"La Suisse capitule." C'est sans doute le sentiment qu'ont ressenti beaucoup des spectateurs avec un organe fonctionnel entre les deux oreilles en découvrant la nouvelle stratégie du Conseil fédéral pour lutter contre la pandémie de Coronavirus en Suisse.
Changement de cap
Une dépêche publiée dans Le Matin de lundi annonce la couleur:
"Retrouver et avertir toutes les personnes ayant été en contact plus de 15 minutes à moins de deux mètres d'un cas avéré demanderait des efforts disproportionnés", a indiqué Virginie Masserey, cheffe de la section Contrôle de l'infection de l'OFSP à Keystone-ATS. (...)
"Une telle mesure aboutirait en outre rapidement à la mise en quarantaine d'une grande partie de la population."
Le contrôle des chaînes d'infection était la stratégie de base de l'Office Fédéral de la Santé Publique jusqu'ici, et la raison pour laquelle les regroupements de plus de mille personnes étaient désormais interdits. Mais sans contrôle des déplacements, impensable pour des raisons idéologiques, les chaînes de transmission sont devenues si vastes qu'elles en sont devenues incontrôlables. Il n'est pas difficile d'imaginer pourquoi: voyage dans un transport en commun, salle d'attente, file à un guichet, repas dans une salle de restaurant... Quelques jours ordinaires d'un porteur de Coronavirus tout aussi ordinaire lui font côtoyer tellement de gens qu'il est impossible de retrouver tout le monde.
15 minutes à moins de deux mètres d'un cas avéré, c'est le tarif habituel pour risquer de contracter la maladie à son tour.
En affirmant qu'une grande partie de la population devrait être mise en quarantaine si les règles étaient appliquées, la cheffe de la section Contrôle de l'infection de l'OFSP ne fait rien d'autre qu'avouer qu'une grande partie de la population helvétique a été en contact avec le virus ces derniers jours.
Impensable de tenir au public un tel langage de vérité. Trop effrayant. On trouve donc des tournures de phrase. De la même façon, personne n'établit le constat d'échec de la stratégie de contrôle des chaînes de transmission. On parlera pudiquement de "nouvelle stratégie" qui remplace l'ancienne, sur laquelle on ne s'étendra pas davantage...
Comment la Suisse entend lutter contre la pandémie
Énumérons les nouvelles règles:
- Les personnes infectées devront rester en isolement dix jours au minimum, c'est à dire moins que la durée de la maladie qui va jusqu'à quatorze jours ; ce qui revient à dire que "l'isolement" préconisé n'empêchera pas les personnes infectées de contaminer autrui.
- Seuls leurs contacts très proches seront mis en quarantaine pendant au moins cinq jours, ce qui là encore est la garantie que le virus, très contagieux, se propage non seulement au sein d'une famille mais aussi de tous ceux que côtoient cette famille avant que les symptômes ne se déclarent.
- Seules les personnes particulièrement vulnérables ou devant être hospitalisées et le personnel des établissements médicaux seront testés. Les autres ne seront pas testées. Devant une telle absurdité un mème s'impose:
"Nous en appelons à l'autoresponsabilité", explique Virginie Masserey. L'autoresponsabilité, dans ce discours, c'est quand l'individu doit gérer seul son diagnostic, son degré de dangerosité pour autrui, le niveau de ses symptômes et la date de son éventuelle guérison. Chacun va devoir être super-auto-responsable, et fin dans son analyse!
Je n'ai aucun problème avec la responsabilité individuelle, puisque c'est la seule chose qui subsiste quand tout le reste a foutu le camp. La responsabilité individuelle est ce qui nous sépare des animaux. Mais je ne peux m'empêcher de penser: si chacun doit gérer l'épidémie de Coronavirus à son niveau à travers la responsabilité individuelle, à quoi servent Virginie Masserey et l'Office Fédéral de la Santé Publique?
L'Italie combat, la Suisse rend les armes
Il était assez remarquable de voir Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale à l'Université de Genève, démolir à demi-mots la nouvelle stratégie en direct sur le plateau du journal télévisé de ce mardi. Je vous invite à découvrir la séquence en entier, qui dure moins de quatre minutes. Lorsqu'on lui demande si le système pourrait être débordé en Suisse, le statisticien évite de se mouiller et s'étend dans une digression sur l'Ebola où les statistiques ont été particulièrement mauvaises, parce que trop catastrophistes... Mais pourquoi l'étaient-elles? Parce qu'elles n'avaient pas tenu compte des moyens de lutte engagés par les Africains pour combattre le fléau. La volonté humaine s'opposant à la progression géométrique d'un virus dans une population.
Le parallèle avec les fausses prédictions d'Ebola est très pertinent. Il permet de distinguer une société où on se bat contre la maladie d'une autre où on la laisse se répandre librement. La divergence entre l'Italie et la Suisse nous permettra très vite de vérifier cette hypothèse.
Lundi, Philippe Eckert, directeur général du CHUV, expliquait sur les ondes de la RTS que "le virus est parmi nous et notre rôle maintenant est de protéger les patients les plus à risques de faire des complications graves." Dans la même séquence, la présentation d'un graphique symbolique permet de comprendre l'erreur colossale des autorités helvétiques:
(Graphique tiré d'une étude publiée dans The Lancet ;
capture de vidéo d'une émission de la RTS.)
L'Italie vient de déclencher une quarantaine à l'échelle du pays - certes imparfaite, mais tentant au maximum de limiter les interactions humaines pour ralentir la progression de la maladie et redonner du souffle à son système de santé. L'entier de la péninsule doit se soumettre à des règles de simple bon sens, éviter tout contact non-indispensable. Toutes les manifestations sportives, par exemple, sont suspendues jusqu'au 3 avril. Tout individu doit être capable de justifier du moindre déplacement.
La Suisse, de son côté, ne propose aucune mesure visant à ralentir la progression de la maladie. Ni fermeture d'école, ni restriction de circulation, ni fermeture de frontière.
Lorsqu'on parle de "foyer" d'épidémie, le parallèle avec l'incendie n'est pas fortuit. L'Italie tente de combattre le coronavirus en l'asphyxiant des relations humaines dont il se nourrit. La Suisse entend surveiller le pouls des brûlés mais refuse de s'attaquer aux flammes.
Tout est donc en place en Suisse pour que la diffusion de la maladie prenne l'allure de la courbe jaune ci-dessus, la progression étant cachée dans un premier temps par la diminution des tests de dépistage. Le nombre de cas grave augmentera en proportion des infectés, jusqu'à saturer les capacités de traitement du système de santé. C'est exactement ce qui s'est passé en Lombardie, et de façon encore plus poussée en Iran. La catastrophe nous guette d'ici deux à trois semaines, pendant lesquelles nous aurons encore perdu un temps précieux.
Les survivants attendront avec impatience la prochaine "nouvelle stratégie", signe que la stratégie actuelle n'est pas la bonne.
La seule qualité rédemptrice de tout ce gâchis est de penser que la plupart des invités de la RTS, les médecins cantonaux et la classe politique qui organise tout cela souffriront sans doute comme les autres de cette pandémie qu'ils contribuent à installer.
Maigre consolation pour les familles de toutes les victimes à venir.
Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 10 mars 2020
Ils n’ont pas voulu bloquer les frontières pour des raisons économiques et le peuple paie. Le conseil fédéral n’est efficace que par beau temps.
La stratégie est claire: il n’y en a pas! Les petits fonctionnaires sont dépassés, il n’ y a aucun leadership, ils ont décidé de laisser la totalité de se pays à la contamination et de laisser Darwin faire son travail. 2-3% de morts c’est avec un système de santé qui fonctionne, je rappelle que notre pays est équipé de…100’000 places de soins intensifs avec respirateurs! Pour 8 millions d’habitants. Et à condition que ce virus ne crée des complications et ne tue que « les vieux » ce qui devient de moins en moins probable vu les nouvelles du front de ces derniers jours. Si 200’000 personnes exigent des soins, 100’000 resteront sur le carreau. Si 15% de la population demande des soins, soit 1’200 000 personnes, plus d’un million de personnes seront laissées à la mort.
Et leur super stratégie: on annonce vendredi à 15 heures que dès lundi les enfants resteront 6 semaines (sur Vaud) à la maison! 2 jours pour se retourner. On va devoir assumer le job, la garde et le rôle de prof. Et si les deux parents tombent gravement malades? Qui s’occupera des gosses livrés à eux-mêmes? Ils devront faire les infirmiers, se discipliner à faire classe à la maison et reprendre les jobs des parents? Qui voudra de ces gosses potentiellement infectés? Imaginez 2 parents avec 39 de fièvre et leurs deux gosses de 3 et 4 ans…malades eux aussi.
Je ne supporte plus de voir ce lymphatique de Koch et sa tronche de croque-mort. L’autre naze de Leuba Dafalgan et Berset-beau-temps. Tous des incapables. Et nos masques bloqués en Allemagne, des nouvelles? Et les 2-3 des soignants frontaliers qui seront réquisitionnés par leurs pays respectifs, on en parle?
Alain Berset est l’homme le plus inutile de ce pays… les autres aussi d’ailleurs.
7 inutiles qui ne gèrent rien sauf leurs folle envie d’aller à Bruxelles rejoindre d’autres inutiles… pour ne pas dire… Des bouches inutiles… ou des prestataires de luxe…
Merci pour l’article.
“OFSP”, c’est pour quoi déjà ?
Office Fédérale du Sacro-saint Profit à tout prix !??
Et après ils veulent de nous faire croire que la santé prime avant-tout… Merci Virginie et cette équipe de bras cassés pour cette belle démonstration d’incompétence.
Banana Republic!
La stratégie des autorités n’est clairement plus articulée sur la santé et la protection de la population .
La nouvelle stratégie est purement idéologie et économique
En effet il faut absolument que tous la population active travail et produise , de ce fait des vrai statistiques et des vrais mesures mettraient en périls le revenu des actionnaires , banques , financiers , grande entreprises et lobbyistes . On ne doit pas interdire de se rendre dans certains pays , il en coûterait beaucoup trop cher au assurance et en frais d’annulation .
Si la population est décimée sans venir coûter cher en soins et hospitalisations c’est bon pour les assurances maladies
Si il y a beaucoup de mort c’est excellent ils vont pouvoir vous dire pourquoi il faut la libre circulation …. on a besoin de travailleurs
Si l’hécatombe est bonne chez les personnes âgées et lesbabys boomers c’est bon pour l’avs les compte des collectivités les assurances …..
En fait ce gouvernement et son administration sacrifie la population sur ces idéologies …… mais les jours du jugement finira bien par arriver !
Plus un pays est soumis au dieu fric, et moins il prendra de mesures, les entreprises doivent continuer à produire coûte que coûte, et surtout le virus va vider ces EMS très chers et améliorer grandement la rentabilité des fonds de pensions qui sont la plupart en mauvaises postures, quant à l’économie, ça repartira de plus belle après la crise….
Moi, je fais court pour sauver notre économie..faut que ça se passe vite, donc, on laisse le max de personne être contaminée… 98% se rétabliront..(selon) et d’ici un mois c’est réglé… voilà la nouvelle stratégie.. cela évitera de trainer/ralentir pendant des mois… On ne peut pas mélanger sanitaire et économie.. la voilà la vraie réalité..
Ecœurant..
Bonne question :
” …si chacun doit gérer l’épidémie de Coronavirus à son niveau à travers la responsabilité individuelle, à quoi servent Virginie Masserey et l’Office Fédéral de la Santé Publique?”
Ou le Dr Leuba se prend pour un ”spécialiste” en Dafalgan
Ou M. Berset (PS), irresponsable Conseiller Fédéral qui ne veut pas entendre parler de fermeture des frontières (y aurait-il connotation avec la votation du 17 mai prochain concernant la limitation de la circulation des personnes ?)
Il y a tellement de personnes INUTILES dans tous ces différents services, je me demande si gouverner signifie bien prévoir …
– Stock de masques : il n’y en a plus dans les pharmacies …
– Solution alcoolique désinfectant : idem
– Dépistage des cas à grande échelle : le néant
– Prise de décisions homogènes et concertation entre tous les cantons, mesures applicables simultanément : le néant
– etc …
C’est grave, il faudra y remédier lors des prochaines élections !
“Le parallèle avec les fausses prédictions d’Ebola est très pertinent. Il permet de distinguer une société où on se bat contre la maladie d’une autre où on la laisse se répandre librement. La divergence entre l’Italie et la Suisse nous permettra très vite de vérifier cette hypothèse.”
Pour l’Ebola, les pays africains ont également bénéficié du soutien du monde entier, dont de nombreux pays d’Europe.
https://www.msf.ch/nos-actions/maladies/ebola
La Suisse n’aura pas cette chance puisqu’on est déjà sur une base de chacun pour soi en Europe. Et là, contrairement aux Africains qui font tant larmoyer les gauchistes, la Suisse n’aura aucun soutien.
C’est comme cela que ça se passe avec le monde gauche où les autres passent avant les nôtres. Notre population ne compte pour rien!
“15 minutes à moins de deux mètres d’un cas avéré, c’est le tarif habituel pour risquer de contracter la maladie à son tour.”
Cette affirmation de notre administration semble surtout ridicule. Il suffit qu’une personne infectée éternue sur un objet que l’on touche pour être infecté. Et les 15 minutes sortent d’où ? 14 minutes 40 et on resterait sain à coup sûr? 13 minutes idem?
En Chine, les mesures ont été clairement dictées depuis janvier : quarantaine obligatoire, port du masque obligatoire, désinfection cyclique des rues, désinfection des billets de banque (eh oui!), écoles fermées, maisons barricadées par les autorités de force, interdiction de réunion même pour 5 personnes, etc. etc.
Bien entendu, toutes ces vidéos présentes sur Twitter n’ont pas été publiées en janvier ni en février, mais quelques unes ont été diffusées dans un reportage de la RTS en… mars! Preuve que la RTS connaissait la vérité et visionnait les mêmes vidéos que j’avais vues mais n’a pas daigné alerté la population suisse avant. Pour quelle raison?
https://www.rts.ch/play/tv/temps-present/video/coronavirus-enquete-aux-origines-du-desastre?id=11143385
“Le contrôle des chaînes d’infection était la stratégie de base de l’Office Fédéral de la Santé Publique jusqu’ici”
C’est ce que j’ai également relevé : leur stratégie n’a même pas duré une semaine. Cela n’effraie personne? Personne ne demande de compte à Berset ou à Daniel Koch?
L’OFSP est également responsable de la pénurie de masques de protection alors que tous les voyants étaient au rouge vif durant la crise de janvier en Chine :
https://lesobservateurs.ch/2020/02/27/coronavirus-un-responsable-de-lofsp-nous-explique-quil-y-a-une-penurie-mondiale-de-masques-et-quil-na-rien-prevu/
Comment peut-on décemment croire une administration qui ne possède même pas de logique de base face à ce problème et qui donne des conseils ridicules, voire désastreux aux travailleurs en Suisse (cf distance de 2 mètres à respecter entre individus : exigence impossible à satisfaire dans un train ou dans un bus) ?
Pourquoi finance-t-on de pareils incapables?