Méditerranée : Provocations turques en série
Ce jeudi, deux Rafale devaient gagner la Crète. Par ailleurs la frégate La Fayette et le porte-hélicoptères Tonnerre se dirigent vers ce qui pourrait devenir un théâtre d’opérations militaires, si le gouvernement islamiste turc persiste dans ses provocations à l’encontre de la Grèce. La tension est liée à l’annonce de l’envoi d’un navire de recherche de gisement pétrolier dans les eaux grecques.
Le navire Oruç Reis entend se livrer à des recherches de gisements, et s’est fait escorter par plusieurs bâtiments militaires. La Grèce ne pouvait pas faire moins que d’envoyer à son tour un navire de sa flotte militaire en prévision d’une violation de ses eaux territoriales annoncée. Erdogan entend en effet conforter sa revendication sur une zone maritime où ont été récemment identifiés d’importants gisements. Il est vrai que cette zone est beaucoup plus proche de la côte turque que de la côte grecque, mais la provocation turque n’est pas un acte isolé. Erdogan veut imposer une hégémonie turque sur la région, et il cherche à tester la détermination de la Grèce à refuser de se voir rogner sa souveraineté, et la détermination de ses alliés européens à lui apporter leur soutien.
Les Turcs n’ont pas choisi la France comme médiateur, ils entendent passer par le belge Charles Michel, qui préside actuellement le Conseil européen, et par Angela Merkel. Pourquoi ce choix ? Les mauvais esprits pourraient être tentés de soutenir que la concentration de Turcs en Belgique et surtout en Allemagne n’y est pas étrangère. L’Allemagne compterait actuellement de cinq à six millions de Turcs ou d’Allemands d’origine turque, vivant dans l’ouest du pays et à Berlin. Quant à la communauté turque de Belgique, elle représenterait environ 300 000 personnes (pour 11 millions d’habitants) et, surtout, cette communauté est concentrée à 50 % dans la région de Bruxelles. Il y a 60 ans, la Belgique identifiait à peine… 300 Turcs sur son territoire !
800 000 Turcs en France dont 200 000 clandestins
L’absence de statistiques ethniques interdit aux Français de savoir ce qu’il en est les concernant. Mais il y aurait 800 000 Turcs chez nous, dont 200 000 clandestins. Cette population est plus diluée sur notre territoire, avec des concentrations à Paris, Strasbourg et Lyon.
90 % de l’immigration turque se qualifie de religion musulmane. Et il serait intéressant de connaître, par sondage, l’opinion de cette communauté à l’égard de l’impérialisme turc actuel. Nous serions sans doute à des niveaux d’adhésion de l’ordre de 90 % également. A titre de comparaison, la France ne compterait que 50 000 ressortissants grecs.
Il y a donc un véritable problème que semblent découvrir actuellement les dirigeants européens, car en cas de soutien à la Grèce dans un conflit local, c’est à une véritable cinquième colonne que se trouverait potentiellement confrontée l’Europe de l’Ouest. Or « le danger d’un incident n’est pas exclu » a indiqué mardi le ministre grec des Affaires étrangères.
Pour une fois, Macron n’a pas pratiqué le « en même temps » et a attribué les tensions à la seule Turquie. Les Rafale ne sont qu’« en exercice », mais cette qualification ne trompe personne.
La Turquie et la Grèce ont une longue habitude des confrontations militaires et diplomatiques. Mais les signes se multiplient d’un raidissement d’Ankara, comme en a témoigné l’islamisation de la cathédrale Saint-Sophie, il y a trois semaines seulement, malgré les réactions internationales. •
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