Entre le 1er et le 31 janvier, 1 275 immigrants illégaux ont été débarqués en Italie. Au même moment, 373 étaient encore sur le navire de l’ONG espagnole Activa Open Arms, en passe d’être débarqués eux aussi, ce qui porte le total pour janvier à 1 648 « migrants ». C’est huit fois plus qu’en janvier 2019. Bénéficiant encore des résultats de la politique beaucoup plus stricte du gouvernement Conte I avec Matteo Salvini comme ministre de l’Intérieur, le gouvernement Conte II, de gauche, pouvait essayer de faire croire jusqu’à la fin décembre à une nouvelle baisse de l’immigration par rapport à 2018. Seulement, quand on analyse les chiffres, on s’aperçoit que l’ensemble de la baisse correspondait aux mois où le chef de la Ligue était encore ministre de l’Intérieur. Ainsi que le faisait remarquer Il Giornale le 1er février, en cinq mois, du 1er septembre 2019 au 31 janvier 2020, 7 611 immigrants illégaux ont été débarqués (sans compter les 373 encore sur l’Open Arms au 31 janvier), contre 2 476 durant les huit premiers mois de l’année 2020. Depuis l’entrée en fonctions le 5 septembre du deuxième gouvernement Conte réunissant le Mouvement 5 étoiles (M5S) et la gauche traditionnelle italienne, chaque mois a vu le nombre d’arrivées en forte augmentation par rapport au même mois de l’année précédente.
Or la multiplication des sauvetages au large de la Libye n’a pas vraiment réduit le nombre de noyades en Méditerranée centrale selon les chiffres publiés par l’OIM, alors que c’est le but affiché de ces opérations prétendument humanitaires : il y avait eu 336 morts de recensés en Méditerranée centrale entre septembre 2018 et janvier 2019, il y en a eu 437 entre septembre 2019 et janvier 2020. Qui plus est, si l’on observe les données historiques, il faut s’attendre à ce que le nombre de personnes noyées en Méditerranée augmente encore avec l’explosion du nombre de départs provoquée à la fois par les combats en Libye et par la volte-face de l’Italie en matière d’immigration. C’est là toute l’hypocrisie des bonnes âmes de gauche, en Italie comme en France. Si la politique de Salvini a permis de sauver des centaines de personnes de la noyade en les dissuadant de tenter leur chance (ou en les en empêchant, grâce à la coopération avec le gouvernement de Tripoli), cela n’empêche pas les juges de gauche transalpins de tenter un coup de force contre la démocratie en ouvrant une nouvelle enquête contre le désormais leader de l’opposition Matteo Salvini, pour son refus de laisser l’Open Arms débarquer sa cargaison d’immigrants illégaux en Italie en août dernier. Ceci alors que le Sénat italien doit décider dans les prochains jours d’autoriser ou non la convocation de Salvini devant le tribunal des ministres pour une décision similaire : l’interdiction du débarquement de « migrants » présents à bord d’un navire de la garde côtière italienne tant que les partenaires européens de l’Italie n’avaient pas pris d’engagements pour leur prise en charge.
Mais tous ne sont pas dupes en Europe. C’est ainsi que le chancelier autrichien Sebastian Kurz a annoncé ce week-end qu’il allait s’opposer à la décision européenne de réactiver l’opération Sophia au large de la Libye. Quand les navires européens de l’opération Sophia étaient supposés combattre les passeurs, ils ne servaient en fait qu’à récupérer les candidats à l’immigration illégale au large de la Libye, ce qui a finalement conduit à la suspension de l’opération en mars 2019. Aujourd’hui, cette opération, décidée au lendemain de la conférence de Berlin sur la Libye du 19 janvier, devrait servir à contrôler le respect de l’embargo sur les armes. Mais Kurz n’est pas dupe : renvoyer les navires de guerre européens au large de la Libye, c’est offrir à nouveau aux migrants « un billet pour l’Europe ». •
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