« On ne pensait pas que la révolution allait se transformer en cauchemar islamiste »
Les militants du Tudeh, le parti communiste iranien, étaient aux côtés des islamistes il y a 40 ans. Aujourd’hui, le nom du parti est tabou en Iran.
Je vous invite tous, et surtout les Insoumis, à lire ces excellents témoignages de communistes iraniens racontant comment ils pensaient utiliser les islamistes pour appuyer leur révolution, et comment ils se sont fait doubler et massacrer.
Méditez bien.https://t.co/bmD5lKdilQ
— Nicolas Moreau (@lordmahammer) January 22, 2020
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Ce soir de janvier, assis dans un coin tranquille d’un café du centre de Téhéran, Mo parle à voix basse. « J’ai appris à être discret, c’est ce qui m’a toujours évité d’être arrêté », sourit-il. Les clients n’imaginent pas que ce retraité de 63 ans, à la mine débonnaire et aux yeux plissés derrière d’épaisses lunettes, fut naguère un étudiant révolutionnaire, un anonyme noyé dans une foule qui fit tomber le régime impérial perse. « Début février 1979, j’étais avec un groupe de copains », se souvient-il, nostalgique. « On a capturé sans armes une garnison militaire dans le centre de Téhéran, avant d’envahir le siège de la Savak (la police politique du chah, NDLR). » Mo ne parle que rarement de ses faits d’armes révolutionnaires. Car comme beaucoup d’étudiants de l’université de Téhéran à l’époque, il était membre du Tudeh, le parti communiste iranien. Un parti dont le nom est aujourd’hui tabou en Iran, et dont aucune mention n’est faite lors des cérémonies de commémoration de la révolution islamique.
Créé en 1941, le Tudeh fut l’un des plus importants partis communistes du Moyen-Orient. Doté d’une grande influence dans les milieux intellectuels et ouvriers, allié de circonstance avec les islamistes au moment de la révolution, il fut à l’origine des premières manifestations qui firent tomber le chah, avant d’être progressivement évincé par la nouvelle théocratie et complètement anéanti en 1983. Quarante ans après, Mo ne comprend toujours pas comment la révolution a pu lui échapper. « On ne prenait pas au sérieux ces groupes d’islamistes. Ils avaient un très faible niveau de compréhension socio-économique. Pour nous, le soulèvement de 1979 devait être une transition vers le socialisme. Manifestement, on s’est complètement planté… » ironise-t-il aujourd’hui.
En 1979, la force de frappe du Tudeh et son influence le rendent indispensable aux islamistes pour faire tomber le chah. De leur côté, les communistes s’identifient au discours révolutionnaire et tiers-mondiste du charismatique Khomeyni. Le Tudeh, inféodé aux ordres de Moscou, est alors une pièce maîtresse du jeu soviétique en Iran, qui voit en Khomeyni un potentiel allié, et dans son avènement l’occasion inespérée de damer le pion aux Américains au Moyen-Orient. En dépit de toute considération idéologique, l’URSS espère manipuler le clergé chiite afin d’attirer l’Iran dans son giron. Lorsque l’ayatollah atterrit à Téhéran le 1er février 1979, acclamé par la foule, le Tudeh le reconnaît officiellement comme guide de la révolution. Dans la fièvre insurrectionnelle qui agite les avenues de Téhéran, les révolutionnaires aux brassards rouges se mêlent aux clercs chiites enturbannés.
« On aurait pu faire la même chose que Lénine »
Saeed Paivandi était lui aussi un militant actif du Tudeh. Arrivé clandestinement en France en 1984, il a bénéficié de l’asile politique accordé par François Mitterrand aux activistes de gauche iraniens. Il est aujourd’hui professeur de sociologie à l’université de Nancy. Sur son téléphone, dans un bistrot parisien, il fait défiler une conversation sur l’application Telegram, sur laquelle d’anciens camarades du parti, qui vivent clandestinement en Iran ou en exil en Europe, s’échangent des poèmes nostalgiques. « C’est un énorme gâchis… On ne pensait pas que la révolution allait se transformer en cauchemar islamiste, reconnaît-il aujourd’hui. On vivait dans l’illusion, on pensait qu’au final les islamistes n’auraient jamais la possibilité de s’approprier la révolution. »
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Des références implaccables démontrant toute LA PERVERSITE DES COMMUNISTES QUI ONT PROCEDE DE LA MEME AVEC LES JUIFS qui sont tombés dans le panneau mais leur ont aussi servi la soupe… Promulguer des lois contre l’antisémitisme tout en se faisant passer pour des juifs pour en bénéficier, alors qu’ils ne sont que des communistes ignorant et méprisant l’existence de Dieu. On aura tout vu avec ces pervers.