Par Phoebe Ann Moses.
Greta Thunberg, la désormais célébrissime Suédoise voyageuse, a encore fait parler d’elle ces derniers jours. Et on peut commencer légitimement à s’interroger sur la déconnexion de l’adolescente d’avec la réalité vécue par les gens du commun.
Dernièrement, en rentrant chez elle en train, elle s’est malencontreusement retrouvée assise par terre car le train était bondé. Et elle en a fait un tweet :
La teneur du tweet est assez factuelle. Mais les internautes s’en sont emparés aussitôt pour lui faire remarquer que oui, lorsqu’un train est bondé, le commun des mortels voyage comme il peut, et parfois assis par terre. Surtout ces jours-ci…
Petit couac : la Deutsche Bahn, peut-être piquée par la mauvaise publicité que lui aurait fait la jeune fille, et sentant qu’on allait sans doute reprocher de ne pas l’avoir fait voyager avec les égards qui lui sont dus, a mis les pendules à l’heure en lui répliquant qu’il aurait été bienvenu qu’elle mentionne que juste avant elle avait bien voyagé en place assise et… en première classe :
« Cela aurait été encore mieux de ta part de mentionner que notre équipe s’était occupée de toi de manière amicale et professionnelle à ta place en première classe ».
Évidemment, il n’aurait pas été très politiquement correct de tweeter depuis sa place en première classe. Depuis que les sandwiches sous plastique avaient agité les réseaux sociaux, on peut supposer que le service de communication de l’adolescente en a pris de la graine (non-OGM, la graine) et essaie de ne plus prêter le flanc de sa fille à la critique.
Mais à trop vouloir bien faire, à trop vouloir la présenter comme une fille normale qui prend le train assise par terre comme toute ado qui se respecte, on finit par obtenir un résultat un peu différent : Greta Thunberg et ses acolytes jouent à faire comme s’ils étaient comme vous et moi, et même, comme s’ils étaient des gens « du peuple », en gommant tout ce qui ferait penser le contraire.
Ainsi, la dernière couverture de Paris-Match montrant la grande fille sur les genoux de sa mère est-elle tout aussi révélatrice de ce hiatus entre sa vie et ce qu’elle prétend défendre, entre son train de vie et celui qu’elle souhaite imposer au monde.
Là encore, ce sont les internautes qui s’en sont emparés et ont pointé quelques détails qui font un peu « tache » dans un paysage écolo-altruiste :
Kit de découverte « Vous avez volé mon enfance ».
On constate que l’environnement matériel de Greta est un peu éloigné des consignes de consommation réduite et équitable qu’elle prodigue autour du monde.
Évidemment, à son âge, et en tant que mineure, il ne peut lui être reproché les conditions matérielles très décentes dans lesquelles elle vit. Même si lorsqu’elle s’adresse aux « grands » de ce monde, elle semble se mettre sur un pied d’égalité et ne plus être la gentille petite fille qu’on voudrait bien voir.
Mais les adultes qui l’entourent, pour ne pas dire qui sont responsables d’elle, ne devraient-ils pas prendre garde aux conséquences prévisibles et dévastatrices qui se profilent pour leur fille, qui pourrait bien passer d’égérie à tête de turc ?
Surtout, ils oublient, à force de baigner dans des conditions de vie un peu hors du commun, qu’ils finissent par faire de leur enfant l’exact modèle de ce qu’elle dénonce : une personnalité déconnectée des réalités de « monsieur-et-madame-tout-le-monde ».
Déjà, lorsqu’elle criait qu’on lui avait « volé son enfance » (« You have stolen my dreams and my childhood »), il était un peu tentant de lui répliquer qu’en matière d’enfance volée, on avait vu pire…
Lorsque Greta Thunberg dénonce les politiciens et leurs mots « vides de sens » (discours à l’ONU), lorsqu’elle les accuse de ne pas mettre en accord leurs paroles et leurs actes, lorsqu’elle leur dit, finalement, qu’ils vivent dans un autre monde, n’est-elle pas en train de faire exactement la même chose qu’eux ? N’est-elle pas une privilégiée qui s’ignore, et qui voudrait voir les autres vivre dans un monde bien différent du sien ?
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