chrétien.

 

Maciej Pieczyński
Maciej Pieczyński publie des articles sur les pays de l’ancienne Union soviétique dans l’hebdomadaire Do Rzeczy et sur le site www.dorzeczy.pl. Diplômé de philologie russe et titulaire d’un doctorat en études littéraires, il travaille à la faculté des sciences humaines de l’Université de Szczecin.

© ℗ Tous droits réservés – Hebdomadaire Do Rzeczy

Traduit du polonais au français par Olivier Bault avec la permission de l’auteur et de la rédaction de Do Rzeczy

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