Manifestations à Hong Kong
Voilà qui devrait donner un peu à réfléchir à tous nos braves chefs d’Etats, ministres et autres élus européens qui se rendent régulièrement à Pékin, comme l’on va à Canossa, pour « mendier » de nouveaux marchés auprès de cette fameuse « Chine nouvelle ». Tellement « nouvelle » que, mardi, pendant que le régime communiste donnait le coup d’envoi aux célébrations de son 70e anniversaire avec un défilé dans les plus pures traditions stalinienne et maoïste, ses sbires ouvraient le feu à Hong Kong sur les manifestants en lutte pour recouvrer leur liberté.
Une répression de plus en plus violente
Si ce n’était certes pas la première fois que la police aux ordres de Pékin faisait usage d’armes à feu contre les manifestants, c’était en revanche la première fois qu’un manifestant hongkongais était grièvement blessé par balle en pleine poitrine par un tir à bout portant effectué par un policier dont l’unité avait été bousculée par des protestataires dans le quartier de Tsuen Wan. Un « dérapage » qui s’inscrit dans une logique répressive de plus en plus violente de la part du régime communiste, et qui fait toujours plus de victimes. Selon une porte-parole de l’Autorité hospitalière de Hong Kong, lors de la seule journée de mardi, ce sont ainsi quelque 66 personnes qui ont été hospitalisées dans la foulée des manifestations, dont deux dans un état grave. Et quand les manifestants ne finissent pas aux urgences, ils terminent dans les geôles du régime. Ainsi, selon les chiffres très officiels de la police, les manifestations de mardi auraient donné lieu à 180 arrestations.
Londres réagit enfin !
Une montée en puissance de la répression qui n’empêche toutefois pas les Hongkongais de braver l’autorité communiste. Alors que celle-ci avait en effet interdit tout rassemblement pour éviter des incidents le jour anniversaire de la « République populaire » de Chine, les manifestants, qui avaient décidé d’en faire un « jour de chagrin », n’ont pas hésité à descendre dans les rues. Et, pendant que Carrie Lam, la responsable de l’exécutif hongkongais, s’extasiait avec Xi Jinping devant les centaines de chars et de lance-missiles martyrisant à nouveau la place Tiananmen, ses compatriotes élevaient désespérément des barricades près du centre-ville pour résister aux forces de l’ordre cherchant à les chasser à coup de gaz lacrymogène, balles en caoutchouc et autres canons à eau.
Des violences qui ont tout de même fini par faire réagir (bien modestement certes) la Commission européenne, dont une porte-parole a déclaré que « le dialogue, la désescalade et la retenue sont la seule façon d’avancer ». Mais surtout le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, qui a appelé à « un dialogue constructif », à « la retenue » et à « une désescalade à la fois de la part des manifestants et des autorités » de l’ex-colonie britannique. Avant d’ajouter : « bien qu’il n’y ait aucune excuse à la violence, le recours aux balles réelles est disproportionné et ne peut que risquer d’envenimer la situation ». •
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