Hacking de journalistes : les dessous d’une bien étrange affaire
Le Premier Procureur Stéphane Grodecki a rendu le 10 juillet 2020 un nouvel acte d’accusation contre quatre personnes dont Dominique Giroud. Il s’agit de la seconde copie rédigée par le Ministère public, qui s’était fait sèchement remettre à l’ordre le 25 mai 2018 par le Tribunal de Police. La lecture de cette seconde mouture nous apprend qu’il est aujourd’hui fait reproche à l’encaveur valaisan d’avoir instigué une tentative de soustraction de données.
Rappel des faits : dès octobre 2013, Dominique Giroud fait l’objet de multiples articles de presse le mettant vertement en cause. Étaient à la manœuvre Yves Steiner et Marie Parvex, respectivement journaliste à la RTS et au journal le Temps. Il était reproché à Dominique Giroud dans l’affaire dite du « St-Saphorin », d’avoir mélangé du vin vaudois avec du fendant valaisan. Ces accusations se sont révélées par la suite fausses. Dominique Giroud a été acquitté par le Ministère public vaudois le 17 novembre 2014. Ses déboires fiscaux furent également abondamment exposés par ces journalistes. Dominique Giroud a en effet omis de déclarer une partie de ses revenus au fisc, ce qui lui a valu une série de condamnations à des jours-amendes avec sursis, d’abord par la justice vaudoise, puis par celle valaisanne, toutes basées sur les mêmes faits, mais en leur appliquant des lois différentes selon qu’il s’agisse de l’impôt anticipé, de la TVA, de l’impôt communal, cantonal ou fédéral. Le célèbre avocat de Dominique Giroud dans ce dossier, Me Xavier Oberson, n’a d’ailleurs cessé de plaider la violation du principe ne bis in idem, selon lequel personne ne devrait être puni plusieurs fois pour la même infraction.
Mais revenons aux faits. Interrogé par la police en juin 2014, Dominique Giroud a reconnu qu’il avait été totalement dépassé par cette tempête médiatique sans précédent. Il craignait pour la survie économique de son entreprise et vivait très mal cette situation pour son épouse et ses enfants. Il ne pouvait comprendre que de nombreuses informations confidentielles, provenant de dossiers judiciaires et soumis au secret de fonction, soient publiées dans les médias, qui plus est de façon tronquée, c’est-à-dire uniquement à charge et en violation de la présomption d’innocence.
C’est dans ce contexte qu’un véritable roman, digne des meilleures séries policières, commence. Fin 2013, Dominique Giroud fait la connaissance d’un détective privé genevois, Antonino Mannisi. Ce dernier fait preuve d’une grande compassion et lui propose son aide. Pour gagner sa confiance, il peut compter sur l’amitié qui le liait à une connaissance commune, membre des services secrets de la Confédération. Antonino Mannisi propose ainsi à Dominique Giroud de faire pour lui de la « veille », de sécuriser son système informatique et de l’informer grâce à ses réseaux si de nouvelles « attaques » se préparaient. Jusque-là, rien d’illégal.
Ce détective privé s’avéra très efficace. Il fut capable d’indiquer par avance à Dominique Giroud quand le journaliste Yves Steiner allait diffuser des reportages sur lui à la RTS. Il lui fournissait nombre d’informations, notamment au sujet de personnes voulant prétendument lui porter préjudice. Ce détective présenta encore à Dominique Giroud un spécialiste en informatique. Ce dernier lui vendit pour 10'000 frs de services, tels que contrôle des serveurs, vente d’ordinateurs sécurisés et d’applications cryptées. Un site Internet devait également voir le jour depuis lequel une contre-attaque médiatique devait être lancée.
Le détective s’avéra également très efficace pour convaincre Dominique Giroud de ne plus rien garder de confidentiel sur ses propres ordinateurs, mais de lui transmettre tous ses documents confidentiels, y compris ceux relatifs aux procédures judiciaires en cours, pour les mettre en sécurité. Ce que Dominique Giroud fit.
L’enquête de police genevoise a permis de découvrir le pot aux roses : Antonino Mannisi était un agent double. Il jouait la comédie avec Dominique Giroud, alors qu’il avait en réalité été engagé par le journaliste de la RTS pour soutirer des documents et informations au Valaisan. Ceux-ci étaient ensuite diffusés sur la chaine publique. Pour « blanchir l’information » et protéger sa précieuse source, Yves Steiner transmettait parfois certains éléments dérobés à Dominique Giroud à d’autres médias, notamment au Matin Dimanche, où il entretenait de solides amitiés.
Des écoutes téléphoniques révèlent qu’Yves Steiner et Antonino Mannisi formaient (pour reprendre les propres termes utilisés par Yves Steiner) « une boîte » dénommée « Steiner & Mannisi Partners ». Mannisi donnait des informations à Steiner. Celui-ci, en contrepartie, en fournissait au détective, violant au passage le secret des sources grâce auquel il les avait obtenues. Steiner a ainsi, notamment, fourni des informations confidentielles au détective sur la très médiatique affaire Dimitry Rybolovlev. Antonino Mannisi a quant à lui eu l’honneur de jouer le rôle d’expert sur les écrans de la RTS. Yves Steiner ira jusqu’à lui offrir d’instrumentaliser sa propre RTS en faisant paraître un reportage assassin pour nuire à l’un des concurrents d’Antonino Mannisi.
Un document audiovisuel disponible sur YouTube montre de manière détaillée comment l’entreprise commune Steiner-Mannisi fonctionnait : https://www.youtube.com/watch?v=-IwTFxjW3zY&feature=emb_logo.
C’est dans ce contexte qu’on proposa à Dominique Giroud de mettre en œuvre une opération de hacking visant à découvrir qui, en violation du secret de fonction, distribuait des informations aux journalistes pour lui porter préjudice.
Dominique Giroud a toujours nié avoir donné son accord à une telle opération. Il l’a encore répété récemment dans une interview au Walliser Bote (http://www.dominique-giroud.com/wp-content/uploads/2020/06/WalliserBote_15-juin-2020_p1et6-7_FR.pdf). Dans son acte d’accusation, le Procureur Grodecki prétend au contraire apporter la preuve que le Valaisan a donné son feu vert en évoquant les 10'000 frs versés à l’ami spécialiste en informatique de Antonino Mannisi, qui auraient été une avance de paiement. Or, les ordinateurs sécurisés achetés avec ce montant ont été retrouvés par la police. Quant au spécialiste informatique qui, selon le Ministère public, aurait mis en œuvre l’opération, il prétend que ce sont Antonino Mannisi et Yves Steiner qui pourraient se cacher dernière cette malheureuse tentative avortée qui, selon lui, a été conduite de manière fort peu professionnelle.
Une chose est certaine : grâce à Antonino Mannisi, le journaliste de la RTS Yves Steiner savait parfaitement qu’une cyber-attaque était projetée contre Marie Parvex et lui-même. Pourtant, Yves Steiner ne jugea pas utile d’avertir sa collègue. Bien au contraire, il demanda à Antonino Mannisi, pour le cas où le hacking contre Marie Parvex aurait abouti, de pouvoir consulter les informations ainsi obtenues chez la journaliste du Temps. La complicité d’Yves Steiner dans la tentative de hacking a d’ailleurs choqué sa collègue Marie Parvex. Face au Ministère public, celle-ci déclarera au cours de l’enquête qu’elle avait déjà eu « des doutes sur l’intégrité » d’Yves Steiner au moment où elle avait découvert « le rôle trouble qu’il avait joué dans toute cette affaire », mais que ses doutes étaient devenus des certitudes lorsqu’Yves Steiner lui avait confirmé « qu’il avait eu des informations par avance » : « C’est ce jour-là que j’ai décidé que je coupais le contact définitivement avec lui. » En effet, tout vrai journaliste aurait immédiatement averti sa collègue.
Quelques semaines après avoir commis ses derniers reportages contre Dominique Giroud, Yves Steiner a définitivement quitté la RTS. Depuis septembre 2014, il travaille pour le Contrôle fédéral des finances, organe suprême de surveillance financière de la Confédération, rattaché au Département fédéral des finances.
Dans un article du 21 janvier 2016, le journal alémanique Die Weltwoche ose poser les questions qui dérangent (https://www.weltwoche.ch/ausgaben/2016-3/hintergrund/tous-contre-giroud-die-weltwoche-ausgabe-32016.html) : Et si le détective privé avait en réalité encouragé la cyber-attaque en tant qu’agent provocateur ? Quel a été le véritable rôle de la télévision suisse romande dans cette affaire ?
Le procès public à venir nous le révèlera peut-être. Mais rien n’est moins sûr.
Dominique Giroud avait demandé de pouvoir avoir accès à toutes les écoutes téléphoniques enregistrées entre les deux comparses Steiner et Mannisi. Il a fallu l’intervention du Tribunal de Police pour que l’accès à ces preuves essentielles lui soit enfin accordé. Le 1er acte d’accusation fut d’ailleurs annulé pour cette raison et le Ministère public invité à revoir sa copie et à transmettre ces enregistrements.
Mais coup de théâtre ! En catimini et sans que les autres parties en soit informées, la RTS et Yves Steiner demandèrent et obtinrent avec l’aval du Ministère public la destruction de ces écoutes. Ces pièces indispensables pour la bonne compréhension de ce qui s’était réellement passé se sont ainsi définitivement volatilisées.
La RTS et Yves Steiner auraient-ils quelque chose à cacher ? Comment est-il possible qu’une décision du Tribunal de police soit ainsi bafouée ? Comment expliquer qu’Yves Steiner ne soit pas également sur le banc des accusés ? Pourquoi le Ministère public genevois n’a-t-il toujours pas instruit les différentes plaintes déposées contre ce journaliste, notamment pour faux témoignage durant son audition, mais également escroquerie, recel, abus de confiance ou encore appropriation illégitime ? Cherche-t-on à laisser prescrire ces faits ?
L’acte d’accusation établi par le Ministère public le 10 juillet dernier laisse songeur. Il donne l’impression que ce dossier est en train d’accoucher d’une souris et que les faits les plus graves ne sont pas instruits. Le 16 janvier 2014, lors d’un téléphone avec son associé Antonino Mannisi, Yves Steiner expliqua à son ami détective qu’en tant que journaliste de la RTS, il jouissait de facto d’une impunité totale : « Il n’y a aucun procureur en Suisse qui prendra un seul instant le risque d’aller attaquer directement le service public, tu te rends compte le scandale que ça peut faire ? » Il faut bien reconnaître que l’histoire semble lui donner raison.
Enquête pour LesObservateurs.ch, 6.08.2020
“Yves Steiner expliqua à son ami détective qu’en tant que journaliste de la RTS, il jouissait de facto d’une impunité totale.”
Ce qui illustre parfaitement que la RTSocialiste est le 1er pouvoir en Suisse, un pouvoir au-dessus des lois !
On aimerait bien savoir qui l’a embauché au Contrôle fédéral des finances et dans quelles conditions.
Quant au CF, il a répondu de la même manière lorsqu’il était question de la présence de l’Albanais Hashim Thaçi chez nous, avec une arrogance et un mépris vis-à-vis du peuple qui confinent à la provocation.
En clair, ce CF fait ce qu’il veut comme il le veut. Il n’y a aucun contrôle réel ni d’opposition possible.
@Christian Hofer
Merci pour l’URL concernant les réponses du Conseil Fédéral au sujet de M. Steiner.
Les pieds nickelées du CF ne font pas mention de l’arrêt du TF :
” … le Tribunal fédéral vient du reste de confirmer que les méthodes qui ont été utilisées pour s’en prendre à Dominique Giroud étaient inadmissibles.”
Ce qui signifie que M. Steiner n’est PAS un journaliste, il n’a aucune déontologie et qu’il est très bien planqué au Contrôle fédéral des finances (CDF) … pour se faire oublié … ?
En tant que jounalope, il est déjà déjà passé à la case ”oubliette” et complètement grillé !
Concernant justement l’embauche de Steiner au Contrôle fédéral des finances (CDF), voici comment la Confédération, fidèle à elle-même, enterre la polémique :
https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20183226
Circulez, y a rien à voir!
Et bien,on a la preuve que la suisse est un pays gouverné par des pourris qui osent nous faire la morale,Mais comme ils sont maqués avec la justice nos dirigeants progressistes gauchos sont tranquilles malgré leurs énormes malversations.Le journaliste est apparemment
un vrai pourri comme son camarade traître qui est en plus placé à la confédérations pour le contrôle des finances ah ah ah.
Une vrai confédération bananière.On voit très bien les vrais valeurs de la Suisse et de la TSR ah ah ah ah. ARRÊTONS de payer pour cette m…e.
Le cadeau de Noël d’Eric Felley le 25.12.2018 à Dominique Giroud :
L’épouse de Dominique Giroud est décédée subitement en Valais
Affaire
Les Valaisans ont appris avec stupeur vendredi le décès de la femme de Dominique Giroud, le marchand de vin qui a défrayé la chronique depuis 2014 avec ses ennuis fiscaux. Eric Felley
[…] Depuis, sa vie a pris une tournure judiciaire complexe et aujourd’hui tragique avec le décès de son épouse.
«Le Nouvelliste» a publié son faire-part dans son édition du 21 décembre. D’origine hongroise, âgée de 50 ans, l’épouse de Dominique Giroud «a rendu subitement sa belle âme à Dieu dans la foi, munie des sacrements de l’Eglise» et ce dans l’après-midi du 19 décembre à son domicile à Grimisuat. LE FAIRE-PART MENTIONNE LE NOM DE LEURS CINQ ENFANTS, ainsi que les familles en deuil en Suisse et en Hongrie. La messe de sépulture s’est tenue à l’église du séminaire d’Ecône samedi dernier.
Une simple «femme de paille» ?
[…] LORS DE L’ENQUÊTE DE L’ADMINISTRATION FEDERALE DES FINANCES, ELLE AVAIT ÉTÉ INTERROGÉE LONGUEMENT, MAIS N’AVAIT PAS FOURNI D’EXPLICATION CLAIRE SUR SON RÔLE, NI MÉMÉ SI ELLE N’AVAIT ÉTÉ QU’UNE SIMPLE «FEMME DE PAILLE».
Toujours est-il que le couple devait répondre ensemble de l’amende infligée par le Service valaisan des contributions pour avoir dissimulé 10,6 millions de revenus entre 2003 et 2010. De 1,2 millions de francs au début, cette amende est passée à quelque 6 millions de francs à la suite d’un recours de Dominique Giroud qui s’est retourné contre lui.
[…] Dominique Giroud ne s’est pas présenté personnellement devant le Tribunal de Sion et a été condamné à 9 mois de privation de liberté avec un sursis de trois ans pour escroquerie en matière de contributions, fraude fiscale et délits fiscaux.
https://www.lematin.ch/story/l-epouse-de-dominique-giroud-est-decedee-subitement-en-valais-651690905806
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Rappel : Yves Steiner a quitté le journalisme et la RTS. Depuis septembre 2014, il travaille à Berne pour le CONTRÔLE FEDERAL DES FINANCES (CDF) en tant qu’expert en audit et responsable de communication externe. L’organe de surveillance de la Confédération suisse, le CDF est rattaché au Département fédéral des fiances.
“[…] c’était sûrement compromettant pour la RTSocialiste … qui continue à nous mentir et nous lobotomiser le cerveau !”
@antoine, vous oubliez dans votre liste des méfaits de cette Pravda qui continue à nous “mentir […] lobotomiser”, le fait que vous êtes, nous sommes tous, obligés de la financer pour cela !
C’est probablement le pire dans cette affaire.
” … la RTS et Yves Steiner demandèrent et obtinrent avec l’aval du Ministère public la destruction de ces écoutes.”
Il faudrait déposer plainte contre le ministère public !
Destruction de preuves; c’était sûrement compromettant pour la RTSocialiste … qui continue à nous mentir et nous lobotomiser le cerveau !