RTS - Hautes fréquences - Radicalisations soupçonnées au sein de la police française
Émission de Fabien Hunenberger et Guillaume Henchoz, 9.02.2020
Résumé RTS : Après l'attaque de la préfecture de police de Paris le 3 octobre 2019, une dizaine de policiers ont été suspendus. Ils sont soupçonnés de radicalisation islamique. Certains agents musulmans, obligés de justifier leurs comportements, parlent de stigmatisation. Floran Vadillo, spécialiste du renseignement, décode la situation au micro de Davide Pesenti.
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Guillaume Henchoz : […] Radicalisation dans la police, rapport, les autorités ont surréagi ?
Un climat de suspicion règne au sein de la police française depuis l’attaque du 3 octobre 2019. Un attentat à la Préfecture de Police de Paris qui a fait quatre morts. Un membre de la police a été tué dans cette attaque. Depuis, des policiers ont été suspendus.
Davide Pesenti : Le préfet a demandé, suite au 3 octobre 2019, de signaler tout soupçon de radicalisation islamiste des agents. Depuis, les dénonciations affluent par dizaines. Mi-janvier 2020, 74 seulement pour la préfecture de Paris, dont 27 classées sans suite. Aucun fait n’a pu établir qu’il existe dans la police française des cas de radicalisation violente. (SIC !)
Pour les autres, les enquêtes administratives sont toujours en cours. Mais il faut dire que, sans attendre les conclusions, le ministère de l’Intérieur a choisi de suspendre une dizaine de policiers.
Guillaume Henchoz : Ce sont des mesures préventives pour rassurer l’opinion publique et les forces de l’ordre.
Davide Pesenti : Oui, mais ces mesures sont jugées discriminatoires, à l’instar de ce capitaine de police musulman, d’abord désarmé devant ses subalternes, puis même suspendu. Un juge a finalement tranché le 3 janvier.
Guillaume Henchoz : Donc, les policiers français musulmans font l’objet d’une chasse aux sorcières ?
Floran Vadillo (a fait sa thèse sur le terrorisme en France, ancien conseiller du garde des Sceaux sous Hollande)
Guillaume Henchoz : On est face à une stigmatisation fondée sur la pratique religieuse des policiers ?
Floran Vadillo : Il faut rester prudent. Il existe des voies de recours et la justice administrative se prononcera s’il y a une éventuelle discrimination. En revanche, concernant l’incitation à cette vague de signalements, on renoue avec certaines périodes de l’histoire, où on avait stigmatisé une catégorie de la population, pour des raisons qui sont liées soit à un comportement, soit à une conviction philosophique, religieuse ou politique. Et la pente qui est prise est assez inquiétante. On peut espérer que passée l’émotion après l’attentat, on revienne à des pratiques plus communes, et en tout cas plus conformes à l’État de droit.
Davide Pesenti évoque les policiers qui ne font plus la bise à leurs collègues, ne boivent plus d’alcool pour des raisons de santé et qui doivent se justifier pour cela.
Est-ce qu’on est devant une stigmatisation et une grande vague de soupçons ? Y a-t-il le risque d’une nouvelle affaire Dreyfus ?
Floran Vadillo : Il faut se méfier des comparaisons historiques. Dans l’affaire Dreyfus, il y avait un véritable montage, une falsification de preuves. Ici, il n’y a pas de volonté de maquiller quoi que ce soit. On est dans une forme de crainte qui s’installe. Avec, il est vrai, un impensé xénophobe auquel il faut prêter attention : il faut le contenir et le combattre.
Davide Pesenti : Michel Lavaux a dit qu’une suspension ne signifie pas la culpabilité mais permet de figer une situation pour évaluation. Est-ce qu’il va trop loin ?
Floran Vadillo : Juridiquement, il a raison, mais ça peut entamer une carrière, faire porter un jugement, un regard de ses collègues un peu différent. Cette suspension porte les caractéristiques d’un dommage et entraîne des indemnisations si elle a été jugée abusive. (ndlr : bref, les contribuables français trinquent une fois de plus.)
Davide Pesenti : Le risque maintenant, c’est d’interpréter des signes religieux comme des signes de radicalisation. Donc de jeter l’opprobre sur des personnes qui ne font que pratiquer leur religion.
Mais qu’est-ce qu’on peut entendre par signaux de la radicalisation, même faible ?
Floran Vadillo : En matière de radicalisation, il faut être précautionneux avec les mots.
La radicalisation, ça n’existe pas. Il peut y avoir des pratiques orthodoxes, il peut y avoir un risque de passage à l’acte violent. Et seul ce risque de passage à l’acte violent doit être pris en considération.
Qu’un fonctionnaire de police soit orthodoxe dans sa pratique du culte, qu’il soit musulman ou chrétien, n’a pas de grande incidence sur le service et sa capacité à exercer ses fonctions. En revanche, s’il présente un risque de passage à l’acte violent, au motif de sa foi ou en vengeance pour des éléments géopolitiques extérieurs, eh bien, là, ça devient un danger que le ministère de l’Intérieur doit pendre en considération. La radicalisation… tout le monde est radical dans certains combats, dans certaines volontés de défendre des idées, ce n’est pas un danger en soi.
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Guillaume Henchoz : Est-ce que les services de renseignement ne sont pas en train de se tirer une balle dans le pied en matière de lutte contre le terrorisme ? En se privant de policiers musulmans, maghrébins, arabophones, est-ce que la police ne se prive pas de compétences, en termes d’intelligence, de personnes qui sont peut-être mieux outillées pour pointer des cas de radicalisation ?
Floran Vadillo : C’est exactement ça. Lorsque la police se recroqueville sur le modèle sociologique homogène, lorsqu’elle oublie que la diversité est une véritable richesse dans l’exercice de ses fonctions, pas uniquement pour la détection de la radicalisation, mais le renseignement aussi, le contact avec la population.
Lorsque la police oublie qu’elle doit être diverse, ethniquement, sociologiquement, culturellement, elle n’arrive plus à remplir sa mission.
Résumé Cenator
Que d’angélisme? Non c’est bien pire. Cette répression organisée par le pouvoir et ses médias à l’encontre des personnes clairvoyante et lucides alertant des dangers de l’ersatz de religion qu’est l’islam-idéologie est de la lâcheté et de la traitrise. Justice sera faite parce que, comme pendant le troisième Reich, ces collabos seront tôt ou tard agressés par les fidèles de l’idéologie qu’ils défendent. Alors ce sera bien fait pour ces collabos agressés, qui créent les conditions de ce qui leur arrivera.
Cette mentalité d’attendre jusqu’au passage à l’acte existe déjà avec la Fiche S et sa ne marche pas. S’ils sont radicaux, ils présentent un danger de passer à l’acte. Ce n’est pas en attendant jusque aux dernier moment que la police se montre éfficace.
Le piège se referme inexorablement….
Et bien sûr, plus ils sont radicalisés, plus ils vont hurler à la stigmatisation !
Quant à l’argument que la diversité est une richesse… oui c’est le cas…. mais pas avec des radicalisés ou des radicalisés en devenir !
Et pour la question de se tirer une balle dans le pied, bien sûr qu’à l’extrême, si tous les policiers étaient musulmans, il n’y aurait pas de problème… pour la police en tous cas !
Donnons rendez-vous dans dix à Monsieur Vadillo, on verra ce qu’il nous dira….
Peut-être M. Henchoz pourrait-il s’occuper de ce qui se passe chez nous, en Suisse. La France a colonisé, nous on se fait coloniser.
On pourrait s’imaginer de lire à l’envers les petites images ci-dessus.
On commence par le grand booom et on continue à vivre en Paix !
”Lorsque la police se recroqueville sur le modèle sociologique homogène, lorsqu’elle oublie que la diversité est une véritable richesse dans l’exercice de ses fonctions”
Lorsque la police arme des collabos muzz pour assassiner des collègues français, j’appelle cela de l’irresponsabilité professionnelle bordée d’inconscience ….