Le parti républicain menacé d’être définitivement hors jeu
Le projet de loi de réforme électorale dit « HR1 » (ou encore « Loi Pour le Peuple 2021 »), a passé le cap de la Chambre des Représentants début mars(1). Selon le sénateur républicain Ron Johnson, HR1 détruirait pour toujours les conservateurs et le parti républicain. Le projet élargit en effet considérablement les options pour voter par correspondance ou en avance. Il affaiblit en proportion les contrôles d’identité. Les Démocrates y voient une chance pour les minorités de se faire entendre.
C’est peu dire que si HR1 était votée par le Sénat, les prochaines élections déboucheraient probablement sur des allégations d’irrégularités électorales encore plus nombreuses que celles qui ont émaillé l’élection présidentielle de 2020…
Lobbies progressistes
Le projet de loi HR1 ou « For the People Act 2021 », une première fois voté par la Chambre en 2019 mais rejeté par un Sénat à l’époque majoritairement républicain, et réintroduit en 2021 par le député démocrate John Sarbanes, est soutenu par une série de lobbies progressistes, sans but lucratif, qui disposent de moyens considérables. Si HR1 était voté au Sénat, il légaliserait, au niveau fédéral, plusieurs mesures d’élargissement des conditions de vote décidées par plusieurs Etats dont la Pennsylvanie en 2020 pour « s’adapter » à la pandémie de Covid-19.
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Débattu à la va-vite (seuls 56 amendements ont été soumis au vote dont seulement 7 amendements républicains) et voté à la hussarde le 3 mars à la Chambre (220 Démocrates ont voté pour et un contre ; 210 Républicains ont voté contre et deux se sont abstenus), HR1 contient des dispositions très contestées : la possibilité dans tout le pays de s’inscrire en ligne avec des vérifications minimales (« nationwide online voter registration »), un amendement prévoyant l’inscription des jeunes de 16 et 17 ans à l’avance s’ils le souhaitent (ils devraient avoir 18 ans seulement le jour de l’élection), le vote anticipé permanent, pas ou peu de vérification des signatures en cas de vote par correspondance ou par procuration, la légalisation de l’obscure « récolte » des bulletins de vote, et le droit de vote accordé aux criminels à l’issue de leur peine. Toutes mesures favorables aux Démocrates. En outre, selon la Public Interest Legal Foundation, si HR1 devenait loi, « des millions de non-citoyens américains pourraient voter sans risque de se faire prendre ».
Atteinte à la liberté d’expression
L’Etat fédéral prendrait en charge une grande partie du processus électoral actuellement aux mains des différents Etats et la Commission électorale fédérale (FEC) serait transformée en une entité plus dépendante de la majorité en place (actuellement démocrate) et non plus bi-partisane (démocrates-républicains) comme c’est le cas actuellement.
Si les Démocrates arguent que HR1 facilite l’accès aux élections pour les minorités, réduisant ainsi les profondes inégalités qui persistent dans le système démocratique américain, le bouillant sénateur Ted Cruz (Texas) craint que les Démocrates ne s’assurent ainsi leur réélection « pour cent ans » (sic). Rodney Davis (Ilinois), Républicain en pointe sur ces sujets, estime que la Loi « attaque le droit à la liberté d’expression garanti par le premier amendement et finance publiquement les campagnes des membres du Congrès en utilisant l’argent des entreprises ». Le sénateur républicain Mitch McConnell, pourtant ami personnel de Joe Biden et persuadé que les récentes allégations de fraude étaient pur mensonge, a déclaré : « HR1 est le projet démocrate pour prendre le contrôle de toutes les élections américaines. »
NEW – Mitch McConnell: « H.R.1 is the Democratic plan to take over all of American elections. »pic.twitter.com/uOOaRo2Pxa
— Disclose.tv (@disclosetv) March 23, 2021
Vérification d’identité
Dans l’œil du cyclone lors de l’élection de 2020, la Géorgie, gouvernée par les Républicains, a, entre-temps, resserré la vérification de l’identité des électeurs au nom de la transparence et de la lutte contre la fraude. La Géorgie exigera par exemple une photo ou une pièce d’identité approuvée par l’État pour voter par correspondance (ce qui vu d’Europe paraît le b.a.-ba). La loi géorgienne exige également que les boîtes de dépôt de bulletins sécurisées soient placées dans les lieux de vote anticipé, avec une surveillance constante et non plus « abandonnées » sur des parkings de supermarché…
Le sénateur américain nouvellement élu de Géorgie, le démocrate Raphael Warnock (rejoint par Joe Biden lors de sa première conférence de presse), a osé comparer ces mesures, frappées du bon sens, aux « lois Jim Crow sous de nouveaux habits »(2) lesquelles empêchaient les Noirs de voter juste après l’abolition de l’esclavage en 1867. Il a déclaré au Sénat : « Depuis l’élection de janvier, quelque 250 projets de loi de suppression des électeurs ont été introduits par les parlements des États, dans tout le pays, de la Géorgie à l’Arizona, du New Hampshire à la Floride en utilisant le grand mensonge, la fraude électorale, comme prétexte pour la suppression des électeurs. » Plusieurs CEO de multinationales américaines telle Coca-Cola se sont émus également des décisions de la Géorgie, arguant qu’elles sanctionnent surtout la minorité noire. Des dirigeants noirs d’entreprises américaines, comme Kenneth Frazier de la société pharmaceutique Merck, ont appelé d’autres CEO à condamner la loi.
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Il est vrai que de nombreux électeurs potentiels noirs américains n’ont pas de carte d’identité mais au lieu de faire en sorte que les minorités disposent davantage de moyens de prouver leur identité, les Démocrates préfèrent ouvrir les vannes… Ils espèrent également que des immigrés illégaux, qu’ils entendent légaliser en grand nombre d’ici 2024, et qui disposent souvent d’un permis de conduire, puissent voter. Ce type de tolérance a largement avantagé les Démocrates lors des dernières élections de 2020. Le vote par correspondance par exemple (100 millions en 2020 au lieu d’environ 30 millions en 2016) était acquis davantage aux Démocrates. Selon un sondage national YouGov/The Economist publié le 14 octobre 2020, 68 % des Américains qui avaient déjà voté pour l’élection de novembre avaient déclaré avoir voté pour Joe Biden, contre 29 % qui avaient voté pour Donald Trump(3).
« Corruption politique »
Le 31 mars, le Comité national républicain (RNC) et le Comité sénatorial national républicain (NRSC) ont lancé des campagnes publicitaires contre le « coup de force » démocrate en espérant bloquer « For the People Act » au Sénat, puisque si les Républicains utilisent la « flibuste » (ou « obstruction parlementaire » qui fait le sel du système parlementaire américain(4)), il faut une majorité des deux-tiers pour l’arrêter, soit 60 sénateurs/100 (les Démocrates disposent de 50 sénateurs/50).
Une des publicités financées par le NRSC, intitulée « Power Grab » (saisir le pouvoir), martèle : « Le coup de force de Washington. Vous l’avez déjà vu [en 2020]. Mais les Démocrates préparent le plus grand coup jamais vu. Pelosi (speaker de la Chambre, ndlr), Schumer (chef du groupe démocrate au Sénat, ndlr) et Warnock veulent utiliser l’argent de vos impôts pour financer leurs publicités politiques, et ils laissent les gens s’inscrire et voter sans montrer la moindre pièce d’identité. C’est de la corruption politique. Arrêtez l’accaparement ! Arrêtez la fraude ! Arrêtez la loi Warnock-Pelosi maintenant ! »
La population américaine semble d’ailleurs soutenir les vérifications d’identité. Selon l’association partisane Honest Election Project, les électeurs de Joe Biden sont favorables à la vérification de l’identité de l’électeur à 62%, les Noirs Américains sont pour à 64% et les Hispaniques à 78%.
On le voit : loin de vouloir améliorer l’efficacité d’un système électoral bancal, les Démocrates tendent à le rendre encore plus perméable à la fraude. Certains Républicains craignent, à juste titre, que tout cela empêche de revoir, avant très longtemps, un président républicain dans le bureau ovale.
Extrait de: Source et auteur
ce qui se passe aux US c’est l’introduction du N.O.M. qui est de toute évidence démocrate. Faut donc éliminer l’opposition à tout prix, psychologiquement aujourd’hui et certainement physiquement demain. Une fois en place aux US ils viendront en Europe puis en Suisse. 5 ans avant que nous aillons à faire sérieusement à la menace du N.O.M.. Préparez-vous y va y avoir du grabuge dans les chaumières.