L'UDC Vaud navigue en pleine science-fiction avec sa dernière déclaration d'intention "Les Suisses d'Abord". Non, l'air du temps est aux Suisses après.
Exagération? C'est oublier un peu vite le projet d'initiative parlementaire d'aujourd'hui, qui vise à instaurer une taxe de 50 francs pour quiconque se rend aux urgences à l'hôpital:
La proposition entend imposer une taxe de 50 francs pour toute admission aux urgences hospitalières. Celle-ci ne serait pas imputée sur la franchise ou la participation aux coûts. Les enfants et les adolescents, de même que les patients envoyés par un médecin et les malades dont le traitement nécessite par la suite une hospitalisation, pourraient en être exemptés.
Comprenez bien: ces 50 francs seront payés en plus de votre franchise. Les exemptions sont discutées - comprendre: limitées à un tout petit nombre d'exceptions dont le patient devra péniblement prouver qu'elles s'appliquent. N'oubliez pas vos deux dernières fiches de paye la prochaine fois que vous allez aux urgences.
Si tout le monde à Berne s'accorde à dire que les "cas importants" ne devraient pas être concernés, qui sera capable de déterminer que l'on a affaire à un cas important ou non? À partir de quel moment le quidam sans formation médicale et souffrant d'une douleur à la poitrine est-il censé savoir s'il fait un infarctus ou s'il a une simple côte démise? Faire la différence entre un mal de tête bizarre et un AVC? Estimer la gravité d'une crise d'asthme ou d'un choc anaphylactique?
Les gens qui subissent une "simple fracture" le vendredi devront-ils rentrer chez eux avec le bras cassé pour attendre la semaine suivante et espérer voir, peut-être, leur médecin de famille? Et si la fracture n'est qu'une foulure? Et comment le savoir?
Bien sûr, beaucoup de gens paieront leur Djizîa de 50 francs au Système de Santé en serrant le poing dans la poche - les Suisses sont champions du monde de serrage de poing dans la poche - et auront ensuite le plaisir de se faire insulter pour être venu aux urgences dans un cas "bagatelle".
Et puis il y a aussi ceux pour qui 50.- font une vraie différence à la fin du mois, tout le monde n'est pas Conseiller national n'est-ce pas, et parmi ceux-là certains renonceront à venir aux urgences alors qu'ils auraient dû. Et ils en mourront. D'autres ne mourront pas, mais devront faute de soins adéquats délivrés à temps subir des traitements bien plus onéreux et complexes qui infligeront des frais autrement plus conséquents sur le système de santé collectif.
Dans une époque où chacun n'a que le mot "prévention" aux lèvres, instaurer une taxe d'office sur les services hospitaliers d'urgence est un recul de plusieurs décennies. À quand un numéro surtaxé pour les ambulances?
Alors, et je peux en témoigner, les urgences sont constamment engorgées de patients qui pourraient peut-être aller ailleurs, ou attendre le prochain jour ouvrable. Lorsque vous allez aux urgences, vous regardez peut-être sévèrement les autres patients qui patientent (comme leur nom l'indique...) Mais que pensent-ils de vous? Mais voilà, il y a des jeunes parents paniqués, et plein d'autres gens qui n'ont même pas de médecin de famille, et une infinité de bonnes excuses.
Les services d'urgence, mis en place pour traiter des cas de vie ou de mort, sont devenus depuis longtemps de la simple médecine sans rendez-vous.
Et alors? Si telle est la direction souhaitée par le grand public, la bonne réponse est de s'adapter. Les Suisses l'ont très bien fait en commençant par "juger de la priorité des cas" dès l'entrée au service, souvent par une simple infirmière. De nombreuses autres pistes d'optimisation sont encore en friches. La gestion des dossiers gagnerait à être bien plus intelligemment informatisée pour éviter que chaque médecin ne doive passer plus de temps à saisir de la paperasse qu'à ausculter son patient. Si 80% des cas relèvent de la "bobologie", alors leur gestion administrative devrait être réglée en vingt secondes. En attendant, les cas réellement graves continuent d'être prioritaires.
Mais non, tout cela trop simple. Réfléchir, s'adapter, changer des procédures... Il est tellement plus facile de punir le malade!
On m'accusera d'aller trop vite. Il est vrai que le dossier n'a été que "discuté" aujourd'hui par le nouveau Conseil National dans sa première session de la législature. Mais la majorité a bien été acquise pour cette initiative d'un Vert Libéral, et le Conseil des État semble tout aussi bien orienté à son endroit. Cela nous promet du beau pour les quatre ans qui viennent.
Mais ce n'est pas encore le pire, nous y venons. Juste une question pour la route: pensez-vous que les pseudo-réfugiés et autre NEM paieront les 50.- lorsqu'ils viennent aux urgences? Et si par miracle ils devaient s'en acquitter, in fine, qui pensez-vous qui les paiera vraiment? Les réponses sont évidentes... Les Suisses (et les étrangers qui ont l'audace de vivre en situation régulière sur le sol helvétique) deviennent des patients de deuxième catégorie dans leur propre système de santé. Et voilà pourquoi après cette loi vexatoire les urgences seront encore encombrées. On prend les paris?
En attendant, préparez vos liasses de billets de cinquante.
Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 3 décembre 2019
Très bien! je vais résilier mon assurance maladie et vais mourir! Pas grave, de toute façon je n’apporte plus rien a la société depuis 24 ans. je suis impropre a une vie normale, incompatible a la société, je vis reclus dans mon coin. Et si on me dit que les assurances maladies voleurs, escrocs est obligatoire, JE M’EN FOUS COMPLÉTEMENT! JE M’EN PASSERAI VOLONTIERS!!!
Merci M. Montabert pour votre billet !
C’est un SCANDALE supplémentaire !!
Si NOUS allons aux urgences, c’est que c’est vraiment urgent.
Si ”EUX” vont aux urgences, c’est pour une constipation ou un mal de tête …
Qui paiera pour tous ces assistés à vie ? Nous, les con-tribuables.
Encore une taxe ou un impôt déguisé !
Nous sommes quand même représentés par des véritables salopards:
S A L O P A R D S
Il ne faut pas avoir peur de le dire.
Ceci n’est que la pointe de l’iceberg, malheuresement. Je peux vous affirmer que bon nombre d’hopitaux actuellement font de grosses “économies”, non seulement sur l’infrastructure, mais également et surtout sur le personnel. Ne vous étonnez pas de rencontrer des médecins nord africain ou venant tout droit de france (avec un petit f). Le personnel Suisse est souvent recalé par les resources “humaines”, puisque bien formé, et surtout TROP chère. Aussi, le Suisse est plus dur à satisfaire et est moins maléable que son voisin l’opportuniste. Ce premier sait fort bien les sommes astronomiques qu’il a dépensé pour sa couverture maladie et le niveau de soins que la population attend dans un pays que se veut moderne et riche.
C’est vrai que ces salauds de pauvres vont enfin commencer à le payer…. taxes sur les vols d’avions, taxes aux urgences maintenant, vous verrez, on en arrivera à la taxe “à la respiration” car c’est pas normal que les pauvres puissent respirer gratuitement !
Par contre, les vaches sacrées et chouchous migrants de nos élites riches n’ont rien à craindre, de toutes façons elles ne paient rien, ne cotisent à rien.
Ont-ils fait une étude pour savoir qui encombre les urgences ?
Et effectivement, certaines tribus vite inquiètes pour leur santé vu que c’est pas eux qui paient ne paieront pas non plus ces 50 francs !
Mais bon, mettre une taxe, c’est facile, plus facile que de chercher d’autres solutions.
Vous avez raison.
Nous sommes passés d’une prise en charge totale à une prise en charge partielle des coûts (puisqu’on paye la franchise + 10% -> Merci Couchepin!). Combien de personnes n’osent déjà plus se rendre chez le médecin? Ces individus se sont-ils seulement posé la question?
A cela s’ajoutent les augmentations annuelles qui ont fait énormément de mal aux contribuables. A présent, on ajoute une taxe de 50 francs pour “dégoûter” ceux qui voudraient se rendre aux urgences. Ce sont systématiquement les classes moyennes et pauvres qui en font les frais. Et personne pour s’y opposer. Pire, ce cirque continue sans garde-fous.
Ces politiciens – qui ont pris cette décision – sont sans doute les mêmes qui taxent les billets d’avion en prétextant la protection de l’environnement. Ils s’achètent ainsi une bonne conscience à peu de frais en sachant pertinemment que ces coûts seront insignifiants comparativement à leurs revenus et que cela ne causera aucun problème à leur sérail. C’est abject ce qu’est devenue la Suisse : élitisme, mépris du citoyen, copinages, violences importées, inégalité de traitement au détriment des Suisses, déni de démocratie…
On est en train de régresser vers une société inégalitaire où les riches peuvent bénéficier de privilèges. Et sans surprise, la gauche en est le moteur.