Voici pourquoi les sondages vous trompent

post_thumb_default

Publié par Jean-Patrick Grumberg le 22 juin 2020

« Joe Biden a 8 points d’avance sur Trump dans les sondages ! » Ca vous rappelle quelque chose ?

Pour contribuer à Dreuz.info en utilisant votre carte de crédit sans vous inscrire à Paypal, cliquez sur ce lien Paypal.Dreuz, et indiquez le montant de votre contribution.

Aucun média à part Dreuz.info ne vous expliquera pourquoi les sondages ne sont pas crédibles. Vous ne trouverez les explications suivantes nulle part ailleurs. Conserver les précieusement, elles vous seront très utiles à partir du mois de septembre, lorsque la compétition présidentielle qui se décidera en novembre commencera vraiment à s’échauffer.

Rappel sur les sondages de 2016

Quand je lis les sondages publiés ces temps-ci qui donnent Joe Biden très largement gagnant en novembre, ça me rappelle quelque chose : le soir où Donald Trump a remporté la présidentielle en 2016.

  • Le 17 octobre 2016, CBS annonce que « l’écart se creuse » entre Hillary et Trump. Hillary dépasse Trump de 9 points (1).
  • Le 23 octobre, CNN annonce qu’Hilary a 12 points d’avance sur Trump (2). C’est énorme, 12 points.
  • Le 26 octobre, The Hill annonce qu’Hillary Clinton « mène Donald Trump de 14 points au niveau national dans un nouveau sondage » (3).
  • Le 29 octobre, Reuters titre : « A 11 jours de l’élection présidentielle américaine, la candidate démocrate Hillary Clinton devance le républicain Donald Trump de 15 % » (4).

2 Et comme l’élection est décidée par le collège électoral, sur les 270 grands électeurs nécessaires pour se faire élire, le Washington Post annonçait en septembre qu’Hillary avait 244 votes et Trump 126 (5). La partie était perdue pour le candidat Trump. Jamais il ne pourrait rattraper ce retard.

3 Finalement, le 22 octobre, Reuters annonce qu’Hillary Clinton a 95% de chances d’être élue (6). Je pense que là, plus personne ne doute de l’issue.

Je vous rappelle ces chiffres parce que dans le cadre de mes recherches pour cet article, je suis tombé sur plusieurs papiers de journalistes qui écrivent aujourd’hui que les instituts de sondage ne s’étaient « pour ainsi dire pas trompés » en 2016. La gauche considère qu’il ne faut jamais laisser la réalité se mettre en travers de son narratif.

Vous avez donc à l’esprit que les sondeurs se sont fortement trompés, en 2016 (à part le Los Angeles Times, qui contrairement à tous les autres organismes, interroge tout le temps les mêmes personnes). Rasmussen a été le moins loin du bon résultat.

Et vous devez vous demander pourquoi ils ne s’ajustent pas. En trois mots : ils ne veulent pas.

Je pense qu’il est important de vous expliquer comment sont conduits les sondages.

Public visé

Certains sondages interrogent les Américains en général, voire même les millions d’étrangers qui n’ont pas le droit de vote, d’autres ciblent les électeurs inscrits qui peuvent voter – s’ils le décident – et enfin, plus précis, certains sondages interrogent ceux qui vont « très probablement voter » (likely voters).

Seuls les sondages des Likely voters s’approchent de la situation réelle. Il est inutile de demander à quelqu’un qui n’est pas inscrit, ou qui n’a pas l’intention de voter, comment il pense voter : il vous donnera une réponse parce que vous lui posez la question, mais sa réponse ne reflète pas son intention.

Ne jamais croire les sondages en ligne

Les sondages en ligne ne valent rien : personne ne contrôle qui répond, et si une personne ou un groupe décide de mobiliser tous ses contacts pour massivement peser dans une direction, et fausser les résultats, rien n’est plus facile. De plus, les personnes âgées ne répondent pas aux sondages en ligne, ce qui fausse structurellement tous les résultats dans une proportion importante.

De la même façon, les sondages qui appellent les gens sur leur téléphone mobile excluent une proportion importante de vieux : 29% des plus de 65 ans n’ont pas de mobile (7)

En petits caractères à la fin de certains sondages, il y a une partie que personne ne lit. Y est indiqué l’échantillon retenu, c’est-à-dire le nombre de Démocrates, de Républicains et d’Indépendants interrogés.

  • Si je demande à 250 Démocrates et 250 Républicains s’ils approuvent Donald Trump, je n’aurais pas le même résultat que si je questionne 300 Démocrates et 200 Républicains. C’est pourtant ce que font les sondeurs, et c’est pourquoi ils donnaient Hillary vainqueur. Et aujourd’hui Biden largement en tête.

Les sondages favorisent donc fortement les Démocrates.

Ce n’est pas tout…

Les sondeurs interrogent aussi des Indépendants. Ce sont les gens qui sont inscrits dans les bureaux de vote, mais sans affiliation politique : ils votent selon les sujets et non selon les partis.

  • Mais il existe plusieurs sortes d’Indépendants. Il y a ceux qui penchent à gauche et votent souvent Démocrates, ceux qui penchent à droite et votent souvent Républicains, et ceux qui votent vraiment selon le candidat et son programme.

Là encore, si les sondeurs prennent plus de personnes qui penchent Démocrate que Républicain, il n’y a aucun moyen de le savoir précisément : la catégorie n’est pas détaillée.

Les sondeurs ne disent pas si ce sont des Indépendants de gauche ou de droite, ni dans quel Etat ils conduisent leur sondage. Un Indépendant de Californie, c’est presque toujours une personne qui vote Démocrate. Le même au Texas vote presque toujours Républicain, tandis que celui du Nevada va voter quelques fois Démocrate, quelques fois Républicain.

Voilà pour les grandes lignes.

Fausser un sondage en deux leçons

Si on interroge 35% de Démocrates, 27% de Républicains, et 38% d’Indépendants, l’écart est déjà de 8 points en défaveur des Républicains : les résultats des sondages qui donnent Biden gagnant sont totalement faussés par ce pourcentage. Si en plus, les 38% d’Indépendants interrogés sont sur la côte Ouest et à New York, cela fausse encore plus les résultats.

Pourquoi fausser les résultats ?

La question suivante est : pourquoi fournissent-ils des sondages sur les mêmes bases qu’en 2016, alors qu’ils se sont totalement vautrés ?

La réponse est simple : s’ils ne fournissent pas des sondages où Trump est à la traîne, les médias ne les achètent pas.

La quasi-totalité des médias et des télés étant de gauche, ils ne veulent pas de sondages honnêtes qui interrogeraient autant de Démocrates que de Républicains, et la même proportion d’Indépendants de droite et de gauche.

De plus, un sondage qui donne un candidat perdant peut avoir un effet psychologique déprimant sur les électeurs de ce candidat.

  • Les moins impliqués en politique décideront souvent de rester chez eux s’ils ont l’impression que leur vote ne fera aucune différence, puisque les sondages leur disent que leur candidat va perdre.
  • Vous me répondrez que cela peut aussi avoir l’effet inverse en poussant les gens à se mobiliser pour inverser la tendance. Ce n’est pas le cas, puisque les plus motivés votent quoi que disent les sondages.

Conclusion

Si vous considérez la marge d’erreur de 2 à 3% indiquée par le sondeur, les 6 à 8% de Démocrates en plus, et le biais Démocrate réclamé par les médias, vous ne pouvez pas faire confiance aux sondages. Malheureusement, vous ne pouvez pas non plus totalement éviter d’être influencé par eux.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

Parce que Dreuz est censuré pour le crime de désaccord avec la gauche, suivez notre fil Twitter, et retweetez-nous. C’est un important geste de résistance pour faire circuler vos idées.

  1. https://www.cbsnews.com/news/cbs-poll-clintons-lead-over-trump-widens-with-three-weeks-to-go/
  2. https://edition.cnn.com/2016/10/23/politics/hillary-clinton-donald-trump-presidential-polls/index.html
  3. https://time.com/4546942/hillary-clinton-donald-trump-lead-poll/
  4. https://www.reuters.com/article/us-usa-election-poll/clinton-enjoys-solid-lead-in-early-voting-reuters-ipsos-poll-idUSKCN12T0J6
  5. https://www.sj-r.com/new-50-state-poll-shows-exactly-clinton-holds-advantage-trump?template=ampart
  6. https://www.reuters.com/article/us-usa-election-poll-electoral-idUSKCN12M0JR
  7. https://www.knoxseniors.org/people-over-65-left-behind-and-left-out/

source: https://www.dreuz.info/2020/06/22/voici-pourquoi-les-sondages-vous-trompent/

voir aussi: http://www.dreuz.info/2016/10/10/sondages-qui-a-gagne-le-second-debat-trump-et-de-tres-loin/

 

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.