Suisse : James Schwarzenbach, l’ennemi politique n° 1

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De notre correspondant permanent en Suisse – L’homme était petit par sa taille. Discret, bien mis de sa personne, élégamment vêtu, une pipe éternellement à la main lui donnant un petit air de Simenon, il était affable, parlant un excellent français, patient, incroyablement patient. Il fut pendant deux décennies l’ennemi politique n° 1 de l’ensemble des partis politiques, des associations patronales et syndicales et de tous les corps constitués.

Sans oublier la grosse presse qui déversa jour après jour sans vergogne sa haine contre l’homme et contre le politicien. James Schwarzenbach, car c’est de lui qu’il s’agit, fut un politicien étonnant, terriblement apprécié ou terriblement haï. Il fut surtout l’auteur de la première initiative contre l’emprise étrangère, votée voici 50 ans, le 7 juin 1970. C’est là son principal crime.

L’initiative exigeait une proportion d’étrangers ne devant pas dépasser 10 % dans tous les cantons (à l’exception de Genève). En 1970, les immigrés constituent près de 16 % de la population résidente en Suisse. Lors du scrutin, la participation des citoyens atteint un taux de 74 %, quasi inégalé depuis 50 ans, mais l’initiative fut finalement refusée par 54 % des votants.

James Schwarzenbach divisa profondément une société suisse dépassée par l’arrivée massive de travailleurs étrangers, alors principalement italiens, dont l’afflux était provoqué par la demande des milieux patronaux liés au parti radical durant la haute conjoncture. Ceux qui ont soutenu l’initiative furent accusés de racisme, de xénophobie, de peur ou de haine de l’autre (au choix !), de fascisme et de bien d’autres tares. 50 ans plus tard, les fronts sont identiques, le vocabulaire s’est à peine modéré devant l’arrivée d’une immigration principalement musulmane. 50 ans plus tard, rien n’est réglé, les chiffres de l’immigration légale et illégale ont explosé et le peuple suisse est toujours orphelin de James Schwarzenbach, l’homme courtois qui pensait aux Suisses, à leur qualité de vie, à leur identité avant de penser aux richesses du multiculturalisme.

Né le 5 août 1911 au sein d’une famille protestante de la haute bourgeoisie zurichoise, il étudie l’histoire à Zurich, Paris et à Fribourg où il obtient son doctorat. A l’âge de 20 ans, il se convertit à la religion catholique qu’il pratiquera jusqu’à sa mort. A noter qu’il ne fut guère convaincu par le modernisme et les nouveautés conciliaires de l’époque et suivit de près le combat des traditionalistes.

Dès 1947, il dirige les éditions Thomas à Zurich. Il collabore ensuite à divers journaux et publie plusieurs ouvrages historiques et biographiques, notamment sur François Mauriac.

Il siège au Conseil national jusqu’en mars 1979. Il serait intéressant d’étudier (objectivement) son influence au sein de la politique suisse. Nous noterons qu’à quelque mois de la votation de son initiative, le Conseil fédéral introduisit le principe d’un contingentement annuel des travailleurs immigrés, ce qui perturba évidemment la campagne et n’empêchera pas l’augmentation rapide du nombre d’étrangers en Suisse (25 % de la population actuelle, soit deux millions de personnes). Il se retire ensuite à Saint-Moritz (Grisons) et décédera, muni des sacrements de l’Eglise, le 27 octobre 1994. •

Eric Bertinat

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Un commentaire

  1. Posté par Aristocle le

    L’immigration massive a permis à de très nombreux suisse de se hisser hiérarchiquement sans aucun mérite ni justification, par le simple fait de placer sous leurs ordres les arrivants. Il en a résulté un décalage social par rapport aux pays voisins. Elle a permis à de très nombreux suisses de travailler moins et de gagner davantage en faisant bosser les nouveaux arrivants à leur place. Elle a permis à de très nombreux suisses d’occuper de nouveaux postes étatiques de branleurs très bien payés et confortables. Elle a permis de continuer à sous-payer des jobs “sales” qui auraient dû être bien rémunérés sans immigration. Etc. etc. Les descendants des immigrés, naturalisés, ont reproduit ce comportement scélérat, en pire. L’économie s’est rendu dépendante d’un flux permanent de travailleurs sous-payés. Le changement sociologique de la population suisse peut déjà être qualifié de “Petit Remplacement”, alors que le “Grand Remplacement” est maintenant en route. Le résultat est que le pays est surpeuplé, sur-bétonné et sur-pollué. La criminalité est sans commune mesure avec ce qu’elle était après la 2ème guerre mondiale. La Suisse est devenue une sorte de zone-tampon de l’Europe, à la populasse inculte (au sens stricte : sans culture), globalement incompétente (voir le désastre du nouvel Hopital du Chablais, événement IMPENSABLE il y a 50 ans). Dans les villes, on commence à parler de quartiers sensibles, en attendant de parler de zones de non-droit. La qualité de vie a chuté vertigineusement. Le 7 juin 1970, le peuple suisse de souche (celui présent en 1945) a signé l’arrêt de mort de ce qui était l’un des plus beaux pays du monde (L’apogée se retrouvant dans l’Expo 64 de Lausanne, qualifiée au niveau international de plus belle exposition nationale du 20ème siècle).

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