Pour Viktor Orban, «l’Europe ne peut pas faire allégeance au réseau Soros»

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Le 26 novembre, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a répliqué à la tribune publiée par Georges Soros huit jours plus tôt avec un texte intitulé «L’Europe ne peut pas faire allégeance au réseau Soros». Le Premier ministre hongrois fustige la corruption et les velléités totalitaires qu'a, selon lui, le président de l'Open Society Foundations.

Viktor Orban y accuse d'abord le «milliardaire spéculateur» américain d'origine juive hongroise d’être un «délinquant économique qui a gagné son argent par la spéculation, par la ruine de millions de personnes, et même par le chantage exercé sur rien moins que des économies nationales». «En empilant les clichés antisémites», accuse l'Obs qui relate la tribune en France, le chef du gouvernement hongrois estime que Georges Soros – né Georgy Schwartz – chercherait à contrôler l’Union européenne grâce à un «réseau qui imprègne de toutes parts la bureaucratie européenne et les élites politiques».

L'ex-opposant au gouvernement communiste hongrois détaille ainsi l'agenda de Georges Soros : «Des forces puissantes sont de nouveau à l’œuvre pour faire disparaître les nations européennes et unifier le continent sous l’égide d’un empire global.» Le «réseau Soros […] travaille depuis des années à faire de l’Europe un continent d’immigration» et à «promouvoir l’élimination des cadres nationaux»; avec pour objectif  selon Viktor Orban de créer une société «multiculturelle et ethniquement mélangée» qui serait «entre les mains des élites globalisées».

Georges Soros dresse les uns contre les autres les peuples d’Europe

Georges Soros, continue-t-il, «dresse les uns contre les autres les peuples d’Europe» en usant de moyens «multiples et actifs sur les scènes les plus variées de la vie publique» : «La liste est longue des responsables politiques, des journalistes, des juges, des bureaucrates, des propagandistes politiques maquillés en représentants de la société civile qui émargent aux fiches de paie établies par George Soros.» Le nonagénaire est présenté comme «l’homme le plus corrompu de la terre», qui «paie et achète tous ceux qu’il peut» et dénigre les autres «au travers de la presse de gauche».

«Société protégée» et «démocratie chrétienne» contre «société ouverte» et «pensée unique»

Le Premier ministre hongrois fustige ensuite le projet – qu'il juge totalitaire – du financier américain : «De nombreux bureaucrates de haut niveau de l’Union agissent de concert avec le réseau de George Soros» en vue de créer «un empire européen global et unifié sous la bannière de la société ouverte». L'objectif de «leur proposition appelée Etat de droit» serait d’imposer «un mode de pensée unique, une culture unique, un modèle social unique», explique-t-il.

Dans ce long réquisitoire, Viktor Orban défend également une vision chrétienne de l'Europe : «Bien que les nations formant l’Europe soient d’origines diverses, les racines communes de notre foi les ont réunies. Le modèle de la famille reposant sur la tradition judéo-chrétienne a été le fondement de nos communautés. C’est la liberté chrétienne qui a assuré la liberté de la réflexion et de la culture et a créé une concurrence bénéfique entre les nations de l’Europe. Le mélange vertueux des différences a fait de l’Europe, pendant des siècles, la force motrice du monde.»

Une opposition fondamentale avec son ex-compatriote – qui a émigré aux Etats-Unis en 1956 – que le président du Fidesz résume par cette formule : «Soros veut une société ouverte (Open Society), nous voulons quant à nous une société protégée (Safe Society). Pour lui, la démocratie ne peut être que libérale, pour nous elle peut être aussi chrétienne. Pour lui, la liberté ne peut servir que l’affirmation individuelle, pour nous la liberté peut aussi consister à suivre l’enseignement du Christ, elle peut aussi être mise au service de la patrie et de la protection de notre famille.»

Dans une tribune publiée le 18 novembre dans plusieurs médias internationaux – dont l’Obs – intitulée «L’Europe doit tenir tête à la Hongrie et à la Pologne», Georges Soros exprimait son souhait que ni la Hongrie ni la Pologne ne puissent bénéficier des fonds communautaires de l'Union européenne en raison de leur véto au plan de relance européen conditionné au «respect de l’Etat de droit». L'influent financier – condamné pour délit d'initié en 2012 – y accusait également avec véhémence Viktor Orban de «faire secrètement les poches au pays [à travers] un système kleptocratique très élaboré». 

 

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