Au Temps de la campagne
Le Temps est en campagne. Manifestement, la perspective d'un oui à l'initiative UDC dite de limitation visant à reprendre le contrôle de la migration sur notre sol tétanise le quotidien successeur de feu l'Hebdo. L'adhésion à l'Union européenne tourne en boucle tel un mantra et il est bien évident qu'un résultat positif le 27 septembre contrarierait sérieusement les ambitions des vendus à Bruxelles. Le Temps fait donc de son mieux pour démontrer qu'hors UE, point de salut. Nous avons eu récemment François Chérix, coprésident du Nomes, aujourd'hui c'est Mario Carera, membre du comité directeur du Parti socialiste suisse et délégué au PS européen.
Au vu des titres portés par le bonhomme, on ne peut que s'attendre à une vision bien rose de l'Union et on n'est pas déçu. L'homme fustige les rhétoriques populistes, ces discours emplis de mots grossiers genre priorités nationales ou frontières. Il démontre qu'en fait, l'Europe est en train de vaincre non seulement le Covid19 mais aussi le repli sur soi constaté ici ou là chez certains pays membres. Les euros par milliards vont s'abattre sur l'Union, les 25 millions d'Européens au chômage vont retrouver du travail, la possibilité de laisser courir les déficits publics au-delà de 3% offre aux dirigeants une nouvelle marge de manœuvre pour résoudre les problèmes de l'heure. En bref, une ère de bonheur et de félicité s'ouvre à nos portes et nous serions bien inspirés d'adhérer au paradis en élaboration.
Les esprits chagrins feront tout de même quelques objections. Au sujet des milliards qui vont sauver l'Union, le fameux plan de relance Merkel-Macron ne fait de loin pas l'unanimité chez les 27; il va couler encore bien de la salive avant que le premier euro ne parvienne aux économies en péril si tant est que cela survienne. Pour ce qui est du chômage, avec la libre-circulation, il faut admettre qu'un certain nombre de travailleurs désœuvrés retrouveront une activité en venant proposer leurs bras, leurs cerveaux dans notre pays. Hélas, ce bonheur européen fera le malheur de notre main d'œuvre qui n'aura pour seule perspective que le passage du chômage à l'aide sociale. A ce sujet, le Canard enchaîné du 22 mai faisait savoir que Renault envisage la fermeture de quatre sites de production en France. Questionné à ce propos, le Ministre de l'Economie français a déclaré qu'"il y aura des faillites et il y aura des licenciements dans les mois qui viennent", envisageant même une disparition du constructeur automobile. Manifestement, Bruno Le Maire ne croit guère au plan Merkel-Macron et se prépare à des jours difficiles, ceci d'autant plus que le gouvernement entend réduire son aide au chômage partiel, dernier filet avant une vague massive de licenciements.
Une inconnue subsiste également quant au soutien dont Angela Merkel dispose dans son pays. On peut imaginer que les industriels allemands, automobile ou pharma entre autres, ne soient pas très enthousiastes à l'idée d'aider leurs concurrents européens au moyen de leurs impôts. Demander de l'argent à VW pour permettre au conducteur européen d'acheter une Renault fabriquée en Turquie risque de rencontrer quelques réticences chez les Teutons. Le 30 avril dernier, avec une lueur de franchise, Le Temps publiait ces lignes :
"Même le ministre allemand de l’Economie Peter Altmaier, habituellement optimiste, faisait grise mine mercredi en confirmant «la plus grande récession» vécue par son pays «depuis la Seconde Guerre mondiale». Il table sur une chute de 10% du PIB au second trimestre et sur une chute de 6,3% de la croissance pour 2020."
Dans ces conditions, on imagine sans peine que les Allemands penseront à eux en priorité avant de fournir de l'argent aux autres pays membres. Ils penseront aussi à la Suisse, susceptible de fournir du travail aux salariés dont l'Allemagne n'aura plus besoin. La réalité crue et triste face aux rêves éveillés de Mario Carera.
Yvan Perrin, 25.05.2020
Très bon article. Si j’avais un conseil à vous donner, cher M. Perrin, ainsi qu’à la direction de l’UDC, ce serait de mener une campagne offensive qui mette l’accent essentiellement sur la protection des places de travail suisses, qui doivent revenir aux Suisses en priorité.
Je propose un slogan :
“Les places de travail suisses pour les travailleurs suisses”
“Schweizer Arbeitsplätze für schweizer Arbeitskräfte”
Ainsi que:
“Les indemnités de chômage suisses pour les chômeurs suisses”
“Arbeitslosenentschädigungen für schweizer Arbeitslosen!”
Ou tout simplement:
“Préférence nationale !”
“Inländervortritt !”
Il faut mettre le paquet et axer la propagande, non sur la question migratoire, qui est un peu négative et déplaît aux bonnes âmes, surtout aux femmes, mais bien sur le côté social, protecteur, ce qui est un message positif auquel tout le monde est sensible en ces temps de crise économique où tout le monde craint pour son emploi.
Avec cette stratégie on peut gagner.
J’avais déjà écrit ä MM. Rösti et Freysinger pour leur conseiller cette même stratégie dans les élections fédérales. Je leur suggérais une stratégie offensive sur le thème de la protection sociale, sans hésiter à choisir une rhétorique de gauche. Car je pense que le PS est sur la sellette sur ces questions, et que l’UDC peut lui prendre beaucoup de ses électeurs.
Malheureusement ils ne m’ont pas écouté et ils ont fait une campagne pas mauvaise mais défensive et non offensive, qui mettait beaucoup trop peu l’accent sur la protection des petites gens. Résultat l’UDC a perdu des voix.
J’espère que vous comprendrez mon message et le relaierez auprès de vos amis de l’UDC.
Merci M. Perrin pour votre billet.
Restons lucides et réfléchissons la tête froide !
– 25 à 30% des PME mettront la clé sous le paillasson dans les mois ou années à venir !
En effet, celui qui emprunte aujourd’hui devra le rembourser même à 0% d’intérêts !
Cela signifie qu’à terme les faillites vont s’accumuler car l’économie ne va PAS redémarrer à 100% dans les mois qui viennent.
– L’inflation devrait prendre l’ascenseur ! L’État injecte des sommes considérables pour ne PAS produire !
– Le PIB va diminuer, la dette et le chômage vont exploser !
En se renseignant discrètement, on se rend compte que la majorité des gens n’a pas (mille) 1’000 francs de côté !! Et encore ….
Il est grand temps d’affirmer que nous allons voter OUI le 27 septembre prochain pour accepter la limitation de l’immigration.
Si le gouvernement joue avec la peur, l’angoisse ou autre déni de démocratie comme on l’a déjà vu et subi, il sera temps de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que NOS droits soient respectés !
Pourquoi ne voteront nous pas une bonne fois pour toute sur l’adhésion ?
Comme ça les journaleux surpayés pouront émigrer dans cette si belle Europe .