Élections. Pourquoi Genève a besoin d’un UDC au Conseil d’Etat

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Genève souffre de mille maux, impossibilité de circuler, de trouver des logements, services publics lents et saturés, ville de plus en plus sale, insécurité grandissante ; où que l’on regarde c’est un canton qui dysfonctionne, sauf dans l’éparpillement des subventions et des dépenses publiques. Un tel tableau montre que le mal dont souffre Genève est celui du clientélisme politique.

Les symptômes de politiques de faveurs et de relations d’intérêts entre élus et privilégiés y sont légion. Ne serait-ce que parce que depuis trois décennies le cadre de vie s’y dégrade sans qu’aucune véritable solution ne soit mise en place, mais surtout parce qu’à Genève on ne trouve aucun ordre de priorité dans les dépenses publiques.

L’absence de priorité dans l’ordre des dépenses publiques est un indicateur net de clientélisme qui montre qu’au-delà des dépenses obligatoires l’Etat dépense d’abord pour privilégier des intérêts sectoriels ou des groupes de population plutôt que pour l’intérêt général. Ce qui prime c’est le client électoral et le financement des campagnes.

Lorsqu’un canton peut surpayer jusqu’à 780'000.- pour des toilettes publiques non excavées (vous avez bien lu ! cf. plage des Eaux-Vives) dépenser 680 millions pour l’isolation des fenêtres des bâtiments étatiques pour satisfaire à des normes de CO2 qui n’auront aucun effet sur le réchauffement climatique, paie l’enrobé routier 20 % plus cher qu’à Zürich, le coffrage vertical de béton 34 % de plus, les tranchées 55 % de plus que dans le Mitteland, qu’il se transforme en auberge espagnole dans laquelle tout un chacun peut y entrer, et que dans le même temps l’attente moyenne pour obtenir un logement dans une caisse de pension se monte à 8 ans ! que dans le même temps le gouvernement empêche les enfants genevois expatriés en France voisine de fréquenter les écoles du canton pour faire des économies, il devient évident que ce n’est pas l’équilibre qui est la première préoccupation, ni la défense de l’intérêt général.

Du point de vue économique et social Genève n’est pas gouvernée. La notion même d’équilibre y est absente.

Sinon il faudrait expliquer comment un canton qui bénéficie d’une rente de situation dans laquelle un PIB supplémentaire (entre 7 et 10 %) lui est littéralement offert par le monde – qui y a implanté ses organisations internationales – est capable simultanément d’être le canton le plus endetté du pays ? Un taux d’endettement net 4 fois supérieur à la moyenne nationale. Il faudrait expliquer comment à côté de ce surendettement ce canton peut avoir en plus les impôts les plus élevés du pays ? 34 % du potentiel fiscal y est prélevé et consommé par l’Etat, le taux le plus élevé de Suisse.

Le taux d’endettement relatif du canton pourrait encore être considéré comme acceptable, Standard & Poor’s lui décerne la note AA –, mais encore faudrait-il que sa population y bénéficie alors d’un niveau de vie et de services publics supérieurs et incomparables. Or c’est l’inverse qui est vrai, Genève n’a plus la qualité de vie qui a longtemps fait la réputation de la Suisse, le taux d’aide sociale du canton, le deuxième plus élevé du pays après Neuchâtel, n’a cessé de se dégrader pour passer de 5.3 % de la population aidée en 2013 à 6 % en 2019. Le nombre de personnes devant requérir au moins à une prestation sociale pour vivre est passé de 12.6 % de la population en 2009 à 14.3 % en 2019.

Comment expliquer que Genève qui dispose du revenu brut par ménage le plus élevé de Suisse (moyenne 2015-2017 des cantons les plus peuplés) se retrouve en queue de peloton une fois que ce ménage a tout est payé ? Pour prendre une comparaison, le ménage zurichois touchait pour la période considérée un revenu brut de 10'858.- en moyenne par mois contre 10'974.- à Genève (première du classement) mais une fois les dépenses obligatoires payées ce revenu passait à un revenu disponible de respectivement 7'829.- pour le ménage Zurichois contre 7'127.- pour le genevois. Parmi les grands cantons Genève a le revenu disponible le moins élevé (64.9 % du revenu brut, contre 72.1 à ZH et 74.1 % à LU). Si un ménage à Zurich peut épargner en moyenne 1'866.- par mois, 1'674.- en Argovie, ce montant chute à 1'226.- à Genève soit en dessous de la moyenne nationale de 1'460.- La différence est tout simplement énorme. Depuis la dernière enquête sur les ménages (2012-2014) la situation des genevois en matière de revenu disponible et d’épargne s’est considérablement dégradée.

Si l’on regarde l’économie globale de Genève il est évident que des équilibres ont été détruits durant les dernières décennies par les partis politiques au pouvoir.

Mais à l’occasion de l’élection complémentaire au Conseil d’Etat certains candidats viennent nous expliquer qu’il faudrait les juger sur leur bilan, et bien justement, ce bilan n’est pas bon.

Le conseiller Maudet se présente aujourd’hui en défenseur du petit commerce et des PME parce qu’à la faveur du COVID son département a par exemple mis en place en avril un soutien au paiement des loyers commerciaux des petits entrepreneurs et commerçants. Oui, sauf que de telles mesures existaient aussi dans d’autres pays d’Europe et dans bien des cantons et que la Confédération avait mis sur pied une Task force sur cette question avant même le canton de Genève, qui n’a donc ici rien inventé. Et ce que l’on ne dit pas, c’est que sous l’ère Maudet, en poste depuis 2013, en charge donc du DEE (Département de l’Economie de l’Emploi) donc ministre de l’économie, les PIB des secteurs qui intéressent particulièrement les petits indépendants genevois ont subis de sévères baisses relatives et des pertes importantes de leur marché.

Entre 2014 et 2019 la population genevoise a augmenté de 5 %, mais le PIB du commerce de détail et de la réparation n’a enregistré qu’une hausse de 2 % (baisse relative de 3 % probablement exportée en partie vers la France). Le PIB dans l’agriculture n’a absolument pas changé malgré une hausse de la population (importation de la différence depuis l’étranger), celui de la petite industrie (alimentaire, textile, bois; impression; plastique; métallurgie) a baissé de – 2.2 % ; et celui des autres branches du secteur secondaire a aussi baissé de – 2.4 %. D’une manière générale le PIB par habitant lié à l’économie locale a baissé dans le canton si l’on fait abstraction des secteurs de l’Etat, de la finance assurance (dont l’évolution ne dépend pas de Genève), de la construction et transport qui durant cette période ont profité d’importants investissements extérieurs et d’aides fédérales (cf. le CEVA).

Si le PIB genevois total n’a pas baissé c’est aussi parce que des secteurs non directement liés au tissu économique local (ex. industrie chimique et pharmaceutique) ou des secteurs facilement délocalisables (ex. services aux entreprises, R&D, activités informatiques et spécialisées) ont performés. Dans un environnement où la qualité des transports et du logement ne cesse de se dégrader, où les avantages comparatifs genevois ne cessent de diminuer, les coûts de production d’augmenter, les conséquences économiques qui ne manqueront de survenir dans le futur se voient comme le nez au milieu de la figure.

Ce d’autant que sur la dernière décennie l’évolution cette fois du PIB par habitant de Genève a été le plus mauvais de tous les cantons suisses. En moyenne trisannuelle ce PIB par habitant a perdu 1.58 % à Genève pendant qu’en moyenne suisse il progressait de 4.1 %.

Si l’on reprend l’idée que l’Economie c’est d’abord dans son sens étymologique gérer l’ordre dans la maison, c’est-à-dire observer et maintenir les équilibres, et ici des équilibres dans l’entier de la société, autant dire que Genève n’y est pas, on n’y trouve pas de gestion économique dans ce sens-là.

Distribuer des subventions à des réseaux d’entrepreneurs proches des partis, faire de la promotion du tourisme ou de startups fragiles qui ne pourront que délocaliser leurs éventuelles productions (à peine 40 emplois créés par année à Genève), laisser le parlement faire des arbitrages clientélistes des dépenses publiques, et laisser tomber tous les autres déterminants économiques et sociaux, est très loin de faire le compte. Cherchez à Genève une étude – qui serait pourtant fondamentale – sur l’impact du niveau des loyers sur les coûts de production et les coûts de la vie, et vous n’en trouverez aucune.

En matière d’équilibre attendre 8 ans pour obtenir un logement décent dans une caisse de pension, et pour autant qu’on en trouve, parle de lui-même. Une telle incapacité à répondre à la demande montre bien qu’il y a un problème et que la première préoccupation des partis c’est la protection d’intérêts sectoriels et non pas de l’ensemble de la population. A Saint-Louis, capitale du Minnesota (USA), le salaire médian est identique à Genève (environ 7'000 dollars) mais le coût de base pour se loger pour une personne est de 670 dollars. Ici l’on a presque tout dit. La plus-value tirée sur le logement à Genève se monte à environ le double de ce montant, vous ne trouverez aucun studio à Genève en dessous de 1'200.- si vous en trouvez un.

Genève n’est pas un canton qui gère les équilibres économiques dans leur globalité, c’est un canton qui gère des intérêts sectoriels en relation avec des clientèles politiques. Et cela vaut pour tous les partis considérés sauf pour l’UDC.

Une telle attitude qui ne prend pas en compte les équilibres généraux est tout simplement catastrophique. Ce type de défaillance se voit dans les prix trop élevés de l’immobilier et des loyers. Ces prix trop élevés engendrent des surcoûts et des pertes de compétitivité dans tous les secteurs. Dans un monde de plus en plus globalisé, dans lequel les avantages comparatifs entre nations ne cessent de se niveler, laisser un tel surcoût croître sans aucune maîtrise, et pire en le favorisant, relève tout simplement de l’irresponsabilité économique. C’est exactement ce que fait Genève qui ne tient aucun compte des équilibres et ne survit que par une croissance économique dérivée d’une augmentation démographique qui ne règle rien sur le fond ni amène de solutions, et qui au contraire ne fait qu’empirer la situation. Du point de la politique économique Genève se comporte comme une société de portage, qui porte un peu plus loin sa dette et ses problèmes croissants qu’elle laissera aux générations futures. Genève est une république qui se comporte comme si elle n’avait pas d’enfants, elle ne s’intéresse pas aux équilibres et aux conditions cadres qu’elle leur laissera. Cela se voit même chez les soi-disant écologistes de Genève qui votent une croissance démographique sans limites puis un plan directeur cantonal (PDCn 30) qui sacrifie et sature les espaces de vies et de végétation au profit d’une migration allogène incontrôlée et démentielle.

Cette politique de croissance démographique non maîtrisée induit des coûts immédiats dont les citoyens genevois sont rarement informés. Les deux tableaux qui suivent le montrent sans ambiguïté.

Depuis l’ouverture de libre-circulation avec l’UE que le PLR, PS, PDC et Verts ont votée en 2002 au niveau fédéral et imposent depuis 2014 illégalement aux Genevois en refusant d’appliquer le retour à l’équilibre voté par le peuple suisse en février 2014, les coûts sociaux à Genève ont explosés.

Lorsqu’on observe l’évolution du montant que le contribuable genevois doit consacrer à la dépense d’aide sociale pour les personnes qui ont été exclues du marché du travail (Prestation Hospice Général + ancien RMCAS) le tableau est tout simplement catastrophique. Depuis l’entrée en vigueur de la libre-circulation en 2002 le montant consacré pour aider les personnes en fin de chômage a presque été multiplié par 4 passant de 86.8 millions en 2013 à 324.8 millions en 2018.

Bien pire, si l’on regarde l’évolution de cette dépense par rapport à la taille de la population, on s’aperçoit qu’elle a aussi été multipliée par 3 passant d’un coût de 200.- par habitant en 2003 à 647.- par habitant en 2018. Une telle évolution du coût de la dépense par habitant est catastrophique, elle a engendré pour la collectivité genevoise un surcoût d’environ 1.8 milliards de dépenses sociales sur les quinze ans considérés par rapport à une situation où le coût serait resté linéaire à 200.- par habitant.

C’est la politique de libre-circulation et de porte ouverte démographique des partis au pouvoir à Genève (PLR, PDC, PS, Verts) qui viennent aujourd’hui fanfaronner devant le peuple en expliquant qu’il faut les juger sur leur bilan !

Pour comparaison avec la COVID, à fin août 2020 le canton de Genève avait accordé 6’095 aides de loyer pour un montant de 10.7 millions soit environ 1’755.- en moyenne. [Rapport relatif au monitoring des loyers commerciaux, DEFR, 7 octobre 2020]. C’est peanuts comparés aux 1.8 milliards de surcoûts perdus dans l’aide sociale !

Et le discours des candidats à l’élection ne propose strictement rien pour rétablir l’équilibre général que demande une majorité de Genevois ; soit ces candidats s’en réfèrent à des mesures insignifiantes qui n’ont rien à voir (ex. création d’un guichet administratif unique comme mesure phare !) soit ils font des propositions qu’ils ne pourront réaliser parce qu’elles ne sont pas de la compétence d’un Conseiller d’Etat mais relèvent du législateur genevois ou fédéral. Et là aussi on a presque tout dit.

N’y-a-t-il pas alors de solutions pour améliorer les équilibres de Genève ?

Et bien oui, il y en a. Elles passent par des pratiques administratives rigoureuses, des pratiques que demandent justement les souverainistes et que justement ces candidats, hors celui de l’UDC, font tout pour ne pas appliquer.

Le chapitre suivant montre en quoi consiste cette approche souverainiste.

QU’EST-CE QU’UNE POLITIQUE SOUVERAINISTE CHANGERAIT A GENEVE ?

Les politiques souverainistes dans le cadre de l’économie de marché se caractérisent par une méfiance accrue face aux endettements publics, endettements qui mettent les décisions politiques à la merci des milieux financiers, elles se caractérisent par une méfiance accrue face à toute forme de déséquilibre. La politique souverainiste se manifeste par une attitude administrative rigoureuse en regard des problèmes d’économie publique, par une position sans concession face aux clientélismes, et par le primat de la défense de l’intérêt général. L’exact inverse de ce que fait le canton de Genève.

Les maux de Genève ne sont pas tombés du ciel, ils sont la conséquence de mauvais choix politiques et de pratiques administratives illégales qui n’appliquent pas les lois.

En Suisse on parle souvent de conditions cadres et ce qui cadre les activités économiques et sociales ce sont les conditions fixées dans les lois. Mais les lois ne sont rien si la pratique administrative des cantons appliquent mal ces lois voire ne les applique pas du tout, comme à Genève.

Chacun le sait, la Suisse a été débordée par les effets de la libre-circulation qui a dépassé toutes les prévisions des experts et entraîné une progression démographique qui a submergé le pays. Ce que le citoyen sait moins c’est qu’une partie de cet excès est la conséquence directe de lois non appliquées, comme à Genève.

Les juristes et les économistes de l’administration fédérale ont à l’origine construit et pensé l’accord de libre-circulation avec l’UE (ALCP) en examinant les articulations et les effets possibles avec les lois suisses, et en partant du principe que nos propres lois seraient appliquées correctement et entièrement dans notre pays.

Si dans un tel jeu d’articulations entre un accord international (l’ALCP) et nos lois internes ces dernières ne sont pas ou mal appliquées alors c’est tout le mécanisme qui est faussé et qui produit des problèmes, l’exemple genevois ci-après le montre très bien.

Lorsque la libre-circulation avec l’UE est entrée en vigueur en 2002, la demande de logements par l’immigration européenne a explosé à Genève.

On voit sur le tableau suivant que le taux de logements disponibles ou taux de vacance (colonnes noires) a chuté du jour au lendemain à Genève. Cela s’est naturellement traduit par une chute du nombre de nouveaux baux de location d’appartement signés par année (courbe bleue) et par une baisse du nombre de changements d’adresse déclaré à l’office cantonal de la population (courbe orange). Ce qui est logique ; s’il y a moins de logements disponibles il y a forcément moins de personnes qui peuvent changer de logement ou déménager à l’intérieur du canton, on voit ici une baisse de la mobilité des locataires genevois à l’intérieur du canton.

A partir de là, on aurait pu en déduire que si la mobilité des locataires genevois avait diminué du fait de la baisse du taux de vacance, l’arrivée de nouveaux migrants, leur mobilité et leur facilité à trouver un logement à Genève, aurait aussi dû baisser. Or, c’est l’inverse qui s’est passé, alors que le taux de vacance a baissé il n’a eu aucun effet sur l’immigration, l’immigration au contraire a augmenté, et ça c’est une donnée extrêmement problématique.

Comment explique-t-on que le taux de vacance diminue, que les locataires sur sol genevois doivent réduire leurs prétentions à trouver un logement, mais que le nombre annuel de migrants, qui donc trouvent un logement, lui, augmente ?

Les données statistiques genevoises ne sont pas assez fines pour tirer de conclusions, toutefois un élément permet d’avoir une idée assez vraisemblable de ce qui s’est passé. En effet, si le taux de vacance baisse, que les locataires genevois doivent réduire leurs prétentions à trouver de nouveaux logements, que le nombre de nouveaux baux signés par année baisse lui aussi, il en ressort que ces nouveaux migrants ont forcément dû trouver des facilités pour trouver des logements, soit par le biais de filières réservées et/ou soit de sous-locations massives (par hypothèse les étrangers ou les Suisses quittant Genève sous-louant leurs appartements aux nouveaux arrivants).

En tout état de cause ces deux tableaux montrent un très grave problème administratif.

Pour reprendre ce qui a été dit de l’articulation entre accord de libre-circulation et lois suisses telle que l’avait prévue les experts, le manque de logements aurait dû être un frein à une immigration massive, on ne peut en effet pas migrer si l’on ne trouve pas de logements. Ce frein à l’immigration par le logement a ici été totalement contourné sans que l’on ne puisse savoir vraiment par quel moyen ni en connaître précisément l’ampleur. Du point de vue administratif c’est totalement inacceptable.

On rappelle que trouver un logement à Genève est extrêmement difficile pour les locataires qui sont déjà sur place. L’entrée dans un logement est soumise à un contrôle administratif conduit par les régies qui demandent un extrait du registre des poursuites, une copie de l’ancien bail, une déclaration des trois derniers salaires, pour les étrangers un permis de séjour, et alors on se demande comment autant de migrants résidant ailleurs à l’étranger ont pu venir s’installer à Genève ? Plus de 15'000 par année entre 2001 et 2019.

L’impossibilité de répondre précisément à cette question est un problème administratif extrêmement grave et crucial qui n’aurait jamais dû ni pu arriver si la loi suisse avait été appliquée par les autorités cantonales genevoises.

En effet, si la sous-location n’est pas interdite en soi tant que le propriétaire du logement ne s’y oppose pas, notre loi sur la migration (LEI 142.20) exige cependant clairement que celui qui loge un étranger, donc aussi celui qui sous-loue à un étranger, en informe l’office cantonal de la population, et qui s’il ne le fait pas commet alors une infration pénale administrative poursuivie d’office.

Cete obligation de tout logeur de déclarer les locataires étrangers a pour but de permettre aux autorités et à l’administration de savoir qui réside sur le territoire, une donnée et une condition essentielle de sécurité territoriale, qui vise comme dans le cas présent à obtenir une vision concrète et administrative de ce qui se passe sur le territoire par le biais du marché du logement. Une donnée tout aussi importante du point de vue économique et social pour la gestion et la planification. Or cette obligation, figurant dans une loi fédérale (art. 16 LEI), n’a été appliquée par aucun des partis PLR, PDC, PS et Verts à Genève qui prétendent être élus pour régler les problèmes économiques du canton et qui ont fait exactement le contraire en élargissant constamment la tolérance aux infractions migratoires. La statistique des infractions montre que la non déclaration de logement à un étranger n’a quasiment jamais été appliquée ni poursuivie à Genève.

On vous laisse imaginer les conséquences d’une telle incurie administrative. Au taux moyen de personnes par ménage, on peut estimer qu’uniquement les sans papiers estimés à environ 15'000 à Genève occupent illégalement au moins 5'000 logements, sans compter tous les autres, les faux papiers et les sous-locations illégales donc que l’on ignore. Des Genevois affirment que des logements seraient utilisés tour à tour par des bénéficiaires de prestations sociales qui font du va et vient par-dessus la frontière, deux semaine ici deux semaines là, et toutes autres sortes d’astuces au détournement de prestations sociales. Cette inapplication de l’obligation de déclarer les locataires étrangers dans les sous-location est tout simplement catastrophique du point de vue administratif, sécuritaire et économique, elle relève de l’irresponsabilité.

Les conditions de vie à Genève ne cessent de se dégrader, les dépenses sociales explosent, le PIB par habitant régresse, l’insécurité augmente, et les autorités ont des pratiques administratives illégales qui ne leur permettent pas de savoir qui réside en réalité sur leur territoire. Il faut le dire pour le croire.

Que pourrait faire une politique souverainiste dans une telle situation ? Il semble que la réponse soit évidente. Déjà ramener le respect des lois et des pratiques administratives conformes, une rigueur que précisément les partis du PLR, PS, PDC et Verts se refusent à appliquer, et dont les élus et les édiles sont en plus tour à tour les auteurs de pratiques discutables.

La simple exigence de cette obligation de déclarer toutes les locations et les sous-locations à des étrangers, qui n’est jamais qu’un respect de la loi, dans le but précisément de conserver les équilibres au lieu d’ouvrir la porte à des situations ingérables, pourrait déjà avoir des effets considérables sur les questions concernées.

Les Genevois auront-ils le courage de donner sa chance au candidat UDC Nidegger, le seul montrant une volonté de taper du poing sur la table face à ces problèmes et d’en obtenir des informations cruciales ; c’est là toute la question. Entre la désinformation et les manipulations politiques dont sont victimes les Genevois, entre une Tribune de Genève, reine de la désinformation, et de soi-disant milieux culturels qui ne cessent de stupidement diaboliser une UDC qui est quand même le plus grand et parmi les plus anciens partis de Suisse, là est toute la question. Combien de Genevois savent qu’il y a deux UDC au Conseil d’Etat à Zürich depuis des décennies, un canton qui dans un meilleur cadre de vie laisse à ses citoyens une épargne et un revenu disponible bien supérieur.

L’intelligence voudrait que lorsqu’on a tout essayé et que rien ne marche alors l’on se saisisse de la dernière solution qu’on n’a pas encore essayée, et au moins qu’on l’essaie. Mais est-ce à la portée des Genevois ? Là est toute la question. Il s’agit pourtant de leur qualité de vie et de l’avenir de leurs enfants.

Une réforme dans les pratiques administratives et un retour à l’application de toutes les lois pourraient considérablement améliorer la situation. Mais les Genevois le savent-ils seulement ?

Michel Piccand

P.S.

Dans le même cadre lire l’article sur la mendicité ci-dessous, qui présente exactement le même type de problème administratif d’inapplication des lois par les partis au pouvoir à Genève et qui entraîne ensuite des problèmes ingérables.

https://lesobservateurs.ch/2021/02/14/cedh-les-juges-europeens-imposent-la-mendicite-aux-suisses/

Pour un exemple concret de clientélisme on renvoie principalement à l’affaire Maudet, où un Conseiller d’Etat se voit offrir des cadeaux somptueux et payer des sondages par le biais de personnes actives dans l’immobilier ou l’hotellerie à Genève, et où nombre de politiciens ne voient pas où est le problème…

Pour des données concrètes sur le clientélisme voir ici les différences incroyables et inexpliquées entre les coûts de constructions et du bâtiment public entre l’arc lémanique (Genève, Vaud) et la Suisse-allemande.

https://lesobservateurs.ch/2020/09/27/libre-circulation-comment-la-fer-et-la-gauche-abusent-des-cct/

Pour le problème des sous-locations illicites lire cet article où une femme de nationalité étrangère a pu sous-louer 30, oui 30 appartement à prix d’or à des migrants. Dans l’autre cas un homme qui a loué une dizaine d’appartements à des masseuses étrangères. Ces faits poursuivis actuellement en justice ne représentent probablement que la pointe de l’iceberg. Ils confirment ce qui est dit à propos de sous-locations probablement massives et confirment la pratique de laisser-faire par les partis au pouvoir quant au contrôle administratif des sous locations et de l’obligation de déclaration à l’office cantonal de la population.

N.B. On comprend ici assez peu que les propriétaires immobiliers acceptent de telles situations de sous-locations et de pratiques administratives illégales. Parce qu’il arrivera forcément un moment où la situation légale devra être rétablie, et alors certains d’entre eux pourraient se voir en payer le prix fort.

https://www.rts.ch/info/regions/geneve/11702702-a-geneve-une-marchande-de-sommeil-presumee-dans-le-viseur-de-la-justice.html

https://www.20min.ch/fr/story/la-justice-enquete-sur-une-lucrative-sous-location-408161757463

Et encore, parce que ces conséquences désastreuses ne sont pas des abstractions qui ne toucheraient que quelques rares personnes, voici des faits dont j’ai eu personnellement connaissance.

Un jeune genevois de retour après deux ans d’études à l’étranger pour parfaire ses connaissance qui faute de trouver un logement a trouvé une sous-location d’un studio à Genève avec un prix majoré de 30 % qu’il a découvert après coup et qu’il versait à une femme française domiciliée à Annemasse et pour qui c’était tout bénéfice.

Un autre jeune genevois qui après avoir résussi brillament son apprentissage et accompli ses obligations militaires s’est retrouvé durant deux ans à vivre dans un bureau préfabriqué portable et mal chauffé dans la cour de l’entreprise de son patron. L’idéal pour trouver une compagne et fonder une famille.

Ce Genevois la cinquantaine, travailleur manuel, qui faute de retrouver du travail et ayant entre-temps perçu un petit héritage l’a littéralement épuisé et perdu dans le paiement du loyer et de ses charges durant deux ans avant de se retrouver à l’hospice général.

Ce Genevois, qui venant de se mettre à son compte a perdu son logement sans en retrouver un et qui après avoir alerté de cette urgence tant les offices de logements de la ville que du canton sans jamais recevoir de réponse, a été forcé de vivre plus d’une année à l’hôtel et y a laissé toute la trésorerie qu’il avait prévue pour le démarrage de son entreprise et a finalement dû y renoncer.

Si chaque habitant de ce canton connaît quatre cas comme celui-ci, on vous laisse imaginer le tableau social de ce canton dans lequel les élus réclament qu’on les jugent sur leur bilan ! (sic).

Et l’on vous épargne les élus socialistes et écologistes qui bénéficient tous de logements enviables en Ville de Genève, ni comment, comme l’a expliqué la Cour des Comptes, des enfants et des proches des élus PDC trouvaient eux facilement des logements communaux dans les communes périphériques.

Au vu de tout ce qui a été dit, personne ici, pourvue du moindre bon sens, oserait affirmer que Genève est économiquement et administrativement bien géré. Ce qui rêgne c’est un clientélisme et copinage à tous les étages de la droite à la gauche.

Seule une personne ayant la volonté d’appliquer les lois qui pourtant existent pourrait y changer quelque chose.

N.B. Genève ne tient même pas de rôle de ses citoyens demandeurs de logements, il ne sait même pas combien il y en a.

NOTE

L’ordre de priorité dans les dépenses est une notion bien connue des juristes et de la justice qui l’appliquent quand ils ont à mesurer si une dépense est permise ou raisonnable. Cet ordre divise les dépenses en dépenses nécessaires (celles que l’on est obligé de faire), en dépenses utiles (celles qui sans être nécessaires permettent cependant de faire des économies ou d’améliorer le revenu) et enfin les dépenses somptuaires (celles que l’on peut faire seulement lorsque les dépenses nécessaires et utiles ont été accomplies et payées). Un exemple type est celui d’un père qui prétend qu’il ne peut pas payer la pension pour son enfant (dépense nécessaire) alors qu’il vient de s’acheter un véhicule luxueux (dépense somptuaire). Ainsi chacun comprend que celui qui fait des dépenses somptuaires alors qu’il n’accomplit pas ses dépenses nécessaires est à tout le moins moralement condamnable lorsque ce n’est pas judiciairement.

Cette règle de l’ordre des dépenses est universelle et s’applique à tous, sauf apparemment à certains appareils politiques qui ont en charge la conduite de l’Etat.

Il s’agit là d’un critère moral essentiel en politique et le degré par lequel les gouvernants s’en écartent indique alors le degré de clientélisme. Lorsqu’on peut dépenser 680 millions pour changer toutes les fenêtres des bâtiments étatiques, dépenser 60 millions pour une plage comme à Genève, alors qu’un nombre élevé de citoyens ne trouvent tout simplement pas à se loger, on a là toute la description du problème entre dépenses nécessaires, utiles et somptuaires, et qui se confond alors avec celle des dépenses clientélistes.

2 commentaires

  1. Posté par Jandur le

    Auxquels s’ajoute le dpt de la Culture, autre domaine de dépenses d’un clientélisme hors contrôles, aux activités en faveur de copinages aux intérêts investis dans le “grand-Genève” – ce mécanisme juridique franco-UE qui n’a jamais reçu l’aval démocratique helvétique, mais qui oblige les contribuables Suisses à le financer.

    A l’instar du contrat passé par le dpt de la Culture avec un groupe de pseudos créateurs banlieusards parisiens, durant ces périodes Covid de financements difficiles des Suisses travaillant dans le secteur culturel,
    pour ces horribles araignées géantes sur les quais.
    – Le libanais Conseiller municipal Sami Kanaan clame ses faveurs du tout-développement du Grand-Genève. Après son face à face avec Dupessey, ex-maire d’Annemasse, une interview de Pascal Décaillet, où les 2 se félicitent d’avoir réussi à capter les financements CFF++ pour payer les lignes de trams en France, dans le 74, reliant la gare d’Annemasse au quartier de logements sociaux Le Perrier d’Annemasse, reliant Genève à Saint-Julien, et dans le 01, reliant Ferney.

    Lire les intentions (fusion des communes Genevoises – sur fond au ton de mépris sur l’historique de Genève) et finalités pro-Grand Genève clairement affirmées, par cet élu nationalisé Suisse (moi-même Suisse d’origine Schwyz né à Genève, j’ai du mal à supporter l’arrogance constante et le ton méprisant envers la Suisse de cet immigrant du Nord-africain devenu politicien-fonctionnaire genevois à vie), actuel municipal de Genève,
    sur actuel blog c/ Le temps.ch signé Sami Kanaan.

  2. Posté par Gub le

    GENEVE! Voyoucratie, Idiocratique et partitocratique, gèré par des idiots avide de gros salaires et d’enveloppes bien garnies… c’est à dire gouverné par les lobbys les plus offrants. Il n’y a pas des lois contre ça?

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