Le code parental suédois actuel est vieux d’environ 70 ans et est largement basé sur "la famille nucléaire traditionnelle avec une mère, un père et des enfants". Pour la ministre suédoise de l'égalité des sexes, Åsa Lindhagen, les familles d'aujourd'hui peuvent être différentes différente et les enfants peuvent naître de différentes manières.

Le gouvernement suédois a lancé une consultation sur la manière de rendre la législation non-sexiste (gender-neutral), a rapporté le diffuseur national SVT Nyheter. Il s’agirait notamment d'effacer du code parental des notions telles que "père" et "mère".

Comme le mariage homosexuel et l'adoption par les couples gays et lesbiens sont maintenant légaux en Suède, la formulation de la loi doit être révisée.

"La loi a été rapiécée et amendée de différentes manières, mais nous avons besoin d'une législation adaptée à la réalité actuelle.", a déclaré Åsa Lindhagen à la SVT.

D'autres points à examiner sont la possibilité d'adopter les enfants de l'autre après une séparation et les moyens de mettre fin à la parentalité.

Åsa Lindhagen est elle-même ouvertement bisexuelle et a eu deux enfants avec une femme dont elle est maintenant séparée. De son propre aveu, elle veut rendre les choses plus faciles pour elle-même et pour les autres "parents arc-en-ciel".

"J'ai dû adopter officiellement l'enfant que je n'avais pas porté en tant que parent, et c'est bien sûr une situation très étrange d'adopter son propre enfant. Je ressentais aussi beaucoup d'anxiété avant la fin de l'adoption car je n'avais aucun droit légal", a avoué Åsa Lindhagen à SVT.

Il existe aussi des familles où plus de deux adultes assument la responsabilité parentale. "Cela peut aussi s’applique aux  familles où les parents vivent dans une relation hétérosexuelle et où il y a un père supplémentaire ou une mère supplémentaire avec qui l'enfant a une relation très étroite", a expliqué Åsa Lindhagen.

Les résultats de la consultation seront communiqués au plus tard en juin 2022.

La Suède est un des pays les plus progressistes d'Europe en ce qui concerne les droits des LGBT et l'égalité des genres. Le mariage homosexuel est légal depuis 2009, tandis que les couples gays et lesbiens peuvent déposer une demande d'adoption depuis 2003. En 2019, 98 % des Suédois ont estimé que les gays et les bisexuels devraient bénéficier des mêmes droits que les hétérosexuels, ce qui est le taux le plus élevé de l'Union européenne. Cependant, Stockholm n'a pas renoncé aux conditions traditionnelles pour l'éducation des enfants. Une enquête gouvernementale sur la question devrait se terminer d'ici juin 2022.

Des tentatives d'imposer des termes non sexistes, notamment le remplacement des mots "père" et "mère" par autre chose, ont été faites par des organismes gouvernementaux dans d'autres pays aussi, avec plus ou moins de succès. L'an dernier, la France a choisi de les remplacer dans les écoles du pays par "parent 1" et "parent 2". Aux États-Unis, une mesure similaire a été adoptée pour les demandes de passeport. Les formulaires comportent deux champs intitulés "Mother/Father/Parent", ce qui laisse plus d'options.

Au Canada, par contre, une tentative d'utiliser des termes non genrés au lieu de "père" ou "mère" a été accueillie en 2018 par une tempête de sarcasmes. Pourtant elle était en accord avec d'autres décisions du gouvernement, comme celle de donner aux gens la possibilité de faire imprimer un "X" sur leur passeport au lieu de la désignation du sexe.

Sources (avec liens) :
https://sputniknews.com/society/202012111081425230-sweden-to-remove-mother-and-father-from-parental-code-to-make-it-gender-neutral/
https://www.rt.com/news/509358-sweden-gender-neutral-parents/

Résumé Cenator