Dimanche 17 janvier, la Marche pour la vie appelait à manifester. Dans le contexte actuel, l’action est une réussite : le rassemblement sur la place du Trocadéro à Paris aurait réuni près de 5 000 personnes selon les organisateurs, entre 4 000 et 6 000 d’après la préfecture. A ce « présenciel » s’ajoutait le « distanciel » : on pouvait suivre la manifestation sur Zoom. C’était une marche pour la vie et contre l’allongement du délai légal pour avorter imposé par la majorité. L’Assemblée nationale a en effet voté l’allongement de ce délai, de douze à quatorze semaines, à l’automne 2020. L’humain en gestation aura donc déjà trois mois et demi de vie dans le ventre de sa maman.
Le mot d’ordre a été exprimé par la porte-parole de la Marche pour la vie, Aliette Espieux : « Le message est de rappeler que l’avortement est une violence faite aux femmes, un droit de se faire bâillonner. » D’autres slogans étaient visibles sur des pancartes et des vêtements : « Défendons le droit de naître », ce qui permettrait de « naître libres et égaux » comme le prétend la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, « Mon corps, mon choix. Mon corps, mon droit », « Génération pro-vie » ou encore « Avortement : stop à la culture des déchets ».
Les manifestants s’opposaient à deux projets de loi. La loi bioéthique, d’abord, autorisant « la PMA pour toutes », manière de masquer une nouvelle attaque anthropologique contre la famille et d’ouvrir la boîte de Pandore pour la GPA, véritable mise en vente des ventres féminins. Le prochain examen par le Sénat du projet de loi portant sur l’allongement du délai pour avorter, ensuite, porté par la gauche et LREM. Le vote sénatorial devrait être négatif mais le mode de circulation des lois donnera le dernier mot aux députés.
Le lieu du rassemblement ne doit rien au hasard : il s’est déroulé sur le parvis des droits de l’homme. Indéniablement, ainsi que le déclarait Patricia de Sagazan auprès de l’hebdomadaire Valeurs actuelles le 14 janvier 2021, « il y a eu une volonté de faire passer ces lois bioéthiques sans que le peuple puisse se mobiliser ou manifester ». Et même, plus simplement, sans lui demander son avis alors que ce sont des questions cruciales. C’est d’ailleurs sans doute parce que sont des questions cruciales que l’exécutif préfère ne pas organiser de consultation de la population. La majorité des Français pourrait surprendre.
Comme l’habitude en a maintenant été prise pour toute manifestation, y compris celles dont le pacifisme n’est plus à démontrer, à l’instar des actions de La Manif pour tous, le ministère de l’Intérieur avait dépêché sur place des membres des forces de l’ordre en nombre conséquent. Un dispositif d’encadrement disproportionné face à l’expression d’opinions qui pourtant, et contrairement à celles de mouvances politiques souvent laissées libres de casser, ne menacent en rien les biens matériels – ni la République. Sauf à confondre cette dernière avec l’avortement. •
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